UE et ONU: le peuple mis à l’écart

Edition spéciale Edition spéciale de février 2013

Pierre Rusconi, conseiller national, membre de la Commission de politique extérieure du Conseil national, Sorengo (TI)

Le Conseil fédéral souhaite faire entrer la Suisse dans le Conseil de sécurité de l’ONU. Il espère atteindre cet objectif dans dix ans. Cet organe onusien prend partie dans des conflits partout dans le monde, décrète des boycotts et lance des interventions militaires. Le peuple et le Parlement sont écartés de ce projet de candidature.

Le Conseil fédéral souhaite faire entrer la Suisse dans le Conseil de sécurité de l’ONU. Il espère atteindre cet objectif dans dix ans. Cet organe onusien prend partie dans des conflits partout dans le monde, décrète des boycotts et lance des interventions militaires. Le peuple et le Parlement sont écartés de ce projet de candidature.

La Commission de politique extérieure du Conseil national s’est récemment prononcée contre la participation du peuple et du Parlement au projet de demander un siège pour la Suisse au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a rejeté une intervention dans ce sens déposée par le conseiller national UDC Luzi Stamm. Le Conseil fédéral prévoit l’entrée de la Suisse dans cet organe onusien vers 2023/24. Il est évident aux yeux de l’UDC que ce projet est incompatible avec la neutralité suisse et compromettrait sérieusement la tradition des "bons offices". Or, il s’agit là d’un rôle qui a apporté beaucoup de reconnaissance à la Suisse dans le passé et qui lui vaut aujourd’hui encore une excellente réputation.

Citation Luzi Stamm: "Pour moi, la question politique essentielle est la suivante: le peuple suisse pourra-t-il à l’avenir également déterminer dans l’urne la politique de son pays ou appartiendra-t-il à un petit groupe de politiques ou de juristes de décider (à Bruxelles, à Strasbourg, à l’ONU ou n’importe où ailleurs)?"

Le Conseil fédéral se moque de l’avis du peuple
Le Conseil fédéral et le Parlement cherchent toutes les occasions pour s’aligner sur l’étranger. Droit UE, conventions de l’ONU, chartes internationales de toutes sortes: l’essentiel est que la Suisse soit présente. Quant à savoir si ces projets intéressent aussi le peuple, la classe politique s’en moque complètement. Le Conseil fédéral veut décider sans avoir à demander l’avis du peuple, voire celui du Parlement. La désagrégation politique et économique dans le voisinage de la Suisse est pourtant la meilleure preuve de l’utilité de nos droits populaires et de notre neutralité. Tous les jours nous voyons la misère dans laquelle conduisent le centralisme et l’absence de participation du peuple. Un solide scepticisme face à l’harmonisation internationale et au constant alignement sur l’étranger est donc le meilleur des conseils.

 par Pierre Rusconi, conseiller national, membre de la Commission de politique extérieure du Conseil national, Sorengo (TI)

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