L’Union suisse des paysans (USP) refuse elle aussi clairement le projet d’accord-cadre institutionnel avec l’UE. Urs Schneider, directeur adjoint de l’USP, en a expliqué les raisons à la séance d’aujourd’hui du Comité du parti UDC à Brunnen (SZ).
« L’Union suisse des paysans invite fermement le Conseil fédéral à ne pas approuver l’accord institutionnel présent, respectivement à ne pas parapher cet accord », a expliqué Urs Schneider, directeur adjoint de l’Union suisse des paysans (USP), devant le Comité de l’UDC Suisse. Des bonnes relations avec l’UE et un accès non-bureaucratique au marché intérieur sont certes importants pour l’agriculture puisque la Suisse exporte chaque année quelque 70’000 tonnes de fromage et d’autres produits à l’étranger. Mais il n’est pas nécessaire de conclure un accord-cadre à cet effet. Selon Urs Schneider, l’USP peut parfaitement continuer de vivre avec le statu quo.
L’accord institutionnel est même nuisible à l’agriculture suisse, a-t-il affirmé. Par exemple, ce traité n’exclut pas les organismes génétiquement modifiés (OGM). « L’interdiction des OGM en Suisse est un avantage concurrentiel pour nos agriculteurs », a expliqué Urs Schneider.
Mais il y a plus grave: l’interdiction des aides publiques qu’applique l’UE dans ses pays membres. « L’accord-cadre dans sa version actuelle ne nous permet plus de mener une politique agricole indépendante. Nous ne pourrions plus décider nous-mêmes des paiements directs, des suppléments pour le lait et d’autres points importants. »
L’USP s’oppose aussi à la directive sur la citoyenneté européenne, de même qu’à la disposition selon laquelle il appartiendrait à la Cour de justice UE (CJUE) de trancher les éventuels litiges résultant de cet accord.
L’USP met en garde contre les initiatives excessives en matière phytosanitaires
Urs Schneider a également mis en garde contre l’initiative sur l’eau potable et l’initiative sur l’interdiction des pesticides. « L’agriculture suisse a fait de grands progrès dans ces domaines et elle continue d’agir. 98% des captages d’eau potable sont dans un état parfait. Les impuretés relevées sont le plus souvent largement inférieures aux valeurs limites. Il fait éviter de détruire la production indigène par des exigences excessives. »
A l’issue de la séance, les membres du Comité et le conseiller fédéral Guy Parmelin ont assisté à la fête des communes schwytzoises qui a bénéficié d’un magnifique temps d’arrière-été.