Bilan du Conseiller fédéral Beat Jans : 200 jours d’échec

Je vous souhaite la bienvenue ici à La Guglera dans le canton de Fribourg. Votre présence ici n’est pas anodine.

Nicolas Kolly
Nicolas Kolly
conseiller national Essert (CH) (FR)

C’est en 2015 que la Confédération a annoncé son intention d’ouvrir ici un de ses nouveaux centres fédéraux, pour 2017. Le site devant accueillir environ 300 requérants d’asile pour une commune de 1’500 habitants, la population avait alors fortement réagi en allumant des feux symboliques pour s’opposer à cette ouverture disproportionnée et inadéquate.

 

La Conseillère fédérale qui gérait alors ce dossier était Simonetta Sommaruga. Elle avait affirmé dans les médias qu’elle n’entendait pas revenir en arrière et que, je la cite : « partout où nous avons ouvert des centres, les inquiétudes sont retombées ».

 

Quelle est la situation quelques années après l’ouverture de ce centre ici, mais aussi après l’ouverture jusqu’au début de cette année d’un important centre fédéral dans l’ancienne caserne militaire de La Poya en Ville de Fribourg ?

 

  1. D’après les chiffres statistiques de la criminalité publiés en avril 2024, Fribourg est, je cite : « la ville qui, en Suisse Romande, a le plus haut taux de criminalité». J’ai moi-même subi cela puisque ma voiture a été cambriolée au mois d’avril dans un parking privé fermé de mon Etude en ville de Fribourg.

 

  1. Les statistiques de la criminalité récente montrent une augmentation constante de la criminalité depuis 2017 dans le canton de Fribourg et en particulier dans la Singine. Ainsi, entre 2022 et 2023, et d’après les chiffres publiés par le Conseil d’Etat fribourgeois, dans le district de la Singine, les vols par effraction ont augmenté de 23.7 %, les vols dans les véhicules de 255.8 % et les infractions avec violence de 4.2 %[1]. Si cette augmentation de la criminalité est particulièrement impressionnante en Singine, où se trouve ce centre fédéral de La Guglera, on retrouve également des chiffres importants d’augmentation de la criminalité dans d’autres régions du canton et notamment en ville de Fribourg.

 

  1. Face à cette situation de crise, le Conseil d’Etat fribourgeois a transmis, lors de sa traditionnelle rencontre avec l’entier de la Députation fribourgeoises aux Chambres fédérales le 22 mai dernier, une demande d’intervention au niveau fédéral à cause de la délinquance d’origine migratoire. Le Conseil d’Etat nous demandait d’agir pour augmenter les renvois de criminels étrangers pour la raison qui suit : « de nombreux requérants d’origine nord-africaine commettent de nombreux délits, présentent des signaux d’addiction marquée et ne semblent pas sensibles aux procédures pénales qui leur sont assignées».

 

  1. On ne compte plus les témoignages de la population qui subit cette criminalité et cette insécurité. La ligne de bus entre la ville de Fribourg et la Singine passant par La Guglera est presque sinistrée et souvent les jeunes, en particulier les jeunes filles, n’osent plus prendre le bus, notamment en soirée. De nombreux citoyens nous expliquent que leurs maisons sont visitées par des requérants d’asile. Ils doivent maintenir les maisons fermées à clé même quand ils sont chez eux, à tel point que des personnes envisagent de déménager et de revendre leur maison où ils entendaient passer une retraite paisible. Ici aussi, où se trouve l’arrêt de bus pour se rendre ensuite à pied à La Guglera, des requérants d’asile entrent sans droit dans la fromagerie.

 

  1. Que ce soit dans le cadre de mon activité professionnelle comme avocat ou en parlant avec mes confrères, je constate ces problèmes. Nous devons assumer plusieurs fois par année la permanence de l’avocat de la 1èreheure durant 48 heures. Durant cette permanence, très souvent, la police nous appelle afin d’intervenir pour des affaires pénales, parfois d’une très grande gravité qui concernent des requérants d’asile résidant au centre de La Guglera ou au centre de La Poya en ville de Fribourg, lorsque celui-ci était ouvert.

 

La Confédération avance systématiquement qu’il n’y a pas de charge pour les cantons. Or, les coûts de l’instruction pénale et des avocats défenseurs d’office payés aux requérants d’asile sont à la charge des concitoyens cantonaux. Pour le canton de Fribourg, cela représente, en 2023, près de 4 millions de francs payés pour l’assistance judiciaire pénale et cela ne comprend pas l’assistance judiciaire civile ainsi que les coûts de la justice et les autres pertes sur créances dans les affaires pénales. Cela n’est plus possible.

 

L’action du Conseiller fédéral Beat Jans pour les 200 premiers jours de son mandat est autant décevante que le bilan d’Elisabeth Baume-Schneider. Malgré quelques annonces au début de son mandat, la même politique continue. Nous exigeons que des mesures soient prises. Les requérants d’asile qui sont en Suisse pour des motifs économiques n’y ont pas leur place. Ceux qui se comportent mal et qui commettent des infractions n’ont pas leur place en Suisse.

 

Enfin, la priorité de la politique en matière d’asile doit être maintenant de limiter le nombre de personnes accueillies. Nous ne pouvons pas accueillir tous les requérants d’asile du monde et Beat Jans doit avoir conscience du fait que la population n’en peut plus. Sauf en cas de conflits armés aux portes de la Suisse, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, il n’y a pas de raison que le Conseiller fédéral Beat Jans promeuve encore et toujours la politique d’asile trop laxiste et trop permissive ayant pour conséquence un effet d’appel d’air évident.

 

Aujourd’hui, en matière d’asile, la priorité doit aussi être donnée au bien-être des citoyens suisses résidant à proximité des centres de requérants d’asile. Nous soutenons l’accueil des personnes en danger dans leur pays, mais ceci dans une mesure acceptable et conforme à ce que nous pouvons leur offrir. Nos moyens ne sont de loin pas illimités et nous devons également penser à nos concitoyens et concitoyennes suisses. Les régions périphériques, ici La Guglera, que je crois représenter, attendent une réaction de la part du Conseil fédéral et en particulier de Beat Jans.

 

Les solutions existent : premièrement, il faut appliquer enfin l’initiative pour le renvoi des criminels étrangers de l’UDC qui n’est toujours pas appliquée selon sa version constitutionnelle, quand bien même elle a été acceptée par le peuple et les cantons. Par ailleurs, il y aura lieu également de défendre, pour qu’elle soit acceptée, et de mettre en œuvre l’initiative pour la protection des frontières. Protéger les frontières, c’est exactement ce qui se fait cet été, entre l’organisation du sommet du Bürgenstock puis l’organisation de l’Euro en Allemagne et des Jeux olympiques en France. Pourquoi le ferait-on, si cela n’était pas efficace ? Les chiffres de notre voisin allemand, entre autres, confirment la diminution de l’immigration illégale consécutive à la réintroduction des contrôles. C’est la preuve que notre solution, un renforcement de nos frontières, fonctionne.

Je vous remercie de votre attention.

[1] Réponse du CE à la question 2024-GC-29, p. 7.
https://www.parlinfo.fr.ch/dl.php/fr/ax-666be1e16c13e/fr_RCE_Statistiques_cambriolages_Singine.pdf

Nicolas Kolly
Nicolas Kolly
conseiller national Essert (CH) (FR)
 
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