Sandro Wasserfallen, enseignant en secondaire, député auf Grand Conseil, Goldach (SG)
Les excès des réformes scolaires motivées par l’idéologie posent problème depuis longtemps. L’objectif principal de toute intervention…
Les excès des réformes scolaires motivées par l’idéologie posent problème depuis longtemps. L’objectif principal de toute intervention devrait toujours être de renforcer la position de l’enseignant comme personne de référence et de garantir la liberté du choix des méthodes et des moyens didactiques.
La société, donc toute la situation de l’école primaire, a fortement changé ces dernières années. Le secteur scolaire n’a bien sûr pas échappé à ce développement. Manquant cruellement de lignes directrices et de personnes de référence fiables, de plus en plus d’enfants et d’adolescents ont du mal à se repérer dans ce monde toujours plus complexe.
Stopper la réformite
Il va de soi que l’école doit tenir compte de l’évolution de la société. La politique et les administrations scolaires réagissent en multipliant les réformes qui vont d’une harmonisation scolaire au niveau national à la suppression des classes spéciales. Entre ces deux extrêmes, on relève une foule de réformes petites et moyennes qui, elles aussi, influencent notablement l’école primaire. Il n’est pas rare que l’on doive constater après le lancement d’une nouvelle réforme que celle-ci n’atteint pas le but visé. On fait alors marche arrière ou on introduit une nouvelle réforme. Résultats: des enfants désorientés, des parents furieux, des enseignants frustrés et une économie mécontente.
Tout dépend des enseignants
Ces réformes passent en général à côté de la question de fond: comment atteindre le mieux possible les objectifs imposés alors que l’instruction publique doit relever des défis de plus en plus lourds? Ce n’est pas le système scolaire qui décide en premier lieu de la qualité de l’école. Le succès de l’école primaire dépend avant tout de l’engagement et de la qualité professionnelle des enseignants. Or, les réformes introduites ou projetées augmentent les charges administratives pesant sur les enseignants et les empêchent de se concentrer pleinement sur leur tâche essentielle, l’enseignement. C’est donc à ce niveau que les enseignants doivent être déchargés afin qu’ils puissent conduire leurs élèves vers les objectifs de formation fixés et renforcer leur personnalité tout en choisissant aussi librement que possible les méthodes et les instruments d’enseignement. Les réformes ne doivent pas être des buts en soi et la qualité des politiciens responsables ne doit pas seulement être mesurée à ce qu’ils ont changé, mais aussi à ce qu’ils ont empêché ou évité
Sandro Wasserfallen, enseignant en secondaire, député au Grand Conseil, Goldach (SG)