C’est l’inquiétude pour l’agriculture et la production laitière nationales qui nous a conduits à tenir cette conférence de presse. Les producteurs de lait sont dans une situation catastrophique. Le…
C’est l’inquiétude pour l’agriculture et la production laitière nationales qui nous a conduits à tenir cette conférence de presse. Les producteurs de lait sont dans une situation catastrophique. Le prix du lait est tombé à un niveau historique. Assumant notre responsabilité à l’égard des familles paysannes, nous ne pouvons plus rester inactifs devant ce développement.
Les organisations agricoles BIG-M et BZS ainsi que l’UDC ont donc décidé d’inviter ensemble à une manifestation le 29 août 2009 à 12 heures. Ce « soulèvement paysan », qui vise en premier lieu à obtenir un changement de système sur le marché laitier, aura lieu près de la chapelle qui commémore la bataille de Sempach dans le canton de Lucerne. Nous encourageons d’autres organisations et groupements à venir soutenir notre manifestation. Notre souhait est que non seulement des producteurs de lait, les paysannes et les paysans, mais aussi des représentants des branches en amont et en aval participent à cette action. Nous sommes tous assis dans le même bateau, si bien que nous sommes tous concernés.
Pourquoi?
De notre point de vue et compte tenu du prix actuel du lait, il est indispensable de mettre en place un dispositif contraignant contrôlant les quantités de lait produites. Cet instrument fait aujourd’hui défaut. Le Conseil fédéral a la compétence d’imposer la force obligatoire générale dans ce domaine et il est vivement invité à le faire.
Nous constatons par ailleurs que l’accord sur le libre-échange du fromage a échoué. Il y a un gouffre entre les promesses faites autrefois et la réalité d’aujourd’hui. 17 528 tonnes de fromages ont été importées entre les mois de janvier et de mai 2009, soit sensiblement plus que durant la même période de l’année précédente (+883 tonnes ou 5,3%). A l’inverse, les exportations de fromage ont reculé durant les quatre premiers mois de cette année de 757 tonnes ou 3,8% par rapport aux quatre premiers mois de 2008. Cette baisse touche tout particulièrement l’Emmental, le Gruyère, l’Appenzell, le Tilsit, etc. Ce développement est particulièrement alarmant du fait qu’il touche le secteur des fromages à pâte dure et semi-dure où les producteurs suisses occupent une position traditionnellement forte.
Nous nous battons donc aussi contre un accord de libre-échange agricole avec l’UE que la conseillère fédérale Doris Leuthard cherche à faire passer par tous les moyens. L’agriculture suisse serait ainsi dans l’impossibilité de remplir son mandat constitutionnel. De surcroît, elle serait décimée. Nous exigeons l’interruption de ces négociations.
Le libre-échange doit se baser sur une concurrence loyale, donc avant tout sur l’égalité des moyens de production, des prescriptions de qualité et des contrôles pour tous les acteurs du marché. Il est inadmissible que la Suisse restreigne d’un côté la production nationale par une multitude de prescriptions et de règlementations et qu’elle permette, de l’autre côté, l’importation de denrées produites dans des conditions douteuses du point de vue de la protection de l’environnement et des animaux.
Nous nous engageons pour une agriculture suisse indépendante qui constitue un pilier de la souveraineté et de l’identité de notre pays. Nous voulons une agriculture qui entretient nos paysages tant appréciés par les personnes en quête de repos et par les touristes, une agriculture qui garantit un approvisionnement raisonnable de la population en denrées alimentaires de qualité ainsi qu’une occupation décentralisée du territoire.
Il n’est pas acceptable que le revenu de l’agriculture productrice baisse encore. Le Conseil fédéral doit mener une politique agricole visant une production indépendante et conforme aux besoins du marché et non pas guetter chaque occasion pour préparer la Suisse à adhérer à l’UE.
La première priorité doit être accordée à l’approvisionnement sûr et suffisant de notre pays en produits indigènes sains et de qualité. Nous ne sommes donc pas d’accord non plus avec l’introduction du principe du Cassis-de-Dijon.