Monsieur le président du parti,
Monsieur le Conseiller fédéral,
Chères et chers délégués,
Chers sympathisants et invités,
« On est à la frontière, et donc exposés. A priori, les voleurs viennent de France, font leur affaire ici, puis repassent de l’autre côté en quelques secondes ».
Ces mots ne sont pas ceux d’un député UDC ou d’un cadre de notre parti, ces mots sont ceux exprimés par une commerçante genevoise à la presse romande. Ils font suite au énième cambriolage d’une petite épicerie située dans la commune de Chancy – commune la plus à l’ouest de Suisse. Deux cambriolages en 48 heures puis un troisième quelques semaines plus tard. Voici la nouvelle réalité pour Christelle, la commerçante de Chancy que je viens de citer et qui peine à trouver le sommeil la nuit, trop habituée qu’elle est à entendre l’alarme de son magasin retentir.
Ces mots, Mesdames et Messieurs, auraient pu être prononcés par d’innombrables autres citoyens vivant à proximité de la frontière, à Genève ou ailleurs en Suisse. En effet, cette nouvelle réalité est loin d’être un cas particulier : l’an dernier, les infractions contre le patrimoine ont bondi de plus de 10% dans le canton de Genève – ce chiffre explose à 50% en ce qui concerne les vols par effraction de véhicules.
Des cas multiples, une nouvelle réalité
Ce n’est pas Hélène, une autre résidente genevoise, qui dira le contraire. Hélène a été victime du braquage de sa voiture il y a peu de temps alors qu’elle allait retirer de l’argent quelques mètres plus loin. La localisation des appareils électroniques volés l’a conduite, sans surprise, à Annemasse en France voisine. Hélène s’est rendue à un poste de police à Genève. Mais quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’on lui a dit que cela arrivait souvent et qu’il fallait se coordonner directement avec la police française. Un comble !
Il en va de même de ce jeune, tabassé, détroussé, kidnappé pour rançon et dont les agresseurs ont été retrouvés dans la région parisienne il y a quelques jours. Ou de cette autre victime, repérée dans un bar puis séquestrée par un groupe venu d’Île-de-France. Ou encore de cette touriste, mère de famille, violée en vieille ville par des suspects appréhendés de l’autre côté de la frontière ainsi que de ce jeune garçon autiste tabassé gratuitement par une bande française. Mesdames, Messieurs, je pourrai poursuivre cette triste litanie durant des heures et des heures.
Ces cas ne représentent que la partie visible de l’iceberg. Ils se sont tous produits en ce début d’année. La réalité, c’est une violence et une insécurité grandissantes, étouffantes, incapacitantes. Les victimes n’ont plus qu’à vivre avec leurs traumas et les citoyens à s’adapter face à l’impuissance d’autorités dépassées par cette criminalité transfrontalière.
Les prévenus suisses sont minoritaires
Fait remarquable : seuls 31% des prévenus sont de nationalité suisse, en ce qui concerne la commission d’infractions au code pénal. En matière de stupéfiants, cette proportion tombe à 24%. Vous m’avez entendue : moins d’un quart des prévenus dans ce domaine possède le passeport suisse – ce chiffre inclut les binationaux. Cela signifie que plus du
trois quarts d’entre eux sont étrangers. Pire : l’on remarque que le tourisme criminel s’envole, puisque la majorité des criminels étrangers n’habite plus en Suisse.
Cette situation que connait le canton de Genève aujourd’hui, toutes les régions frontalières la connaissent aussi. Ce mal a une cause : l’abandon de nos frontières. Autrefois protégées, les frontières nationales sont aujourd’hui délaissées Comment s’étonner dès lors que les citoyens en général et les commerçants en particulier soient impuissants et ne puissent qu’appeler la police pour constater les infractions à défaut de les élucider ? Le sentiment de sécurité, la confiance dans la protection étatique disparaissent inlassablement.
Aujourd’hui, nous devons agir pour que les mots de Christelle, d’Hélène et des innombrables anonymes soient entendus. Ces cris du cœur doivent nous faire comprendre que la situation ne peut perdurer. En tant que premier parti de Suisse, l’UDC doit proposer des solutions à Christelle, à Hélène, à ce jeune agressé et séquestré, à cette touriste violée en pleine rue. Assurer une surveillance des frontières est un prérequis évident – la période Covid avait par ailleurs exemplifié une chute de la criminalité transfrontalières lorsque ces dernières ont été protégées.