Rester libre?
La liberté d’expression est la marque de fabrique d’un État de droit ouvert et démocratique. Elle est pourtant plus que compromise en Suisse.
La liberté d’expression est la marque de fabrique d’un État de droit ouvert et démocratique. Elle est pourtant plus que compromise en Suisse. Il est hautement inquiétant de constater que dans notre pays, on rend des jugements politiques et on punit des citoyens qui n’ont rien à se reprocher.
Que s’est-il passé ? Notre secrétaire général Martin Baltisser et son adjointe Silvia Bär ont été condamnés en première instance par un juge unique d’un tribunal régional bernois, pour une prétendue discrimination raciale. Nos deux collaborateurs auraient violé la norme antiracisme du code pénal en publiant pour l’UDC une annonce dans laquelle ils décrivaient une infraction violente commise en août 2011.
Deux Kosovars avaient provoqué deux Suisses en 2011, sur la terrasse d’un restaurant. Il s’en était suivi une querelle lors de laquelle l’un des deux attaquants avait tranché la gorge d’un lutteur suisse, le blessant grièvement. L’UDC a mis ce fait en avant dans une annonce et l’a décrit sur la base d’articles de journaux.
Impensable !
C’est donc là que nous en sommes en Suisse. À partir d’un crime, on en construit arbitrairement un autre, uniquement parce que quelqu’un a décrit le premier. Le porteur de la mauvaise nouvelle est puni. Si cela crée un précédent, on ne pourra désormais plus dire ni écrire ce qu’il en est. La liberté d’expression ne sera alors plus garantie. Nos opposants politiques auront ainsi obtenu ce qu’ils voulaient. Ceux qui refusent de se taire et dénoncent les dysfonctionnements sont persécutés politiquement. C’est ainsi que cela commence dans les États totalitaires.
Lors de la votation sur l’article contre le racisme, il était question de punir les négationnistes. À présent, ce sont les chœurs de jodle, les cliques de carnaval et les cadres de partis qui sont dénoncés, voire traînés devant les tribunaux.
Ce jugement absurde constitue un premier pas vers le retour à la persécution politique en Suisse. C’est pourquoi il doit être porté en seconde instance et corrigé.