Les pays voisins contrôlent à nouveau efficacement leurs frontières – et la Suisse?
L’exode vers l’Europe a laissé des traces évidentes. Presque aucun pays européen n’a encore des frontières aussi ouvertes qu’il y a un an. Les principaux pays concernés ont durci leurs lois sur l’asile ou sont en train de le faire. Seule la Suisse veut encore renforcer sa politique d’accueil à bras ouverts de tous les requérants.
Les déclarations tonitruantes à effet magnétique sur les requérants potentiels, les abuseurs de l’asile et les passeurs ont cessé après le fameux «Wir schaffen das» d’Angela Merkel. Seule la Suisse officielle refuse de tirer les leçons de la réalité.
Fini les déclarations irréfléchies
Les frontières situées sur la « route des Balkans » sont en grande partie fermées. Seule reste ouverte la route de la Méditerranée, qui mène directement vers la Suisse, puisque l’Autriche s’apprête à fermer aussi sa frontière sud aux immigrants illégaux, au col du Brenner. Il est grand temps que la Confédération, les cantons et l’armée réfléchissent à différents scénarios. Cependant, je peine à comprendre comment on peut publier fièrement les résultats de ces planifications, qui manquent leur cible :
« Nous avons trois scénarios. L’un se base sur 10 000 demandes d’asile en un mois, un autre sur 10 000 demandes durant trois mois consécutifs et un troisième sur 30 000 passages de frontière en quelques jours. » (Hans-Jürg Käser, directeur de la police, Tages Anzeiger du 8.4.16)
Plus loin : « Le principal objectif est que tous les requérants d’asile soient enregistrés et que leur potentiel de risque et leur état de santé soient examinés. En outre, tous les requérants doivent être hébergés et encadrés. J’ai l’ambition qu’il n’y ait aucun sans-abri dans le pays le plus riche du monde ».
Accélérer l’immigration illégale ?
Prenant une position diamétralement opposée à celle exprimée par les autres pays, la Suisse continue d’entretenir de faux espoirs, selon le principe : Nous sommes préparés à une explosion du nombre de requérants. Ici, on offre une prise en charge totale, comprenant avocat, soins médicaux et dentaires, logement et accompagnement personnalisé. Quoi de mieux pour donner un coup d’accélérateur à l’exode et à l’immigration illégale vers la Suisse ?