La politique d’asile actuelle récompense les abus

La politique d’asile actuelle entraîne des coûts considérables pour les contribuables, d’abord au niveau fédéral, puis, avec un décalage de 7 ans maximum, au niveau cantonal et communal. Le système d’asile en vigueur récompense tous ceux qui abusent de notre système. En tant que présidente de commune et cheffe de l’office d’aide sociale, je suis confrontée à ces abus au quotidien.

La majorité des personnes attribuées à la commune sont des personnes admises à titre provisoire (permis F). Concrètement, il s’agit de personnes dont la demande d’asile a été rejetée parce qu’elles ne sont pas persécutées dans leur pays d’origine d’une manière justifiant l’asile et qu’elles ne remplissent pas les conditions pour obtenir le statut de réfugié conformément à la Convention de Genève relative au statut des réfugiés. Mais comme le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) peut ordonner l’admission provisoire, les demandeurs d’asile déboutés restent généralement dans le pays. Selon les statistiques du SEM, la plupart des personnes admises à titre provisoire viennent d’Afghanistan, d’Érythrée, de Syrie et de Somalie.

La réalité est cependant tout autre. Lors des discussions avec ces clients, il s’avère que dans la plupart des cas, ils n’ont jamais vécu dans leur pays d’origine. Néanmoins, ils indiquent que la situation dans leur pays d’origine est la raison de leur fuite. Par exemple, des Afghans disent aux travailleurs sociaux qu’ils vivent en Iran avec leur famille depuis des années. C’est là qu’ils rendent visite à leur famille. De plus, les jeunes Syriens et Afghans travaillent souvent au noir, car la pression est forte pour envoyer de l’argent chez eux. Le fait que ce statut soit renouvelé chaque année, mais jamais remis en question, est tout aussi dérangeant. Après seulement 5 ans, les personnes admises à titre provisoire peuvent demander un permis de séjour B (comme les ressortissants des pays de l’UE/AELE). Elles bénéficient alors des mêmes taux d’aide sociale que les Suisses et peuvent plus facilement faire venir leur famille.

L’intégration échoue trop souvent
Depuis 2013, le Conseil fédéral a pris plusieurs décisions visant à garantir aux personnes particulièrement vulnérables une entrée directe et sûre en Suisse (programmes de réinstallation). Plusieurs familles nombreuses (5 enfants et plus) ont été attribuées à notre commune dans le cadre de ces programmes. Pendant les 7 premières années, la Confédération apporte un soutien financier, après quoi ces personnes relèvent de la compétence des cantons et des communes, ces dernières étant alors responsables de l’intégration.

Une entreprise qui échoue trop souvent ; effet, outre les problèmes de santé, il faut tenir compte des lacunes linguistiques (il s’agit souvent d’analphabètes), d’un faible niveau de formation professionnelle et d’une expérience professionnelle quasi inexistante. Les coaches en réinstallation, les travailleurs sociaux, les enseignants, les conseillers cantonaux en matière d’emploi et de nombreux bénévoles investissent beaucoup de temps et font de leur mieux pour que l’intégration de toute la famille soit une réussite. Avec peu de succès : rétrospectivement, il s’est avéré trop souvent que les différences culturelles sont trop importantes malgré tous les efforts. Il est

également difficile, voire impossible, de promouvoir l’intégration linguistique et professionnelle des femmes. Certes, la famille n’interdit pas aux filles de faire un apprentissage après la scolarité obligatoire. Mais le soutien au sein de la famille est si faible que les filles abandonnent souvent leur apprentissage et se marient jeunes sans formation professionnelle de base. Les personnes issues d’un tel environnement ont très peu de chances de devenir financièrement indépendantes. C’est ce que confirme également la statistique des bénéficiaires de l’aide sociale¹ de la Confédération. Selon ces statistiques, 43% de tous les bénéficiaires de l’aide sociale en 2022 sont des demandeurs d’asile². En 2017, ils n’étaient encore que 7.6 %. Au total, 58 % des bénéficiaires de l’aide sociale en 2022 étaient des étrangers.

Une belle vie à prix abordable grâce au statut S
Le statut de protection S invite également à abuser du système d’asile suisse. Ainsi, des femmes plus jeunes, assignées à la commune, ont pu se permettre des voyages en ville dans toute l’Europe avec un budget d’asile de 14 francs par jour et par personne. Elles ont rendu ces voyages publics avec joie sur les réseaux sociaux. En tant que commune, on ne pouvait qu’ordonner un contrôle de présence, mais les week-ends prolongés sont toujours possibles. Ni l’Office cantonal des migrations ni le SEM ne s’y intéressent.

De plus, dans notre commune, plus de 30% des personnes ayant obtenu le statut de protection S avaient déjà plus de 65 ans à leur arrivée. Leur volonté d’intégration est infime. En revanche, les proches ont de grandes attentes en matière de prestations de santé (par exemple, une opération de la cataracte), de services d’aide et de soins à domicile ou même de places en maison de retraite.

Les travailleurs sociaux de la commune ont également été confrontés à des faux relevés de compte et à d’autres documents falsifiés. Même les pensions et les revenus versés en Ukraine ont été dissimulés aux services sociaux, même après qu’ils en aient fait la demande expresse. Dans de tels cas, la seule solution pour une administration est d’entamer une procédure judiciaire longue et coûteuse.

Les personnes bénéficiant du statut de protection S sont autorisées à retourner officiellement dans leur pays d’origine. C’est ce qu’elles font régulièrement. Si, par exemple, les soins dentaires ne sont pas pris en charge en Suisse, elles se rendent en Ukraine et réalisent leur souhait. La plupart d’entre elles passent de toute façon leurs vacances d’été avec leur famille en Ukraine.

Le statut de protection protège en réalité les abus

Certaines personnes bénéficiant du statut de protection S ont également des contrats de travail ou des places d’études en Ukraine et s’opposent par tous les moyens à chercher du travail en Suisse. Bien sûr, l’indemnité prévue par un contrat de travail ukrainien ne correspond jamais à un salaire suisse. C’est pourquoi ils restent à l’aide sociale et continuent à vivre dans des logements subventionnés. La commune finance ainsi les frais de logement et les primes d’assurance maladie de toute la famille, ce qui permet aux personnes bénéficiant du statut de protection S de mener une vie agréable et peu coûteuse en Suisse. Les personnes bénéficiant du statut de protection S qui n’ont pas encore trouvé de travail en Suisse ne font

aucun effort et ne veulent pas être intégrées. Mais là encore, le SEM ferme les yeux. Le statut de protection S protège ceux qui abusent de notre système. Il est donc urgent de supprimer le statut S, d’autant plus que le Conseil fédéral a toujours souligné, lors de son activation en 2022, qu’il s’agissait d’un statut axé sur le retour.

Les cas que je viens de décrire ne sont que la partie visible de l’iceberg et ils ne se produisent pas seulement dans ma commune ; je le sais, pour m’être entretenue avec des collègues d’autres communes. Face à ces abus généralisés de notre système d’asile, j’appelle le responsable de l’asile, le conseiller fédéral Beat Jans, à agir de toute urgence. Cette politique d’asile n’est pas dans l’intérêt de la population suisse !

– Monika Lienert, Conseillère communale et cheffe de l’office d’aide sociale, Freienbach (SZ) 

¹OFS – Bénéficiaires de l’aide sociale
²Argumentaire – initiative pour la protection des frontières

 
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