Walter Frey, vice président de l’UDC suisse et entrepreneur (ZH)
Une infrastructure routière performante est à la base de la croissance et de la prospérité…
Une infrastructure routière performante est à la base de la croissance et de la prospérité. La route relie les régions et les cultures de notre pays. 84% du trafic de personnes se déroule sur la route. Assurant de multiples fonctions, les routes sont de véritables artères vitales.
La Suisse occupe une position forte en termes de mobilité. Ses infrastructures routières et ferroviaires sont modernes et bien aménagées. Cet avantage est cependant menacé aujourd’hui. Les besoins croissants de mobilité pour les loisirs et la vie professionnelle, l’espérance de vie plus élevée, mais aussi une immigration massive font que les limites de capacité sont atteintes ou le seront bientôt à de nombreux endroits.
Aménagement du réseau routier
Il va de soi que le pays a besoin à la fois des transports publics et du trafic privé. Mais l’aménagement nécessaire de l’infrastructure routière a du mal à démarrer parce que chaque année des milliards de francs réunis par les usagers de la route sont détournés au profit du rail et de la caisse fédérale. Les indispensables élargissements et suppressions de goulets d’étranglement sont constamment reportés pour pouvoir financer des projets qui n’ont souvent aucun rapport avec la route. Cela fait plus de 50 ans que l’on attend l’achèvement du réseau des routes nationales! Il est évident que la politique a largement privilégié le rail ces dernières années.
Seulement 30% de l’argent de la route pour la route
Cette situation intolérable repose malheureusement sur un système politique: depuis des décennies, les automobilistes sont traités comme des vaches à lait pour financer d’autres modes de transport et alimenter la caisse fédérale. Hausse constante des taxes et redevances, produit des amendes inscrit aux budgets publics, alimentation du budget fédéral, subventionnement transversal du trafic ferroviaire – la route, de loin le principal mode de transport de Suisse, ne dispose que d’une fraction des importantes recettes qu’elle génère. Sur les quelque 9,5 milliards de francs réunis par les usagers de la route au niveau fédéral, 30% seulement sont affectés aux aménagements routiers. Conséquence de ce détournement massif de fonds: on ne fait que le strict nécessaire sur les routes et les projets importants restent en plan. Et le trafic s’effondre sur des routes encombrées.
Route libre – à trafic propre
Cette politique est irresponsable, non seulement sur le plan économique, mais aussi en termes d’écologie. Les bouchons sur les routes provoquent des pertes par milliards et génèrent des émissions supplémentaires. Aussi, les effets positifs du progrès technique, qui réduit constamment la consommation de carburant et les émissions nocives des véhicules, sont-ils en bonne partie perdus. Lorsque la capacité fait défaut, même le moyen de transport le plus moderne ne sert plus à rien. Il est donc urgent de remettre en forme l’infrastructure routière suisse.
Politique des transports durable
Il est encore temps de corriger le cap et de faire des choix financiers et économiques qui s’imposent. Le combat idéologique doit enfin cesser. Une politique des transports durable repose sur des principes que l’UDC défend depuis des décennies:
- le libre choix du moyen de transport: ne pas privilégier ou désavantager un mode de transport selon des critères idéologiques.
- chaque mode de transport reçoit les fonds qu’il génère lui-même.
- les fonds ne doivent pas être détournés d’un mode de transport vers un autre.
- chaque projet d’investissement doit être précédé d’une analyse des coûts et de l’utilité. Si le résultat est négatif, il faut chercher d’autres solutions. Veiller toujours à ce que les fonds investis génèrent un avantage maximal.
- halte à la folie des taxes et redevances
L’application de ces principes permettra de mettre en place une infrastructure de transport répondant aux besoins futurs.
La route reste le principal mode de transport
La politique des transports ne peut pas continuer comme ça. Malgré les milliards investis dans l’infrastructure ferroviaire, on ne constate aucun déplacement du trafic de la route vers le rail. C’est le contraire qui se produit: bien que ses fonds soient massivement détournés et qu’elle soit désavantagée par une politique idéologique, la route ne cesse d’augmenter sa part aux transports. 80% des prestations de transport dans le trafic intérieur passent par la route. Cette proportion est de 70 à 75% dans l’import-export. La route absorbe 84% du trafic de personnes. Ces chiffres démontrent clairement que la route est le mode de transport numéro 1 et qu’elle le restera en raison notamment du rapide progrès technologique.
Il serait temps que la politique fédérale tienne compte de ces faits incontestables et qu’elle s’oriente en conséquence.
Walter Frey, chef d’entreprise, vice-président UDC Suisse (ZH)