La redevance, instrument électoral pour politiciens mainstream
La campagne relative à l’initiative No Billag relève d’un vrai duel entre David et Goliath, tant du point de vue financier que médiatique. Un autre déséquilibre patent est celui des politiciens qui s’engagent pour un camp ou l’autre. En effet, si quelques rares élus osent s’afficher en faveur du OUI, ils sont très nombreux à prêter leur image à la campagne du NON.
Comment se fait-il que ce sujet qui polarise tant les électeurs pose un tel déséquilibre au sein de la classe politique? En d’autres termes, pourquoi les citoyens, qui élisent pourtant leurs représentants, ne sont-ils vraisemblablement plus représentés fidèlement sur ce sujet?
Au PLR, par exemple, plus d’un tiers des électeurs annonce vouloir glisser un OUI dans l’urne alors qu’aucun élu ou presque ne prône cette position. Une proportion plus ou moins importante soutient également l’initiative dans tous les autres partis, y compris à gauche.
Vient donc à se poser la question de l’intérêt personnel des politiciens, dont un nombre certain doit sa survie politique, ou tout du moins sa stabilité, à sa présence médiatique gracieusement offerte par les contribuables.
La « diversité des opinions » telle qu’elle est défendue par le monde politique, bien plus que par le peuple souverain, prend alors un tout autre sens et traduit en réalité la garantie de pouvoir occuper du temps d’écran et d’antenne en cours de législature et, plus important encore, en période électorale.
C’est ainsi qu’une petite clique d’élus est mise en avant encore et toujours par les médias, de manière disproportionnée par rapport à l’approbation populaire de leurs propos. C’est ainsi que, lorsque l’UDC lance la récolte de signatures pour une nouvelle initiative, la radio d’Etat invite deux opposants pour débattre des raisons de refuser ce texte, plutôt que de donner d’entrée la chance aux initiants d’expliquer leur projet. C’est ainsi que la matinale RTS invite 3,5 fois plus d’élus PS/Verts que d’élus UDC dans ses émissions.
En contrepartie, bien entendu, les élus s’assurent de ne jamais baisser les entrées financières des médias concessionnés et évitent d’être trop regardants sur la gestion de ces derniers.
Dans une SSR où 70% des journalistes se revendiquent de gauche, nous ne sommes plus étonnés de voir ces stratagèmes douteux. Et nous ne sommes pas non plus étonnés que des politiciens qui bénéficient d’une telle tribune aux frais des citoyens tiennent à préserver leur part du gâteau de la redevance.
La redevance est-elle réellement la garante de médias de qualité qui protègent la diversité des opinions et la cohésion nationale, ou est-elle devenue l’outil financier permettant la réélection d’une caste établie et défendue par le monopole étatique?
Ce qui est sûr, c’est qu’avec No Billag, nous ne serons plus contraints de financer des médias qui se battent activement contre nos valeurs.