Il est dans la nature humaine de s’étendre plus volontiers sur les succès que sur les échecs. On préfère naturellement oublier, et si possible vite, les erreurs commises. En politique…
Il est dans la nature humaine de s’étendre plus volontiers sur les succès que sur les échecs. On préfère naturellement oublier, et si possible vite, les erreurs commises. En politique malheureusement, il existe des problèmes suffisamment graves pour résister à une absence prolongée de décisions. Notre politique migratoire en fait partie et après des décennies d’atermoiements coupables et d’aveuglement partisan, le constat est sans appel. Durant la période de haute conjoncture, la Suisse a accueilli des centaines de milliers d’immigrés qui se sont intégrés sans peine car leur place les attendait. L’économie avait besoin de leurs bras, de leurs cerveaux pour concourir à la prospérité commune. Le système a parfaitement fonctionné durant des années mais malheureusement, comme l’a fort bien dit Jean-Jacques Rousseau, c’est l’affluence des hôtes qui détruit l’hospitalité. En parallèle à celles et ceux qui gagnaient la Suisse pour y gagner honnêtement leur vie, des profiteurs, de plus en plus nombreux se sont introduits chez nous. Ceux-là venaient non pas pour participer au bien-être général mais au contraire pour bénéficier de nos prestations sociales, constamment élargies malgré un financement de plus en plus aléatoire. Pour avoir trop longtemps négligé le précepte du philosophe, nous nous trouvons maintenant dans une situation difficile. Le mythe de la Suisse multiculturelle qui aurait toujours une place pour celui ou celle qui gagnerait son territoire a été rattrapé par la réalité.
La lecture du rapport 2004 de l’Office fédéral de la Statistique pour l’année 2004 est éloquente. Je cite : « Les personnes de nationalité étrangère sont nettement surreprésentées dans l’aide sociale par rapport à l’ensemble de la population. 43,7% des bénéficiaires de l’aide sociale sont de nationalité étrangère, alors que cette part n’atteint que 20,5% de la population résidente totale ». Un autre extrait est également des plus intéressants : « Les cantons présentant une proportion supérieure à la moyenne d’étrangers (GE, VD, BS, ZH) comptent aussi des parts supérieures à la moyenne d’étrangers dans l’aide sociale ».
Traduit en chiffres, cela donne pour le canton de Vaud, un taux de 4,4% de citoyens dépendant de l’aide sociale, soit le deuxième canton de Suisse derrière Bâle-Ville avec 6,5 et juste devant Neuchâtel avec 4,3. Parmi ces bénéficiaires de l’aide publique on trouve 52% d’étrangers, tout comme à Genève, soit plus d’un résident sur deux.
Les problèmes liés à l’intégration ont bien sûr également une influence sur la délinquance puisqu’une personne qui ne trouve pas sa place dans la société aura moins de scrupules à user d’expédients pour vivre. Là-encore, l’Office fédéral de la statistique offre des données implacables. Au niveau carcéral, on constate que pour l’année 2005, la population carcérale en moyenne suisse était constituée à 70,5 % d’étrangers, ce taux passant à 80,7 % en ce qui concerne la détention préventive.
Au niveau du trafic de drogue, c’est encore pire. Pour l’année 2005, sur 104 trafiquants – je parle bien de trafiquants, c’est-à-dire de personne qui vendent de la drogue mais se gardent bien d’en consommer – sur 104 trafiquants donc arrêtés dans notre pays, seuls 6 étaient de nationalité suisse. Les dealers sévissant dans notre pays sont donc à 93 % des étrangers, pour l’essentiel requérants d’asile.
Ces chiffres – tirés des rapports de l’Office fédéral de la Statistique, je le rappelle – jettent une lumière cruelle sur les erreurs que nous avons commises. Durant de nombreuses années, alors que la population immigrée rencontrait des difficultés croissantes dans notre pays, nous avons continué à ouvrir les portes de plus en plus grand. Nous avons envoyé des enfants qui ne parlaient pas la langue dans nos écoles en pensant qu’ils surmonteraient facilement ce handicap. Comment imaginer qu’on puisse profiter d’un enseignement prodigué dans une langue qu’on ne comprend pas. Résultat des courses, non seulement ces élèves livrés à eux-mêmes ont eu toutes les peines du monde à acquérir les bases les plus élémentaires mais ils ont péjoré le niveau moyen de notre système scolaire, les enseignants devant leur consacrer plus de temps pour tenter de leur permettre de suivre la classe.
Le cercle vicieux est dès lors engagé puisqu’un élève dont la scolarité a été difficile aura naturellement plus de peine qu’un autre à décrocher une place d’apprentissage. Ces jeunes en situation d’échec vont ainsi grossir les bataillons de personnes pour qui l’aide sociale constitue un projet de vie, voire concourent à nos problèmes de surpopulation carcérale. Nos assurances sociales, chômage et invalidité paient un lourd tribut à notre aveuglement puisque là aussi, on constate une forte surreprésentation étrangère.
Cette dégradation de plus en plus évidente démontre clairement que nous passons lentement mais sûrement d’une logique d’intégration à une situation de cohabitation. Dans le cas d’une intégration réussie, les communautés immigrées vivent au sein de la communauté hôte qui accueille les nouveaux venus en son sein car elle a une place pour eux. Lorsque la cohabitation s’installe, autochtones et nouveaux venus ne vivent plus ensemble mais côte à côte. Très vite apparaît le sentiment de rejet car les migrants éprouvent le sentiment qu’on ne veut pas d’eux et vivent d’autant plus en vase clos, ce qui entraîne un réflexe communautariste. On a pu en constater il y a quelques mois les effets dans les banlieues françaises où se trouve concentrée une population pour l’essentiel immigrée qu’on a privée d’avenir. Ces jeunes n’ont eu que la violence pour manifester leur désespoir et l’on fait avec une redoutable efficacité.
Grâce aux succès de notre parti lors des élections fédérales de 2003 et suite à l’arrivée de Christoph Blocher au Conseil fédéral, la majorité bourgeoise du Parlement a enfin ouvert les yeux. Le 24 septembre 2006, nous allons voter sur la nouvelle loi sur les étrangers et sur la révision de la loi sur l’asile. Ces textes tiennent compte et corrigent les erreurs que nous avons commises jusqu’ici. Accueillir des migrants ne consiste pas simplement à leur fournir le catalogue des prestations sociales auxquelles ils peuvent prétendre. Nous devons offrir un véritable avenir à nos hôtes et leur permettre de prendre leur place dans une société où chacun doit jouer un rôle et accomplir sa tâche. En résumé, le 24 septembre prochain, nous dirons oui à une politique migratoire raisonnable et responsable.