Avec le projet HarmoS, la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) cherche à introduire la centralisation forcée de l’école publique.
HarmoS transfère à l’Etat la respon
Avec le projet HarmoS, la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP) cherche à introduire la centralisation forcée de l’école publique.
HarmoS transfère à l’Etat la responsabilité de l’éducation des enfants durant la semaine du lundi au vendredi de 7h00 à 18h00.
Etatisation de l’éducation
HarmoS décrète l’école obligatoire pour tous les enfants dès l’âge de quatre ans. Il n’est pas prévu d’exceptions. Les enfants qui ne sont pas prêts pour l’école seront retirés de force à leurs parents et entourés de pédagogues en tous genres.
HarmoS veut introduire une école dont les classes ne seront plus dirigées par des maîtres mais par un groupe d’enseignants, une sorte de « travail d’équipe ». HarmoS dépouille les citoyens de certains de leurs droits essentiels en ce qui concerne l’éducation de leurs enfants.
Violation de la séparation des pouvoirs
HarmoS, un concept global pour l’ensemble de l’école suisse, a été élaboré exclusivement par la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP). Les parlements cantonaux ont été exclus de toute prise de décision. Ils ne peuvent donc que se prononcer sur le texte définitif du projet, toute modification étant impossible.
La Conférence des directeurs de l’instruction publique se compose de politiciens issus d’exécutifs. Il n’a jamais été question de lui accorder des pouvoirs législatifs. De plus, en tant qu’organe, cette conférence n’a jamais été prévue ni dans la Constitution fédérale, ni dans les constitutions cantonales. Elle s’est approprié sa compétence législative toute seule.
Les fonctionnaires remplaceront les parents
Pour les structures d’accueil, qui devront obligatoirement être mises sur pied dans chaque école, il est prévu de demander aux parents une participation financière, qui ne permettra pourtant pas de couvrir les coûts. Les déficits seront donc à la charge de l’ensemble de la société. Quant aux parents, ils participeront au financement selon leur capacité sur le modèle de l’impôt sur le revenu.
Sur le plan fédéral il existe des efforts visant à n’admettre pour l’encadrement régulier de jeunes enfants que du personnel qualifié au bénéfice d’un diplôme. En clair cela signifie que dans un avenir proche les grands-parents ne pourraient plus sans un tel diplôme s’occuper régulièrement de leurs petits-enfants. HarmoS s’assure ainsi un taux d’utilisation élevé des structures d’accueil publiques. L’encadrement des enfants dès l’âge de quatre ans doit devenir une tâche de l’Etat.
Pédagogie discutable
Le modèle HarmoS est aussi discutable d‘un point de vue pédagogique: il promet à chaque enfant une « cadence d’apprentissage individuelle ». Personne ne sait encore comment ce principe se reflétera dans les carnets scolaires. Ce qui est sûr, c’est qu’il a été décidé d’abandonner les classes spéciales pour les élèves plus faibles et les enfants difficiles. L’enseignement doit dorénavant avoir lieu pour tous dans des classes normales, avec, pour ceux qui en ont besoin, l’aide de pédagogues spécialisés. Un concept théorique qui peinera à apporter des réponses satisfaisantes aux nombreux défis réels que rencontre aujourd’hui l’école.
Compétition négative
L’idée de financer l’école sur la base d’un « indice social » nous paraît également pour le moins curieuse. Les écoles fréquentées majoritairement par des enfants de milieux modestes devraient recevoir des subventions nettement plus élevées que celles qui accueillent des enfants de la classe moyenne. Dans la concurrence qui régira le financement scolaire les établissements feront leur possible pour accueillir des élèves de milieux défavorisés. Plus l’image de l’école sera négative, plus il y aura de moyens à disposition. La recherche de la qualité, elle, ne sera pas récompensée.
Des conditions peu susceptibles d’améliorer la qualité de l’école de demain.