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Agriculture
Exposé

Accord de libre-échange agricole avec l’Union européenne – La fin d’une agriculture productive en Su

Il est tout à fait possible que dans certaines branches – comme les hautes technologies par exemple – les accords de libre-échange soient intéressants pour les entreprises suisses. Ce n’est pas le…

Il est tout à fait possible que dans certaines branches – comme les hautes technologies par exemple – les accords de libre-échange soient intéressants pour les entreprises suisses. Ce n’est pas le cas pour le secteur agricole. Les conditions et les contraintes sont trop spécifiques dans l’agriculture pour que l’on puisse simplement poser l’équation suivante « libre-échange agricole = plus d’exportations = davantage de revenus pour l’agriculture ».

Le temps, le climat, la qualité du sol et des données spatio-temporelles définissent et limitent les possibilités de production des agriculteurs. Comme nous l’avons déjà évoqué, de nombreuses prescriptions et lois en matière de protection des animaux et de l’environnement et de santé publique entravent aussi les paysans dans leurs activités. Les consommateurs se réjouissent de ces exigences élevées en termes de qualité et d’éthique – tout comme les animaux probablement. Les attentes de la société vis-à-vis du monde agricole et de ses produits sont élevées, et cela à juste titre. Les exploitants de leur côté sont fiers de pouvoir donner le meilleur d’eux-mêmes, pour autant qu’on leur donne la possibilité de tirer un revenu de leur travail et de leur production, qui leur permette de faire vivre leur famille et leur exploitation.

Les exploitations agricoles sont exposées – aujourd’hui déjà même sans libre-échange – à une pression importante sur les prix, exercée par les grandes chaînes de distribution. Aux deux grandes entreprises suisses viennent sans cesse s’ajouter de nouvelles chaînes étrangères, encore plus puissantes, qui accroissent également cette pression sur les prix dans l’ensemble de la branche de l’alimentation – toujours sans accord de libre-échange. Et ce sont ces groupes actifs dans la distribution et la transformation qui engrangent la plus grande partie des marges, et non les paysans qui se trouve au début de la chaîne de production.

La marge du marché décrit le montant que les ménages suisses ont dû dépenser en plus pour acheter des produits alimentaires en Suisse plutôt que dans l’UE (11,6 milliards de francs pour 2002/04).

Les arguments séduisants qui décrivent le potentiel des produits de niche dans le segment du luxe ne convainquent pas. Même si la qualité d’un produit et de sa fabrication sont très prisées, à la caisse le prix reste l’argument décisif dans le choix des produits. Et cela vaut tout particulièrement pour les périodes économiques difficiles. Avec le glissement graduel de la Suisse vers un pays de transformation agricole, la production alimentaire indigène – ou sa transformation justement – est affaiblie et de plus en plus sensible aux crises. Au lieu de cela le secteur agraire devrait être renforcé pour continuer d’offrir une production vaste et diversifiée, à même de protéger et de soutenir notre pays en temps de crise. C’est pourquoi l’UDC demande l’abandon des négociations sur le libre-échange agricole comme concession à une agriculture nationale saine.

 
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