Vous l’avez entendu de la bouche des orateurs précédents : la situation est grave, très grave. Les cantons et les communes sont en grande difficulté, et ce dans tout le pays. La directrice de l’Association des communes suisses l’a confirmé de manière édifiante il y a un mois dans la NZZ am Sonntag. Il y a deux semaines, le journal 20 Minutes titrait lui aussi : « Peu de logements pour les demandeurs d’asile ».
En même temps, il ne se passe pas un jour sans que des demandeurs d’asile ne commettent des délits graves. Le procureur général de la Confédération, Michael Lauber, a déclaré en début d’année que la sécurité intérieure était en danger. Les coûts dans le domaine de l’asile, eux, ne cessent d’augmenter… Comment en est-on arrivé là ?
Faits et chiffres sur la crise de l’asile
En 2023, 55’000 nouvelles demandes ont été déposées, contre 48’000 en 2024. Le Secrétariat d’État aux migrations affirme que les demandes sont en baisse, alors qu’elles sont au 4e niveau le plus élevé que nous ayons connu ! Ils sont bien plus élevés qu’en 2015 et trois fois plus élevés qu’en 2019, c’est-à-dire avant la pandémie de Covid-19. Le nombre total de demandeurs est encore plus important que le nombre de demandes ; 227’000 personnes se trouvent aujourd’hui dans le circuit de l’asile, un niveau record absolu.
Outre l’Ukraine, les principaux pays d’origine sont l’Afghanistan, la Turquie, l’Algérie l’Érythrée et la Syrie. Les deux tiers des demandeurs d’asile sont des hommes, et ce chiffre est encore plus élevé chez les plus jeunes. Ces personnes ne sont pas des travailleurs qualifiés, la plupart n’ont pas de formation professionnelle et les trois quarts d’entre eux sont musulmans.
La criminalité des demandeurs d’asile : une menace pour la sécurité intérieure
Les cas dits isolés se multiplient de manière frappante : un Érythréen condamné six fois pour des délits antérieurs frappe presque à mort une femme à la gare centrale de Zurich sans raison apparente. La sentence ? Une thérapie au lieu d’une peine. Il ne se passe pas un jour sans cambriolages et vols. Les viols et les agressions au couteau se multiplient, il y a même eu des prises d’otages. Les personnes âgées sont particulièrement touchées : des personnes de 80 et 90 ans se font voler sans vergogne dans les gares et même cambrioler chez elles.
En 2023, 522’558 infractions ont été enregistrées, rien que dans le domaine du code pénal, soit une augmentation de 14 % en un an seulement ; 25% des auteurs sont des demandeurs d’asile, des clandestins ou des touristes criminels. Les demandeurs d’asile sont massivement surreprésentés dans les viols, les vols à main armée et les cambriolages. Nous parlons ici de personnes qui se font passer pour des réfugiés et qui sont les invités de notre pays !
Mais le conseiller fédéral Beat Jans affirme : « Il n’y a pas de lien entre la criminalité et la migration. » Une conclusion absurde, que d’autres experts de la minimisation confirment. Pourtant, les chiffres sont clairs : nous importons des problèmes, de la violence et de la criminalité du monde entier. Sans la migration des demandeurs d’asile, la Suisse serait plus sûre, à n’en point douter !
Explosion des coûts : qui paie la facture ?
Rien que pour la Confédération, 4 milliards de francs sont prévus au budget pour le domaine de l’asile en 2025. En 2021, ce montant était encore de 1.5 milliard. Si l’on ajoute à cela les coûts des cantons et des communes ainsi que les coûts de la santé et de la criminalité, le système d’asile engloutit au moins 10 milliards de francs par an. Mais il n’y a pas de transparence totale sur les coûts ; personne au Secrétariat d’État aux migrations ne la recherche naturellement, pas même la gauche, pourtant si pointilleuse sur les questions de transparence. Pourquoi ?
Qu’est-ce qui ne va pas ?
Schengen est devenu un espace d’insécurité et Dublin ne fonctionne plus depuis longtemps. Pourtant, les frontières suisses restent grandes ouvertes ; les contrôles systématiques aux frontières ne serviraient à rien… Le dogme de Merkel contamine le Conseil fédéral.
Le tourisme d’asile à travers des pays tiers sûrs est toléré. Le corps des gardes-frontières est devenu un comité d’accueil pour les migrants demandeurs d’asile. La Suisse est bien trop attrayante, l’immigration dans l’État social est trop facile. Celui qui cache ses papiers en profite et les abus ne sont pas punis, mais récompensés. La plupart de ceux qui viennent ne sont pas de vrais réfugiés. Pourtant, presque tous restent ici en tant que personnes admises à titre provisoire ou illégalement.
Le droit d’asile a été constamment élargi par la majorité de centre-gauche et par la justice. Même les demandeurs d’asile déboutés peuvent rester en Allemagne en tant que personnes admises à titre provisoire, ce qui est de facto une admission permanente. Ils reçoivent alors des prestations sociales et peuvent faire venir leur famille. Le système d’asile est devenu le deuxième canal d’immigration, qui mène directement à l’État social, contrairement à la libre circulation des personnes.
Concernant le mythe du « champion du monde de l’expulsion » : en 2023, seuls 9% des personnes déboutées ont été effectivement expulsées. Le reste est parti volontairement ou est entré dans la clandestinité. Avec l’augmentation de 18% des expulsions tant vantée, il n’y en avait effectivement que 11% en 2024.
Cette politique migratoire est un échec
La politique d’asile actuelle de la Suisse est néfaste, irresponsable et injuste envers notre propre population. Qu’est-ce que cette politique apporte à nos citoyens ? Des coûts élevés, moins de sécurité et un sentiment croissant d’être étranger dans son propre pays.
Entre-temps, d’autres gouvernements européens, même socialistes, ont également compris que cela ne pouvait plus continuer ainsi. Partout en Europe, les mesures sont renforcées, mais le conseiller fédéral Beat Jans ne veut rien faire.
Nous ne voulons pas d’une situation comme en Suède, en Belgique ou en Allemagne. C’est pourquoi nous devons agir maintenant, pas quand il sera trop tard !
En tant qu’ancien juge, cela me fait mal de voir comment l’État de droit perd le contrôle dans ce domaine. Nous devons rétablir l’ordre et faire respecter nos règles, y compris dans le domaine de l’asile, et pas seulement vis-à-vis de nos propres citoyens. Et quand j’entends ce que l’on demande à nos communes, que les limites de capacité sont atteintes, que les écoles sont dépassées par les problèmes, que cela ne peut plus continuer ainsi, alors il faut agir.
Cette impression est renforcée lorsque je regarde les prévisions du Secrétariat d’État aux migrations pour l’année en cours et je ne parle pas des communiqués de presse lénifiants. Dans ces derniers, la Confédération s’attend, dans le scénario moyen le plus probable, à 24’000 nouvelles demandes d’asile et 17’000 nouvelles demandes de statut, ce qui nous donne un total de 41’000 personnes supplémentaires dans le système d’asile. Mais en cas d’évolution défavorable des flux migratoires, du déroulement de la guerre en Ukraine, de la situation au Proche-Orient et en raison du renforcement des contrôles aux frontières et d’autres mesures restrictives prises par nos pays voisins, l’on pourrait atteindre 80’000 demandes !
Fort de ce constat, l’UDC formule les revendications suivantes :
1. Limitation du droit d’asile afin de réduire le nombre de demandeurs d’asile:
2. Initiative pour la protection des frontières, afin de stopper l’afflux de migrants :
3. Quatre interventions urgentes pour la session extraordinaire « Asile / Souveraineté » pendant la session de printemps :
Si les revendications de l’UDC sont mises en œuvre, les problèmes graves pourront être résolus, j’en suis convaincu ! Sinon, la situation continuera à s’aggraver. J’espère que cela ne sera pas nécessaire avant que des mesures ne soient enfin prises.