Peu avant Noël, nous avons reçu une visite de marque à Berne. Malheureusement, ce n’est pas l’enfant Jésus qui est venu, mais plutôt le contraire : la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Cette dernière a rencontré la présidente de la Confédération Viola Amherd et toutes deux ont célébré la conclusion des négociations sur l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne. Le Conseil fédéral appelle désormais le traité de soumission à l’UE « l’accord de stabilisation de la voie bilatérale ». Alors qu’il s’agit exactement du contraire, à savoir l’abolition de la voie bilatérale.
Madame von der Leyen a parlé de « grande joie ». (1) Je peux la comprendre ; qui parvient à faire signer un tel contrat à quelqu’un peut en effet se réjouir.
A quoi se résume ce traité de soumission ? Nous, les Suisses, n’aurons plus rien à dire à l’avenir et nous devrons encore verser des milliards de francs à Bruxelles. L’UE peut effectivement se réjouir, nous en revanche…
La manière dont cette décision du Conseil fédéral a été prise le 20 décembre est très intéressante et significative. Les conseillers fédéraux n’ont pas vu le texte de l’accord négocié, mais seulement un résumé et ce, le jeudi après-midi avant la séance du Conseil fédéral, qui a eu lieu le vendredi matin ! Vous avez bien entendu, Mesdames et Messieurs. Le jeudi après-midi, Mesdames et Messieurs les conseillers fédéraux reçoivent quelques maigres documents et le vendredi matin, la décision est déjà prise. En Suisse, même chaque contrat de téléphone portable est étudié avec plus d’attention.
Négociations soumises
Il faut se représenter la situation : Le Conseil fédéral dit oui au traité le plus lourd de conséquences pour la Suisse, sans avoir jamais lu ce traité. C’est un véritable scandale. Apparemment, ce Conseil fédéral est bien décidé à se débarrasser de notre démocratie et de notre indépendance. Soyons clairs : Quand je parle du « Conseil fédéral », il y a deux exceptions louables, et je remercie Guy Parmelin et Albert Rösti de s’opposer à ce traité de soumission. Ils ne peuvent malheureusement pas s’exprimer publiquement à ce sujet.
Mais revenons à cette sinistre réunion du Conseil fédéral du 20 décembre. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a exigé que le Conseil fédéral décide en premier et qu’elle prenne ensuite l’avion pour Berne. C’est pourquoi la séance du Conseil fédéral a été spécialement avancée d’une heure, à 8 heures. Ce sont des directives humiliantes et notre Conseil fédéral s’y plie docilement. On peut imaginer avec quelle servilité le Conseil fédéral a globalement négocié avec l’UE.
La présidente de la Commission européenne a exigé qu’il n’y ait pas de conférence de presse lors de sa visite. Apparemment, on ne voulait pas que les journalistes posent des questions critiques. C’est un avant-goût de ce qui se passe dans l’UE : derrière des portes closes, une petite élite décide, la critique n’est pas souhaitée et, s’il vous plaît, pas de participation démocratique gênante.
L’UE est un navire en perdition et traverse sa plus grande crise
L’UE traverse sa plus grande crise depuis sa création. L’une des principales raisons est l’incroyable frénésie réglementaire. Il y a 5 ans, Madame von der Leyen est apparue aux côtés de l’activiste climatique Greta Thunberg et a présenté son monstrueux projet de protection du climat, le fameux Green Deal. Savez-vous combien de pages de réglementation contient ce Green Deal ? 14’000 pages. Comment une entreprise peut-elle encore travailler correctement avec cela ? Le patron de BASF, la plus grande entreprise chimique allemande, a déclaré que « l’environnement réglementaire en Europe » rend les choses de plus en plus difficiles pour l’économie. Par Europe, il entend bien sûr l’UE.
Et nous devrions y participer et reprendre tout cela à notre compte ? Le Green Deal prévoit l’interdiction des moteurs à combustion dans l’UE à partir de 2035. La réalité, c’est que cette politique européenne est en train de détruire l’industrie automobile allemande, des dizaines de milliers de personnes perdent leur emploi. Et ce serait là notre glorieux avenir ?
La frénésie réglementaire empêche l’innovation
Lors de sa visite à Berne, Madame von der Leyen a fièrement déclaré que cet accord établirait des conditions de concurrence égales pour la Suisse et l’UE. C’est une erreur de raisonnement : nous ne voulons pas être sur un pied d’égalité avec l’UE, nous devons avoir un temps d’avance. Si la Suisse veut continuer à avoir du succès, nous devons être différents et meilleurs.
Je viens de l’industrie informatique : nous sommes en train de voir le potentiel du domaine de l’intelligence artificielle. Aux États-Unis, c’est la folie. Les entreprises technologiques américaines saisissent les opportunités et font avancer énormément le développement de l’intelligence artificielle.
Et l’UE ? Elle est également leader mondial mais en matière de réglementation de l’intelligence artificielle. Avant même que quelque chose soit développé, il est déjà réglementé jusqu’au bout des ongles.
Bien sûr, il faut un certain contrôle. Mais des milliers de pages de règlements et de lois font que de nombreuses entreprises en Europe ne peuvent plus être innovantes. Apple, par exemple, n’a pas lancé ses nouvelles offres innovantes en matière d’IA l’année dernière en Europe.(2) Nous perdons ainsi massivement en force d’innovation et en compétitivité. Est-ce là notre voie vers l’avenir ? Des concombres normalisés et des prescriptions sur les couvercles de bouteilles en plastique ?
Les gâteaux de Noël échouent à cause des exigences de l’UE (3)
Je pourrais vous donner des exemples dans chaque domaine. Mais je voudrais terminer ici par une histoire de Noël made in Bruxelles.
Depuis 48 ans, des femmes rurales du Schleswig-Holstein, en Allemagne, confectionnaient des gâteaux pour le marché de Noël local. Le dernier Noël, ce n’était plus le cas. Ce bel engagement privé a définitivement échoué à cause des exigences européennes en vigueur. En effet, les gâteaux doivent être fabriqués dans une cuisine certifiée. Les boulangères doivent avoir un certificat de santé, les vendeuses une formation à l’hygiène. Chaque recette doit être accompagnée d’un dossier contenant tous les additifs ou allergènes. C’est la folie de l’UE en 2025 et cela ne s’arrête pas là. Tout cela est régi par l’accord sur la sécurité alimentaire.
Et vous savez quoi ? Le Conseil fédéral et les autres partis veulent également reprendre ce monstre de réglementation. Cet accord aussi semble inoffensif : qui est contre la sécurité alimentaire ? Mais en réalité, il s’agit pour l’UE de tout contrôler, de la ferme à l’assiette. Et oui, Mesdames et Messieurs, même les gâteaux préparés par des particuliers pour le marché de Noël.
Qu’est-ce que cela signifie pour les innombrables fêtes de village et d’école en Suisse ? Qu’est-ce que cela signifie pour les magasins à la ferme de nos agriculteurs dans toute la Suisse ? Aurons-nous désormais une police de la sécurité alimentaire pour les assemblées des délégués ou les fêtes de lutte ? Pour que chaque saucisse à griller soit également certifiée et que chaque bénévole ait suivi une formation en matière d’hygiène ?
Chers délégués, soyons clairs :
Aussi pénibles que soient les tracasseries et les actions punitives de l’UE, elles ne justifieront jamais que nous renoncions pour autant à notre autonomie, à notre souveraineté et à notre démocratie directe.
Madame von der Leyen : l’indépendance et l’autonomie de la Suisse ne sont pas négociables !
Soyons prêts pour le prochain grand combat afin de garantir l’autodétermination des Suisses. Ce sera la mère de toutes les batailles ! Pour cela, nous sommes prêts à monter aux barricades.
Je vous remercie tous de nous aider à lutter pour la liberté et l’indépendance de la Suisse.