Remettons l’école au milieu du village
Notre école publique vacille. Ce qui devait être une chance pour tous – l’inclusion – devient un fardeau pour chacun. À force de vouloir faire entrer tous les élèves dans un même moule, on oublie que l’école est avant tout un lieu de transmission, de structure, de repères.

Imaginez une classe comme un jardin. Le maître en est le jardinier. Il sème les graines, arrose, taille, guide. Mais si, en plus de cultiver ses plantes, il doit sans cesse réparer les outils, composer avec un sol instable, gérer les imprévus du climat et répondre aux demandes du voisinage, son énergie se disperse, et le jardin perd en harmonie. C’est cette surcharge que vivent aujourd’hui nos enseignants : partagés entre exigences pédagogiques et défis sociaux, ils peinent à offrir à chaque élève l’attention qu’il mérite, dans un environnement devenu trop hétérogène pour garantir l’équilibre.
Dans le canton de Vaud, l’inclusion à « 360 degrés » symbolise cette dérive. On a remplacé une intégration raisonnée par une inclusion tous azimuts, sans garde-fous ni évaluation réaliste. Résultat : les classes sont saturées d’élèves aux parcours et aux niveaux si divers que l’enseignement s’y dilue. Les enfants allophones, nombreux, requièrent une attention de chaque instant. Mais à force de concentrer les efforts sur eux, on néglige les fondamentaux pour tous. Et quand les bases chancellent, c’est tout l’édifice scolaire qui tremble.
« J’ai 23 élèves, 9 ne parlent pas français »
Un enseignant vaudois me confiait récemment, avec lassitude : « J’ai 23 élèves, 9 ne parlent pas le français, 3 ont des troubles du comportement, et je dois faire de la géométrie. Par où commencer ? » Cette question, des centaines d’enseignants se la posent chaque matin. Ils méritent mieux que des recettes technocratiques. Ils méritent du soutien, du respect, des priorités claires.
De surcroît, les enseignants sont confrontés à une violence grave et de plus en plus précoce. Plusieurs témoignages de parents d’élèves dans le canton de Vaud font état d’une violence inouïe, comme des menaces de mort ou d’appels au suicide, déjà dès 7 ou 8 ans. L’expérience de l’inclusion à tout prix a largement dépassé ses limites.
L’UDC le dit avec force : il est temps de remettre l’acquisition des savoirs fondamentaux au centre. Il est temps de restaurer l’autorité du maître de classe. Il est temps que l’école redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un lieu d’instruction exigeante, enracinée dans nos valeurs, ouverte mais structurée. Parce qu’un pays sans instruction solide est un pays sans avenir.
Nous appelons tous les enseignants, parents, représentants des autorités scolaires et des exécutifs communaux à nous faire part de leurs expériences concrètes. Ecrivez-nous au secrétariat général de l’UDC afin que nous puissions agir ensemble. info@udc.ch