C’est une politique sociale erronée qui a généré au fil des décennies passées une augmentation énorme des charges sociales. De plus en plus de citoyens dépendent de l’aide publique parce que les salai
C’est une politique sociale erronée qui a généré au fil des décennies passées une augmentation énorme des charges sociales. De plus en plus de citoyens dépendent de l’aide publique parce que les salaires normaux versés par l’industrie, les arts et métiers ne leur permettent plus de supporter la charge croissante des déductions sociales et des impôts. Ce furent toujours des petites extensions de l’Etat social qui, en l’espace de 20 ans, ont entraînée une augmentation de moitié des charges sociales dont la part au produit intérieur brut a ainsi passé de 20 à 30%. Le projet mis au vote le 17 mai prochain « pour la prise en compte des médecines complémentaires » est parfaitement dans la ligne de ce développement.
Eloignement progressif du mandat social de la LAMal
La bonne qualité de la desserte médicale de base n’exige pas une extension de l’offre médiale couverte par l’assurance-maladie obligatoire. C’est un pur hasard – et nous n’y sommes pour rien – si aujourd’hui même une « table ronde » réunit des représentants de la santé publique pour débattre de mesures extraordinaires contre la hausse des coûts due aux prestations de l’assurance-maladie obligatoire. Dans les discussions d’aujourd’hui, il s’agit moins de savoir si quelque chose va être consommé, que savoir comment on va payer le coût effrayant de la santé publique. Comme dans le passé, les fournisseurs de prestations médicales réussissent encore et toujours à faire croire que la structure actuelle des diagnostics et des thérapies est inévitable. Or, il est évident que de nombreuses phases improductives et des prestations médicales accordées à des personnes en bonne santé servent avant tout à gonfler la desserte médicale. On est loin du mandat social qu’était censé remplir à l’origine la LAMal.
Extension quantitative dans l’assurance de base
Les conséquences de l’attitude irrationnelle du Parlement, dont la Commission de gestion a exigé une réduction du catalogue des prestations, mais dont les deux chambres plénières ont approuvé une extension de ce catalogue par le projet débattu aujourd’hui, sont faciles à prévoir: élargie par la médecine complémentaire, l’offre de l’assurance obligatoire sera utilisée non seulement par les assurés, mais aussi par les médecins et thérapeutes admis. Il n’y aura plus les barrières constituées aujourd’hui par la responsabilité individuelle, le recours aux remèdes familiaux et l’assurance complémentaire. Une extension quantitative de l’assurance de base est donc inévitable. Il sera possible de prescrire et de consommer sans aucune limite ou presque les prestations de la médecine complémentaire, des thérapies, des médicaments, des séjours hospitaliers, etc. à charge de l’assurance-maladie solidaire.
Hausse massive des coûts
Les coûts supplémentaires que ce projet entraîne pour les assurés et les contribuables ne sont pas négligeables. Les prestations de la médecine complémentaire couvertes aujourd’hui par les assurances complémentaires occasionnent des dépenses de l’ordre de 200 millions de francs par an. De surcroît, les patients consomment à leurs propres frais des prestations de la médecine complémentaire, des prestations de médecins et de thérapeutes ainsi que des médicaments. On ne connaît pas le montant de ces dépenses puisqu’elles ne passent pas par l’assurance de base. A côté des 200 millions de francs dépensés aujourd’hui par les assurances complémentaires, les offres de la médecine complémentaire seront sans doute aussi revendiquées – puisque couvertes par l’assurance de base – par des personnes qui jusqu’ici n’y recourraient pas. On peut donc prévoir sans grand risque d’erreur que les dépenses couvertes par l’assurance de base au titre de la médecine complémentaire vont doubler par rapport à aujourd’hui si le projet est accepté. Ce dernier prévoit aussi la reconnaissance de nouvelles professions thérapeutiques, la formation des médecins et une offre d’enseignement adéquate dans les universités. Il s’agit donc là de tâches supplémentaires que devront assumer la Confédération et les cantons. Bref, on peut s’attendre à ce qu’un oui le 17 mai prochain à la médecine complémentaire entraîne des charges supplémentaires de l’ordre d’un demi-milliard de francs pour les assurés et les contribuables.
Conclusion
La proposition d’introduire la médecine complémentaire dans l’assurance de base obligatoire soulève une question fort simple: faut-il faire payer par la collectivité tout ce qui contribue au bien-être des gens? Je dis NON, parce que je ne veux pas accélérer la hausse inévitable des primes d’assurance-maladie et aussi parce que j’estime que chaque membre de notre société doit assumer un minimum de responsabilité individuelle.