Depuis le début des années nonante, le budget fédéral ne cesse de se gonfler. De plus en plus de tâches sont déléguées à l’Etat. Conséquence: la responsabilité individuelle se perd et notre Etat se…
Depuis le début des années nonante, le budget fédéral ne cesse de se gonfler. De plus en plus de tâches sont déléguées à l’Etat. Conséquence: la responsabilité individuelle se perd et notre Etat se transforme progressivement en Etat-providence. Les nouvelles tâches publiques exigent de nouvelles ressources. La hausse constante des impôts, taxes et redevances restreint massivement la liberté personnelle des citoyennes et des citoyens. Pourtant, les moyens financiers disponibles ne suffisent plus à financer les obligations croissantes des pouvoirs publics, si bien que l’Etat s’enfonce dans les dettes.
Hausse prévisible de la dette
Il est grand temps de regarder la réalité en face. Les problèmes doivent être résolus. Bien que la Confédération encaisse toujours plus, ses rentrées ne lui suffisent pas pour faire ce qu’elle estime devoir faire. L’endettement s’alourdit constamment. Ainsi la dette brute de la Confédération a passé en 15 ans seulement de 38,5 milliards de francs à 130 milliards actuellement, soit une augmentation moyenne de 6,1 milliards par année. Même si après plusieurs années de déficits, le Conseil fédéral peut à nouveau présenter pour l’année prochaine un budget positif, conforme au frein à l’endettement et prévoyant un excédent de recettes d’environ 900 millions de francs, le problème n’est pas réglé pour autant. Ce budget est moins le résultat des mesures de consolidation prises au niveau des dépenses que de la bonne situation conjoncturelle que connaît l’économie actuellement. Et sous la pression de certains partis politiques voulant se faire bien voir par la population en lui offrant toujours plus de prestations gratuites, l’Etat cherche à s’accaparer une part croissante de notre revenu. La dépendance des citoyens de l’Etat qui en résulte pose un problème politique de fond.
Certains veulent que l’Etat assume de plus en plus de tâches et qu’il faut lui donner de plus en plus de moyens à cet effet. Ce développement a entraîné une forte hausse des impôts et un boursouflement de l’appareil bureaucratique ces dernières années. Pour les entreprises, les impôts, taxes et redevances sont des facteurs augmentant les coûts de production. Pour les salariés, il en résulte un accroissement de la charge fiscale ce qui signifie moins d’argent à la fin du mois. Résultat: il reste de moins en moins pour vivre aux citoyens et aux entreprises. Dans aucun autre pays membre de l’OCDE, la charge fiscale n’a augmenté aussi fortement durant les 15 ans écoulés qu’en Suisse.
Travailler pour l’Etat jusqu’aux vacances d’été
Les débordements bureaucratiques ajoutés à la hausse constante des impôts, taxes et redevances ont fait que nous devons aujourd’hui livrer plus de la moitié de notre revenu à l’Etat. Cherchant sans doute à se garder les faveurs des contribuables pressurés, on a eu l’idée originale de déclarer le 18 avril 2006 « jour du devoir fiscal accompli ». C’était encore une manière de cacher la réalité. Car si on tenait compte de tous les prélèvements obligatoires conformément à la méthode de l’OCDE, ce « jour du devoir fiscal accompli » ne pourrait être fêté que durant les vacances d’été. En avançant de 48 jours cette « fête » on n’a pas tenu compte de la réalité des faits.
Il n’est tout de même pas acceptable que Monsieur et Madame Suisse doivent travailler chaque année jusqu’au 3 juillet uniquement et exclusivement pour l’Etat. Comment encourager les gens à faire un effort quand ceux qui travaillent encore doivent travailler toujours plus pour financer ceux qui vivent confortablement à la charge de l’Etat?
Le fisc n’a pas à accaparer les fruits de l’effort
Aujourd’hui, le principe suivant s’impose de plus en plus: « Celui qui dort plus longtemps sera aidé par l’Etat, celui qui travaille sera puni. » Il faut mettre tout en œuvre pour que cela cesse. L’Etat n’a pas à pénaliser par des prélèvements fiscaux excessifs celles et ceux qui font un effort. Pourquoi donc refuse-t-on encore et toujours d’admettre l’évidence selon laquelle un climat fiscal favorable encourage le développement économique, la prospérité, la création de richesses et attire des bons contribuables? L’économie ne peut être florissante et compétitive que si les citoyens et entreprises peuvent disposer librement de leurs ressources et ne dépendent pas de l’Etat.
L’UDC combat tous les nouveaux impôts, taxes et redevances. L’économie doit croître et non pas l’Etat. Je sais fort bien que chaque franc dépensé par l’Etat doit d’abord être gagné par l’économie. Il faut donc donner aux citoyens et à l’économie la liberté dont ils ont besoin pour s’épanouir.
Les trois principes de fond de la politique financière UDC
Ne pas dépenser plus qu’on encaisse: ce principe appliqué tout naturellement par les ménages de ce pays doit aussi être respecté par l’Etat. La caisse publique ne doit pas dépenser plus d’argent qu’elle n’en reçoit. Ce n’est pas plus compliqué que cela. Une attitude inverse est une trahison envers les générations à venir. Le comble, c’est que les milieux qui depuis des décennies vivent aux frais des générations à venir, qui pillent les livrets d’épargne de nos enfants, réussissent à se faire passer pour des progressistes. Et nous, qui attirons l’attention sur ce développement dangereux, nous subissons le reproche de vouloir « étrangler l’Etat ». C’est à rebours du bons sens et toute personne observant sereinement cette situation ne peut que secouer la tête devant tant de mauvaise foi.
Plus de liberté et de responsabilité individuelle en lieu et place d’un Etat obèse: pour que notre Etat puisse se développer dans un sens positif, il faut que les citoyens aient plus de liberté et plus de responsabilité. Un citoyen dépendant ne soutient pas l’Etat, mais l’exploite. Il est grand temps d’inverser cette tendance et de donner la priorité à la responsabilité individuelle dans toutes nos réflexions et nos actions pour que l’économie de notre pays puisse continuer de prospérer.
Laisser un maximum d’argent aux citoyennes et aux citoyens et récompenser l’effort: ceux qui font plus d’efforts doivent aussi pouvoir garder davantage d’argent pour eux. L’égalitarisme pratiqué par le fisc élimine la concurrence au travail, dans le système salarial, entre cantons et communes, si bien que, finalement, il conduit à la hausse des impôts. Il faut qu’un maximum d’argent reste dans le circuit économique et dans les poches des citoyens. Le produit des impôts ne doit servir qu’à financer les tâches publiques strictement indispensables.
L’UDC veut un assainissement des finances publiques
Le combat pour un assainissement des finances publiques, pour une baisse des impôts, taxes et redevances, pour le plein emploi et pour la prospérité doit être poursuivi. La quote-part de l’Etat doit être abaissée pour renforcer la compétitivité de notre économie. Nous voulons que le Conseil fédéral et les autres partis politiques annoncent la couleur. Où allons-nous avec nos finances publiques? Les électeurs doivent connaître la réponse à cette question.
L’UDC continuera de donner une place importante à la politique financière et, partant, à l’assainissement des finances publiques dans son programme politique. Elle ne relâchera pas ses efforts jusqu’à ce que le budget de la Confédération soit équilibré et que la dette soit ramenée à un niveau supportable.
Non au milliard pour la cohésion pour des raisons financières
Dans cette situation, il est proprement irresponsable d’accepter une nouvelle loi – je fais allusion à la loi sur l’aide aux pays de l’est – qui donne au Conseil fédéral et au parlement un chèque en blanc pour offrir des contributions de cohésion aux nouveaux membres de l’UE. Le Conseil fédéral ne tient pas sa promesse de compenser intégralement ce milliard de francs en réduisant les dépenses des départements fédéraux de l’économie et des affaires étrangères. Et déjà on nous annonce une nouvelle exi¬gence de quelque 350 millions de francs de la part de l’UE dans la perspective de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. D’autres revendications suivront inévitablement. Si la Suisse approuve cette loi, elle ne versera pas seulement ce milliard de francs à Bruxelles, mais elle sera contrainte d’offrir de nombreuses autres contributions. Il n’est plus question de compenser ces charges. Or, nous ne pouvons tout simplement plus nous permettre de financer de nouvelles dépenses publiques par un nouvel endettement de l’Etat. Pour des raisons simplement financières, il n’y a donc qu’une réponse à donner au projet de loi sur l’aide aux pays de l’est: non.