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Exposé

Halte au chaos dans l’armée suisse

L’UDC veut une armée forte et saine. Il est donc important de donner à l’armée un mandat et des objectifs clairs et de définir une stratégie qui permet d’atteindre ces buts. La politique actuelle du D

Caspar Baader
Caspar Baader
Gelterkinden (BL)

L’UDC veut une armée forte et saine. Il est donc important de donner à l’armée un mandat et des objectifs clairs et de définir une stratégie qui permet d’atteindre ces buts. La politique actuelle du DDPS qui consiste à satisfaire tout le monde pour que le chef du département puisse se maintenir en place est irréaliste et même mortelle pour l’armée. La défense nationale n’a aujourd’hui ni repères, ni objectifs.

Il est grand temps de faire une pause pour vérifier la marche à suivre. Il faut revoir de fond en comble la politique du DDPS et soumettre ce département à une analyse coût-utilité détaillée comme l’UDC exige depuis longtemps. Les états-majors de conduite excessivement grands du DDPS doivent être réduits. Dans ce système, tout le monde prétend porter des responsabilités, si bien que finalement personne n’en assume réellement. Il faut examiner sérieusement la possibilité de ramener ces groupes dans un état-major général avec un chef d’état-major général.

Les dysfonctionnements ont commencé au DDPS bien avant la nomination de Roland Nef au poste de chef de l’armée. Ce serait donc une lourde erreur de croire qu’après avoir mis fin à cette affaire en forçant Roland Nef à démissionner le DDPS est sorti de la crise. En effet, la crise à proprement parler, donc la conséquence de la faiblesse du conseiller fédéral Schmid, persiste depuis des années et ne cesse de s’aggraver. La débâcle largement étalée dans les médias à propos du chef de l’armée n’est malheureusement que la pointe de l’iceberg, mais elle est tout de même exemplaire du mode d’action et de communication du DDPS. La liste des dysfonctionnements découlant de la faiblesse de direction du DDPS est longue. Le conseiller national Toni Bortoluzzi y reviendra plus en détail dans son exposé. Cela fait de nombreuses années que l’UDC critique cette situation et propose des corrections. La sensibilité politique du chef du DDPS est aujourd’hui à un niveau si bas que ce département ne réussit presque plus à présenter des projets capables de faire un consensus au Parlement. Le projet de réforme de la loi militaire qui a été complètement remanié par le Parlement confirme ce constat. Après l’affaire Nef, le soutien parlementaire dont dispose encore le chef du département ne repose plus que sur des calculs politiques. On peut se demander combien de temps encore le PS, le PDC et le PRD ferment les yeux devant les problèmes réels du DDPS dans l’unique but de soutenir le conseiller fédéral Schmid pour empêcher le retour de l’UDC au gouvernement. C’est pourtant une évidence: les problèmes du DDPS commencent à la tête de celui-ci, si bien que c’est à la tête de ce département qu’il faut intervenir en premier.

Comme la Commission de politique de sécurité, l’UDC recommande avec insistance à la Commission de gestion d’analyser la situation chaotique qui règne au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports. Mais cette enquête ne doit pas se limiter à l’affaire Nef et au mode de sélection des cadres supérieurs de l’armée; elle doit porter sur l’ensemble de la conduite du DDPS. Il faudra à cet effet se référer à l’analyse des performances de la politique de sécurité qui a été réalisée en 2004 par un organe de révision interne au département, mais indépendant.

L’UDC tirera les conclusions qui s’imposent de la crise DDPS/Schmid. Œuvrant pour une armée suisse forte et crédible, elle ne peut plus tolérer, voire soutenir financièrement, une telle absence de conduite et de repères. L’UDC n’est plus prête à prolonger cette situation en votant de nouveaux crédits militaires. Il faut un nouveau début sous une nouvelle direction. Aussi longtemps que rien ne change à la tête du DDPS, il serait irresponsable de donner des moyens financiers supplémentaires à ce département. Voilà pourquoi la direction de l’UDC proposera au groupe parlementaire les mesures suivantes:

L’UDC exige que l’examen parlementaire de tous les crédits d’armement et crédits de construction militaires soit suspendu aussi longtemps que le conseiller fédéral Samuel Schmid dirige le DDPS et aussi longtemps que les dysfonctionnements au sein du DDPS ne sont pas corrigés. Si cette suspension est refusée, l’UDC étudiera la possibilité de rejeter ces crédits.

Si les dysfonctionnements au sein du DDPS persistent et si le conseiller fédéral Samuel Schmid reste chef du DDPS, l’UDC recommandera au Parlement de biffer dans le budget toutes les dépenses militaires qui ne sont pas indispensables à l’exécution du mandat de défense constitutionnel (par ex., les engagements militaires à l’étranger, les engagements subsidiaires en Suisse, les vidéos de relations publiques, la soixantaine de préposés à la communication, etc.).

Le conseiller fédéral Samuel Schmid n’étant pas à la hauteur de sa tâche à la tête du DDPS et ce dernier se trouvant dans un état catastrophique, la meilleure chose pour la Suisse serait la démission de ce conseiller fédéral. Par conséquent, l’UDC ne votera pas pour Samuel Schmid quand il sera candidat à la fonction de vice-président du Conseil fédéral.

Caspar Baader
Caspar Baader
Gelterkinden (BL)
 
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