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Agriculture

Un NON clair à l’initiative extrême de la gauche sur la biodiversité est absolument nécessaire !

Le 22 septembre, la Suisse votera sur l’initiative populaire au titre anodin « Pour l’avenir de notre nature et de nos paysages », aussi connue sous le nom abrégé : « initiative pour la biodiversité ». Mais en réalité, cette initiative extrême de la gauche nuirait considérablement à notre pays et à notre agriculture et donc à notre approvisionnement en denrées alimentaires locales.

Martin Haab
Martin Haab
conseiller national Mettmenstetten (ZH)

De quoi parlons-nous ?
La biodiversité n’est qu’un des trois objectifs que les initiateurs veulent atteindre. Outre la mise sous cloche de 30 % de notre territoire pour la biodiversité, les paysages, les sites, les lieux historiques ainsi que les monuments naturels et culturels doivent être déclarés objets de protection officiels et donc pratiquement intouchables. Il est facile d’imaginer ce que cela signifie pour les futures activités de construction dans nos villages, nos villes et nos campagnes encore vierges de toute construction. Aujourd’hui déjà, construire dans des bâtiments ou des quartiers à protéger ou en dehors des zones constructibles relève du parcours du combattant administratif.

En tant qu’agriculteur ayant plus de 40 ans d’expérience pratique, je sais très bien qu’une biodiversité intacte est éminemment importante. Toutefois, cette initiative n’apporte absolument rien en matière de protection des espèces, car elle ne s’attaque qu’à la surface et non à la qualité de ces surfaces. Une fois de plus, une initiative extrême lancée par les milieux écologistes tire en grande partie sur les agriculteurs et la production alimentaire nationale. Une acceptation de l’initiative sur la biodiversité nous obligerait à augmenter d’au moins 50% nos importations de denrées alimentaires en provenance de l’étranger.

En vérité, c’est l’immigration, toujours aussi massive, et le bétonnage du paysage qui en découle qui constituent le plus grand danger pour la biodiversité. Parce que la majorité de centre-gauche au Conseil fédéral et au Parlement refuse de mettre en œuvre le mandat constitutionnel de gestion de l’immigration, environ 100’000 personnes supplémentaires arrivent chaque année dans notre pays. Afin de construire des logements pour un nombre toujours plus grand de personnes, la surface urbanisée augmente, selon la Confédération, de près de 8 terrains de football par jour. En raison de l’immigration, d’immenses espaces verts sont détruits chaque jour, au détriment de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de la biodiversité.

Une surface de la taille des cantons de Berne, Fribourg, Neuchâtel et Soleure serait victime de cette initiative extrême.

Actuellement, selon les initiants, seuls 8% de la protection de la biodiversité sont remplis en Suisse. Avec l’initiative, ils souhaitent consacrer au total 30% du territoire suisse à la biodiversité. La mise en œuvre de l’initiative pour la biodiversité nécessiterait donc 22% de surface supplémentaire, ce qui correspond à la taille des cantons de Berne, Fribourg, Neuchâtel et Soleure réunis. Le fait que les initiants se soient entre-temps distanciés de leurs propres chiffres dans les médias ne permet qu’une seule conclusion : ils tentent d’endormir l’électorat.

Les agriculteurs suisses s’engagent déjà volontairement pour la biodiversité
Aujourd’hui déjà, 56.9% de la surface de la Suisse sont des zones improductives et des forêts. Si l’on y ajoute les zones d’alpage, qui ne font pas partie de la surface agricole utile, on obtient encore 12% ou 500 000 hectares supplémentaires. Ainsi, près de 70% de notre territoire est protégé et disponible pour la biodiversité. Il est par ailleurs édifiant de constater que c’est justement le directeur des travaux publics zurichois, un Vert, qui se moque de la protection des forêts puisqu’il veut y construire des éoliennes avec des milliers de tonnes de béton en renfort.

Il reste donc 30% de la surface du pays. Dont 8% de surfaces urbanisées, où la diversité des espèces et la biodiversité laissent souvent beaucoup à désirer. De plus, la « biodiversité » le long des infrastructures de transport est souvent synonyme d’apparition de néophytes envahissantes pour lesquelles la Confédération, les cantons et les CFF n’ont généralement pas les moyens de lutter. En revanche, les agriculteurs ont déjà volontairement délimité 19% de leurs surfaces utiles (195’000 hectares) comme surfaces de promotion de la biodiversité, dont les deux tiers atteignent un niveau de qualité élevé.

Aujourd’hui, seuls 18,3% de notre territoire national sont utilisés principalement pour l’approvisionnement alimentaire. Si nous prenons les déclarations des organisations environnementales pour argent comptant, 22% supplémentaires de la surface du pays devraient être dotés d’un statut de protection. Cela représente plus que la totalité de la surface productive de l’agriculture. La perte de terres cultivables affaiblirait considérablement notre production alimentaire et réduirait encore de moitié notre taux d’auto-approvisionnement, qui est déjà inférieur à 50%.

Où en est l’agriculture aujourd’hui en matière de protection des espèces et de biodiversité ?
Les objectifs intermédiaires exigés par la Politique agricole 2014 en ce qui concerne les niveaux de qualité de la biodiversité et la mise en réseau des surfaces sont plus que remplis par les programmes volontaires des agriculteurs. Une extension supplémentaire des surfaces n’apporte pas automatiquement plus de biodiversité ou plus de biodiversité qualitative.

Effets négatifs sur le secteur de la construction
Comme nous l’avons déjà mentionné au début, si l’initiative d’extrême gauche sur la biodiversité était acceptée, les nouvelles réglementations entraîneraient une immense bureaucratie qui entraverait et compliquerait encore plus le secteur de la construction. Il existe déjà aujourd’hui des directives claires pour la protection des sites et des bâtiments protégés. La préservation de ce patrimoine bâti ne nécessite pas de durcissement supplémentaire de la législation.

Effets négatifs sur le tourisme
Une nature et un environnement intacts sont des atouts pour le tourisme. Il faut toutefois disposer des infrastructures nécessaires pour rester attractif pour les visiteurs. En cas d’acceptation de l’initiative, le développement du tourisme ainsi que les activités de loisirs dans la nature seraient fortement limités.

Impact négatif sur le secteur de l’énergie
Le développement des énergies renouvelables, et surtout les futurs projets d’aménagement hydraulique, seraient menacés en cas d’acceptation de l’initiative extrême de la gauche sur la biodiversité. En effet, les sites se trouvent presque tous dans des zones bénéficiant d’un statut de protection. De plus, l’exploitation de la forêt et du bois serait massivement limitée. Enfin, l’initiative aurait également des répercussions négatives sur les finances de la Confédération et des cantons.

Le Conseil fédéral et les deux Chambres du Parlement ont décidé à une large majorité de voter NON et ont sciemment renoncé à présenter un contre-projet.

Pour toutes ces raisons, je vous invite moi aussi à voter NON à cette dangereuse initiative.

Martin Haab
Martin Haab
conseiller national Mettmenstetten (ZH)
 
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