Les élections fédérales de l’automne dernier ont renforcé le camp bourgeois. Au Conseil national, l’UDC, la Lega, le MCG et le PLR occupent désormais 101 sièges sur 200. Au Conseil fédéral, l’UDC et le PLR tiennent quatre mandats sur sept. Ce rapport de force implique aussi un engagement politique dans la perspective des importants choix à faire durant cette législature.
Le centre-gauche continue cependant de disposer d’une confortable majorité au Conseil des Etats. Cela ne devrait pas empêcher les forces de droite de placer quelques accents durant les quatre années à venir. D’une part, le Conseil fédéral dans sa nouvelle composition doit donner des impulsions dans le sens d’une dérégulation, d’un renforcement de la responsabilité individuelle ou encore d’une réduction des interventions de l’Etat. En serrant les rangs au Conseil national, le camp de droite peut empêcher des décisions insensées ou excessivement bureaucratiques. Un exemple: durant la dernière session d’hiver, le Parlement a enterré le contreprojet à l’initiative «Economie verte», un texte bureaucratique et hostile à l’économie.
Importantes options à prendre
Le Parlement devra durant les quatre années à venir faire des choix fondamentaux qui concernent de près l’attractivité de l’économie nationale, donc l’emploi:
Prévoyance vieillesse
La prévoyance vieillesse (AVS, prévoyance professionnelle, APG) doit à nouveau être posée sur une base solide. Conséquence du vieillissement démographique, le rapport entre la population active et les rentiers se détériore. Pour sauvegarder notre système des trois piliers qui a fait ses preuves, il faudra procéder à quelques adaptations mesurées. Demandée par la gauche politique, par exemple avec l’initiative «AVSplus», une extension irresponsable de l’Etat social aux frais des générations à venir est financièrement inacceptable.
Stratégie énergétique
En politique énergétique comme dans d’autres domaines, il faut enfin s’écarter des idées utopiques. Ladite «Stratégie énergétique» que le Conseil fédéral a inventée avec la complicité de la majorité de centre-gauche du Parlement menace notre efficace approvisionnement énergétique et provoque des coûts énormes, donc de nouvelles taxes et redevances qui devront finalement être payées par le consommateur. La Suisse doit éviter d’imiter les erreurs commises par d’autres pays qui ont mis en place un onéreux système de subventionnement dans le domaine de l’énergie.
Réforme de l’imposition des entreprises
Une imposition modérée est un avantage essentiel dans la concurrence économique internationale et soutient donc l’emploi. Cédant aux pressions de l’étranger, le Conseil fédéral et le Parlement veulent modifier le mode d’imposition des entreprises. La compétitivité de l’ensemble de l’économie suisse dépendra de la manière dont la Suisse concevra sa fiscalité. La marge de manœuvre dont dispose la Suisse en politique fiscale doit être exploitée de manière à ce qu’il en résulte une charge d’impôt aussi faible que possible pour les entreprises et les citoyens. La conservation de places de travail en Suisse en dépend.
Dérégulation
Dans son ancienne composition, le Conseil fédéral a adopté toute une série de règlementations inutiles et hostiles à l’économie: mise au pilori d’entreprises en matière salariale, quotas de femmes dans les directions et conseils d’administration, atteintes à la souplesse du marché du travail par lesdites mesures d’accompagnement, enregistrement du temps de travail à charge des PME, etc. Le Conseil fédéral et le Parlement recomposés doivent combattre ces règlementations excessives et cette bureaucratie foisonnante.