Réagir plutôt qu’organiser : Les causes de l’échec de la politique migratoire de la Suisse

Les problèmes et les échecs caractérisent la politique migratoire de la Suisse depuis des années. Il manque à la fois un concept et la force de faire respecter ses propres règles. Au lieu de réfléchir à la manière dont les routes migratoires peuvent être interrompues, le Conseil fédéral veut signer le pacte de l’ONU sur les migrations. Au lieu de réintroduire des contrôles aux frontières, le DFJP calcule dans quel gymnase il serait possible d’installer des lits supplémentaires pour les migrants. Une politique loin de la réalité et de plus en plus dangereuse pour le pays et le peuple.

Gregor Rutz
Gregor Rutz
conseiller national Zürich (ZH)

Il y a 20 ans, on pouvait déjà lire dans le journal : « Les jeunes migrants qui dissimulent leur identité rendent de plus en plus absurde la procédure d’asile suisse ». Et plus loin : « Ce qui va mal est connu de tous ceux qui ne ferment pas délibérément les yeux sur la réalité ». La migration, poursuit la Neue Zürcher Zeitung du 12 février 2003, « n’est guère gérée en Suisse, mais administrée proprement sur le plan juridique sur la double voie de la loi sur l’asile et de la loi sur les étrangers ». Urs Betschart, alors vice-directeur de l’Office fédéral des réfugiés, constatait que « 90% des candidats entrent en Suisse par la porte de l’asile, bien que cette entrée ne leur soit pas vraiment destinée ». La situation se présente toujours de la même manière aujourd’hui.

 

Les problèmes sont connus

Les problèmes de la migration économique sont connus depuis des décennies. Les écarts de richesse, les évolutions démographiques, mais aussi les politiques totalement ratées des pays d’Europe occidentale continuent d’alimenter les flux migratoires vers l’Europe. Les chiffres ne cessent d’augmenter : Aujourd’hui, près de 123 millions de personnes sont en fuite dans le monde. Mais la plupart de ces migrants n’arrivent pas en Europe :

 

  • La grande majorité des personnes qui fuient la guerre ou les catastrophes naturelles restent dans leur propre pays. Ils souhaitent y retourner le plus rapidement possible et ne s’enfuient donc que dans la mesure où cela est nécessaire.
  • Parmi les réfugiés qui quittent leur pays d’origine, près de 70% restent dans le pays voisin. La raison est la même : ils fuient involontairement et veulent rentrer chez eux le plus rapidement possible.

 

Seuls 20 % des migrants entreprennent un voyage à travers plusieurs pays et continents. Ces jeunes hommes – autrefois majoritairement africains, aujourd’hui souvent originaires du Moyen-Orient – arrivent en masse en Suisse. Plus de 75% des demandeurs d’asile qui déposent une demande dans notre pays viennent de pays islamiques et sont en majorité de jeunes hommes. Ils n’ont rien à voir avec les réfugiés dont la vie et l’intégrité physique sont menacées. Souvent, ils ne fuient pas la misère, mais veulent profiter des opportunités offertes par les sociétés prospères. Beaucoup de ces jeunes hommes musulmans qui arrivent en Suisse par le biais de l’asile sont difficilement intégrables et extrêmement criminels, comme en témoignent les statistiques de la criminalité 2023, déjà mentionnées par notre président Marcel Dettling. Mais notre loi sur l’asile n’est pas faite pour cela. Il n’est pas raisonnable pour les cantons et les communes de dépenser des millions pour ces personnes et de créer des infrastructures d’hébergement en négligeant d’autres tâches.

 

Mauvaises recettes et politiques mal orientées

L’augmentation des demandes d’asile est en partie due à la politique d’asile chaotique de l’UE : les accords de Schengen et de Dublin ont échoué. Mais le pacte de l’ONU sur les migrations est également un symptôme de la politique erronée de la Suisse. Il est triste de constater que la représentation suisse au sein des organes compétents a activement participé à l’élaboration de cet ensemble de règles.

 

Contrairement à la Convention sur les réfugiés, qui ne vise pas à gérer les mouvements migratoires, le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » poursuit précisément cet objectif. L’accord veut créer des routes migratoires légales, proposer des cours de langue pour le pays de destination déjà dans le pays d’origine, faciliter le regroupement familial, mais aussi les transferts d’argent vers l’ancienne patrie. Le pacte sur la migration vise à encourager – et non à freiner – les flux migratoires mondiaux. Cet objectif d’une migration libre et mondiale est en soi erroné : il se résume à une libre circulation des personnes avec toutes les régions en crise de la planète. Lancer ce processus par le biais d’accords dits de « soft law » (ndt : droit souple), qui ne sont « pas juridiquement contraignants, mais politiquement contraignants » (dixit le Conseil fédéral), c’est porter de dangereuses œillères.

 

Des mesures ciblées iraient dans la direction opposée : Il serait judicieux par exemple d’externaliser les procédures d’asile, de lutter de manière ciblée contre les organisations de passeurs, de réintroduire immédiatement les contrôles aux frontières et de mieux faire respecter la loi et l’ordre, y compris en ce qui concerne les règles applicables en matière de droit d’asile. Tout cela, l’UDC le demande depuis de nombreuses années.

 

La Suisse s’effondre

La politique d’immigration laxiste et incontrôlée pour les personnes mal intégrées est désastreuse du point de vue de la sécurité publique et de l’augmentation de la criminalité. L’Afrique et le Moyen-Orient sont à la fois la région d’origine de nombreux immigrés demandeurs d’asile et une région particulièrement négative en ce qui concerne l’origine des criminels étrangers.

 

Les conséquences à long terme des changements culturels, généralement irréversibles, qui résultent de l’immigration seront particulièrement lourdes. Des pays comme la France, la Suède, la Grande-Bretagne et, de plus en plus, l’Allemagne sont des exemples d’avertissement. Tous ces pays ont connu un échec dramatique avec leur société multiculturelle. Des sociétés parallèles se sont développées, dont les problèmes se manifestent sous la forme de banlieues avec chômage et délabrement, de quartiers sensibles, d’explosions de violence et même de terrorisme. La situation s’est encore aggravée au cours des dernières années. La radicalisation islamique a augmenté ces dernières années et a également touché des jeunes qui avaient déjà grandi dans leur pays d’accueil. Les incidents survenus en Allemagne sont criants.

Comme de nombreux immigrés sont issus de cultures étrangères, on observe de plus en plus souvent un rejet fondamental des valeurs occidentales. Parfois, ce refus entraîne un tel réflexe de résistance à l’application de la loi que la police, mais aussi les pompiers et les services de secours, sont de plus en plus souvent confrontés à des attroupements et à des foules agressives. Le rejet de la société occidentale conduit à la violence et à la criminalité à caractère ethnique et religieux.

 

Dans certains pays occidentaux, l’immigration a pris une ampleur telle qu’elle modifie la structure de la population au point de remettre en question même les acquis incontestés de la civilisation occidentale tels que la démocratie, la tolérance, les traditions ancestrales, les formes de cohabitation, les valeurs d’égalité, la sécurité publique et parfois même le monopole de la violence légitime.

 

La situation s’aggrave de plus en plus

Les problèmes ne feront que s’aggraver en raison de l’augmentation du potentiel migratoire. Tant qu’il existe des perspectives tangibles de profiter de la prospérité de l’Occident par le biais de l’asile ou même en tant que résidents illégaux, les perspectives d’une vie plus confortable créent un potentiel migratoire de centaines de millions de personnes prêtes à migrer.

 

Le fait que les migrants ne souhaitent pas s’installer en Italie, en Roumanie ou en Slovénie, mais qu’ils cherchent délibérément à se rendre en Suisse, en France ou en Allemagne, illustre bien leurs motivations. Qu’il s’agisse d’une demande d’asile rejetée ou d’un séjour illégal, une fois en Suisse, on peut généralement y rester. Toutes les 10 minutes, une personne en situation irrégulière est appréhendée en Suisse. Cela n’a pratiquement jamais de conséquences, bien qu’il s’agisse d’un délit relevant du droit des étrangers. Cet échec des autorités et de l’État de droit doit nous faire réfléchir.

Gregor Rutz
Gregor Rutz
conseiller national Zürich (ZH)
 
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