La crise pandémique puis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe ont mis en évidence l’impréparation de notre pays à faire face aux défis sécuritaires de notre époque. Froidement, nous avons appris à nos dépens que l’angélisme des dernières législatures n’a pas seulement affaibli notre armée, mais aussi rendu vulnérable notre sécurité alimentaire et énergétique.
Aujourd’hui, notre parlement doit prendre ses responsabilités afin d’éviter les pénuries et de garantir un approvisionnement de qualité, sûr et abordable. Car la réalité est bien là : ces difficultés que nous traversons ne sont pas dues au hasard de la géopolitique internationale ou des aléas climatiques et sanitaires. Elles sont la conséquence logique de mauvais jugements politiques et d’une impréparation fautive à faire face aux crises.
La pénurie énergétique qui menace est due à de mauvais jugements politiques
En un temps record, toutes les craintes que l’UDC avait exprimées au cours de la décennie précédente en matière d’indépendance énergétique se sont révélées exactes. Comme nous l’avions annoncé, la stratégie énergétique a affaibli la production autochtone, ce qui a conduit d’une part au renchérissement et d’autre part aux risques de pénurie. Nous les avons surmontés difficilement l’hiver dernier et devrons à nouveau faire face à une situation tendue durant l’hiver prochain.
Alors que l’UDC était parvenue à faire échouer la coûteuse et inutile loi CO2 dans les urnes, la majorité du Parlement a continué d’œuvrer pour plus d’interdictions et de taxes. S’il est vrai que la nouvelle loi climat est formulée en termes généraux, la composition du parlement durant les quatre prochaines années aura un impact décisif de la manière de l’appliquer : sans une UDC forte, elle se fera à coups de bureaucratie et de coercition pour les contribuables. Par ailleurs, les technologies innovantes et prometteuses continueront à être interdites au profit d’énergies non pilotables, inaptes à produire l’électricité hivernale dont nous avons besoin : ce n’est pas un hasard si la gauche et le Conseil fédéral proposaient l’année dernière encore de construire de nouvelles centrales à gaz pour palier les manquements des énergies renouvelables.
Toujours moins de produits locaux sur les étals
La sécurité de l’approvisionnement, c’est aussi une production agricole suffisante et de qualité. Pourtant, nous prenons la direction opposée : le taux d’approvisionnement est tombé à 57%, tendance à la baisse. Il ne s’agit pas d’un hasard ou d’une fatalité : cette réalité est une conséquence directe de la politique menée à Berne qui transforme toujours plus nos agriculteurs en jardiniers au service de la biodiversité.
De plus, l’accord agricole bilatéral signé avec l’Union européenne exclut les produits importés des mesures écologiques prises par le Parlement. Ainsi, chaque nouvelle contrainte idéologique adoptée à Berne finit par s’attaquer à production locale sans pour autant améliorer la qualité des produits importés, qui se retrouvent toujours plus concurrentiels et disponibles sur le marché.
Notons toutefois que, grâce à la ténacité de l’UDC, les mesures les plus extrêmes et contre-productives souhaitées par la gauche ont pu être refusées : interdictions démesurée des produits phytosanitaires, conditionnements aléatoires des paiements directs, mesures de protection excessives pour les grands prédateurs ou encore limitations de la production de viande, entre autres propositions bureaucratiques et destructrices.
Le pouvoir d’achat en baisse : une suite logique des décisions politiques
Les éléments que j’ai cités entraînent des conséquences directes. Outre l’insécurité que nous avons déjà mentionnée, il y a aussi très concrètement une chute du pouvoir d’achat du citoyen. Les factures d’électricité explosent. Le coût des denrées alimentaires augmente. La taxation des contribuables est étouffante.
Nous pourrions continuer à énumérer ces tristes réalités – la liste est longue. Le 22 octobre 2023 doit être le jour du pragmatisme. Il est grand temps de comprendre que, trop sûrs de nous, nous avons bâti un système de beau temps inapte à affronter l’orage.
Il est grand temps de prendre nos responsabilités et de constater que les crises actuelles ont été artificiellement causées par un excès de confiance et une impréparation à faire face aux crises. Il est grand temps de s’engager pour le pouvoir d’achat des citoyens et la sécurité de leur approvisionnement, en laissant l’idéologie et le dogme au placard. C’est la voie que nous avons suivie au parlement durant la dernière législature et que nous continuerons à suivre.