L’Etat social à la mode suédoise est régulièrement vanté en Suisse comme un modèle à suivre. Mais en tant que citoyenne suisse qui a subi longtemps ce système étatique je suis bien placée pour décrire
L’Etat social à la mode suédoise est régulièrement vanté en Suisse comme un modèle à suivre. Mais en tant que citoyenne suisse qui a subi longtemps ce système étatique je suis bien placée pour décrire les excès d’un Etat-providence surdimensionné.
Le fonctionnement réel du « modèle suédois »
Je vis et je travaille depuis 1973 avec quelques interruptions en Suède, soit assez longtemps pour apprécier les avantages et les inconvénients du système étatique de ce pays. Brièvement résumé, le modèle suédois tire une quantité incroyable d’argent des poches des citoyens et ne leur offre en retour que des prestations médiocres.
Sur un revenu suédois moyen de 2150 euros, l’Etat prélève directement 60,3%. Cette charge fiscale la plus élevée du monde n’est pas sans effet sur l’économie. Le contrôle de l’Etat et la lourdeur bureaucratique ainsi qu’une véritable orgie d’excès sociaux ont poussé le pays dans la ruine au milieu des années nonante. Même si les réformes entreprises depuis ont apporté quelques améliorations, la Suède a toujours de gros problèmes. Les inconvénients du modèle étatique socialiste sont systématiquement cachés. Par exemple, la statistique du chômage, qui est manipulée en permanence, ne dit pas que des millions de personnes sont mises à la retraite anticipée et que les mises à l’assurance de longue durée pour maladie font partie du courant normal. Même les milieux syndicaux admettent aujourd’hui que le taux de chômage réel est de quelque 20% en Suède.
Le système suédois de santé publique est malade
Le système suédois de santé publique n’est pas au-dessus de tout soupçon non plus. Lors d’une récente enquête, 43,3% de la population de la province d’Östergötland étaient d’avis que la qualité de la santé publique avait baissé durant les dix ans écoulés alors que 15,6% seulement estimaient qu’elle s’était améliorée. Les indicateurs officiels, eux, prétendent exactement le contraire. Le principal problème de la santé publique étatisée que pratique la Suède, c’est l’absence de choix des patients qui découle de la planification de ce secteur et des budgets fixes imposés aux différents fournisseurs de prestations médicales. Les patients suédois doivent aussi attendre beaucoup plus longtemps que ceux d’autres pays avant de pouvoir se faire hospitaliser.
Permettez-moi de citer un exemple pour illustrer ce propos: un homme atteint d’une forme agressive de cancer de la prostate s’entend dire en Suède qu’une consultation n’est possible que dans six semaines. Cet Allemand d’origine a pris ensuite contact avec un médecin allemand ; il a été opéré 15 jours plus tard et il est aujourd’hui guéri. Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui serait arrivé s’il avait dû attendre. Il ne s’agit pas là d’un cas isolé. Selon une étude de l’institut suédois Karolinska, les patients suédois ne bénéficient que d’un accès moyen aux médicaments les plus récents contre le cancer alors qu’en Suisse cet accès est largement supérieur à la moyenne.
Les limites du système étatique socialiste
La Suisse et la Suède – deux pays que j’aime et que je connais bien puisque j’ai passé un tiers de ma vie en Suède et le reste en Suisse. Il y a cependant une différence fondamentale entre les deux: ici un Etat socialiste basée sur la redistribution, là un Etat qui se fonde sur la responsabilité individuelle de ses citoyens.
Je viens d’expliquer que le modèle étatique socialiste atteignait ses limites. L’absence de concurrence décourage la volonté de produire de la qualité et un excès de redistribution pénalise ceux qui veulent encore faire un effort. Depuis les années nonante, on constate en Suisse aussi des tendances dangereuses vers un modèle socialiste à la suédoise. La quote-part des charges sociales qui était encore inférieure à 20% en 1990 a atteint aujourd’hui 30%; l’Etat social suisse coûte plus de 130 milliards de francs par an. On continue de considérer comme « social » en Suisse de prendre l’argent aux uns pour le donner aux autres. Cette redistribution passe pour être sociale bien qu’elle profite aussi à des personnes qui, selon des critères objectifs, n’en ont pas besoin. Ce système de redistribution voulu par la gauche est tout sauf social! Etre social c’est aider celles et ceux qui en ont réellement besoin, mais d’appliquer toujours le principe de la responsabilité individuelle. Il faut en tout cas éviter de pénaliser les gens qui font l’effort de subvenir eux-mêmes à leurs besoins. La politique de la redistribution est clairement antisociale, car elle a pour effet d’offrir des prestations à des gens qui n’en ont pas besoin et de faire payer inutilement des impôts aux autres. Etre social, ce n’est pas seulement aider ceux qui en ont besoin, mais c’est aussi reconnaître les efforts des autres et ne pas les annihiler par un égalitarisme forcené.
La leçon à tirer pour la Suisse: retour à la responsabilité individuelle
Les excès de l’Etat social suédois indiquent la nécessité d’une correction en Suisse aussi: notre pays doit revenir au principe de la performance. En d’autres termes: il doit à nouveau valoir la peine de faire un effort. C’est parce que le principe de la responsabilité individuelle est de plus en plus oublié qu’il y a dans ce pays des dysfonctionnements dans l’instruction publique, des abus dans l’AI, une explosion des primes d’assurance-maladie, des abus sociaux massifs et une désagrégation des structures familiales.
Pour renforcer la responsabilité individuelle des citoyens, il faut commencer par leur laisser les moyens de veiller à leurs intérêts et de s’épanouir.
Il en va de la prospérité des citoyens, des entreprises et de l’économie dans son ensemble. Le refus de la responsabilité individuelle conduit au socialisme et à l’économie planifiée et pénalise ceux qui sont prêts à faire un effort pour la prospérité commune.
J’apporte mon soutien à l’UDC parce qu’elle s’engage pour la responsabilité individuelle et la liberté. Un siège au Conseil national et, partant, la possibilité d’y apporter les expériences d’une Suissesse de l’étranger et de faire valoir dans les processus de décision les intérêts de la Cinquième Suisse sont pour moi une motivation suffisante pour m’engager dans cette campagne électorale.