Non à une extension incontrôlée de l’Etat social – non à de nouveaux prélÈvements obligatoires

Christoph Blocher
Christoph Blocher
Herrliberg (ZH)

Les actuelles difficultés de financement des œuvres sociales, nous les devons à la croissance incontrôlée de l’Etat social et de redistribution qui s’est mis en place dans le courant des années nonante. La conséquence de cette évolution, c’est un Etat social qui n’a plus rien de social et qui ne peut plus être financé.

L’UDC s’est élevée à temps contre ce pillage des citoyens. Cette attitude lui a valu des reproches et des insultes. Elle a été qualifiée de parti des « nein-sager », de ceux qui disent toujours non. Or, pour mener une politique responsable, il faut savoir dire non. Non au pillage des citoyens par l’Etat. Non à une politique de gaspillage qui ne laisse à nos enfants que des dettes à rembourser et des intérêts à payer. Non aux abus sociaux. Et surtout non définitivement et catégoriquement à l’adresse des socialistes qui gaspillent à gauche l’argent durement gagné à droite.

Mesdames et Messieurs, il est grand temps aujourd’hui de nommer les responsables. La misère actuelle est le résultat de la politique de la coalition du centre-gauche composée du PRD et du PDC sous la conduite du PS. Malheureusement, il existait et il existe toujours des politiques qui se font passer pour bourgeois lors des élections, mais qui en réalité adhèrent à la politique d’étatisation de la gauche. Le nouveau pillage des prélèvements obligatoires sur les salaires – j’ai nommé l’assurance-maternité – illustre ce constat.

Cela fait quinze ans que l’UDC met en garde contre cette politique. Cela fait quinze ans que nous disons non à encore plus d’Etat, à encore plus de dettes, à encore plus d’impôts. Avec un grand engagement personnel et contre l’opposition du Conseil fédéral, des autres partis et des médias, nous avons toujours tenté de stopper ces agissements ruineux.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés au bilan effrayant de la politique de centre-gauche des années nonante, d’une politique aux effets antisociaux, d’une politique dépensière aux frais des citoyens.

– La seule Confédération a accumulé une dette de 122 milliards de francs, et cela bien que la Suisse ait connu la plus forte croissance de la quote-part fiscale de tous les pays industrialisés.
– L’économie stagne, des emplois disparaissent.
– Des milliards ont été enterrés dans Expo.02, dans Swiss, dans le budget fédéral.
– Des milliards pour les abus dans l’asile;
– Des milliards pour les faux invalides.
– Autant de milliards pour les profiteurs de l’Etat social et socialiste.
– D’où viennent ces milliards? Le citoyen doit d’abord les gagner par son travail pour ensuite les livrer à l’Etat sous la forme d’impôts; il est pressuré par la hausse constante des prélèvements obligatoires, par des nouveaux impôts et de redevances cachées.
– On peut pourtant faire autrement, par exemple pour les oeuvres sociales. L’UDC a montré comment on peut garantir les œuvres sociales sans nouveaux prélèvements sur les salaires et sans augmentation de la TVA.

1. L’AVS
Il y a cinq ans déjà, l’UDC a affronté le Conseil fédéral, le PS, le PRD et le PDC, les associations et les médias pour protéger les réserves d’or de la Banque nationale. La coalition de ceux qui entendaient céder au chantage voulaient prélever sept milliards de francs sur les réserves d’or excédentaires pour financer une vague fondation de solidarité qui était avant tout le résultat d’un chantage exercé sur la Suisse. Grâce à l’engagement de l’UDC, grâce à l’initiative UDC sur l’or, le peuple et les cantons ont stoppé cette tentative de pillage. Bien que se battant totalement seule, l’UDC a obtenu pour son initiative presque autant de voix que le prétentieux projet de fondation de solidarité soutenu par les médias et les petits copains politiques du Palais fédéral.

L’UDC a aussi combattu les tentatives d’accaparer le pour-cent de TVA prélevé pour l’AVS. Chaque année, la coalition du centre-gauche veut prélever 400 millions de francs en faveur de la caisse fédérale sur le produit d’un pour-cent de TVA que le peuple a clairement destiné à l’AVS. Nous avons vraiment parfois l’impression avoir à faire à des voleuses et voleurs légalisés au Palais fédéral.

Mesdames et Messieurs,
l’AVS peut être garantie sans augmentation de la TVA, sans augmentation de l’âge de la retraite et sans baisse des rentes si la Confédération se décide enfin à y verser la totalité du pour-cent de TVA prélevé pour l’AVS et le rendement des réserves d’or excédentaires. Or, que font les autres partis? Il détournent les réserves d’or et le pour-cent de TVA pour l’AVS à d’autres fins et ils ont de surcroît le culot de demander 2,4 milliards de francs supplémentaires aux citoyens! Cela signifie qu’une famille qui dépense 50’000 francs par an devra donner 400 francs de plus à l’Etat. C’est toujours pareil: les partis du centre-gauche ne savent résoudre les problèmes qu’en augmentant les impôts!

2. L’assurance-maladie
En 1994 déjà, l’UDC avait recommandé le rejet de la loi sur l’assurance-maladie. Le ténor du Palais fédéral était alors: les primes d’assurance-maladie vont baisser! Lorsque l’UDC a mis en garde contre une hausse de 30% des primes, on lui a reproché de mentir. Et où en sommes nous aujourd’hui? Les primes ont progressé de 60%! N’avons-nous donc à faire qu’à des tricheurs et à des optimistes professionnels au Palais fédéral?

Pour reposer la santé publique sur une base solide, l’UDC a lancé son initiative populaire pour la baisse des primes. Cette initiative réduira les coûts de la santé et par conséquent les primes. Je suis persuadé qu’on peut s’attendre à une réduction des primes de 20% environ. Et, Mesdames et Messieurs, que font les autres partis? Que font le PS, le PRD et le PDC? La même chose que d’habitude: ils demandent aux assurés des primes encore plus élevés et des pour-cent de TVA supplémentaires. Les citoyennes et les citoyens n’ont qu’à payer!

3. L’âge de la retraite
Pascal Couchepin veut que le peuple travaille jusqu’à 67 ans. Il oublie bien sûr que ses propres collaborateurs à la Confédération ne travaillent même pas jusqu’à 65 ans. Ses ouailles prennent une gentille retraite à 61,1 ans en moyenne et touchent une rente complète! Le même constat vaut pour la majorité des régies fédérales. La retraite anticipée de Monsieur le Directeur Piller nous coûte 500’000 francs. On pourrait également songer aux généreuses retraites que touchent les conseillers fédéraux quittant prématurément leur fonction. Et il ne s’agit-là que de la pointe de l’iceberg. Et pour que le conseiller fédéral radical Pascal Couchepin puisse mettre à la retraite anticipée le socialiste Otto Piller en lui offrant une rente complète, il faudrait que nous autres travaillions jusqu’à 67 ans. Qui trouve mieux comme abus aux frais de la collectivité?

Mesdames et Messieurs, et qu’en est-il des caisses de pension de la Confédération et des régies fédérales? La Confédération – donc les contribuables – devront verser 36 milliards de francs dans ces caisses parce que les primes de la Confédération n’ont pas été versées. Il est évidemment plus agréable de philosopher sur l’âge de la retraite à partir de 2025 que de veiller à ce que ses propres collaborateurs travaillent jusqu’à 65 ans. Mais qui mène le combat contre cette maladie des retraites anticipées? L’UDC, une fois de plus seule contre tous. Et que font les autres partis? Ils demandent aux contribuables de payer des impôts supplémentaires.

4. L’AI
L’AI fait l’objet d’abus massifs
. Tout le monde le sait, mais personne n’ose le dire. Entre 1990 et aujourd’hui, le nombre de rentiers AI a passé de 160’000 à 260’000. Une personne sur vingt en âge d’exercer une activité lucrative perçoit une rente AI! Les dépenses de l’AI ont passé de 4 milliards de francs en 1990 à 10 milliards aujourd’hui. Et elles continueront d’augmenter de 5 à 8% par an. Cela n’est pas normal. Les motifs donnant droit à une rente AI deviennent de plus en plus fantaisistes: on invente des nouvelles maladies à tour de bras du genre « syndrome douloureux », « dépression psycho-sociale », « syndrome de déracinement » et autres syndromes dits « polymorbides ». Tout cela est quasi invérifiable et facile grandement l’entrée dans l’invalidité. Le même constat vaut pour le traumatisme de la colonne cervicale et les douleurs dorsales. De plus en plus nombreux, les toxicomanes recourent également à l’AI. Dans les entreprises, des licenciements sont comptabilisés à la rubrique « Invalidité ». Soutenues par des avocats travaillant gratuitement, de plus en plus de personnes tentent de remplacer le travail et le salaire par une rente. Une part disproportionnée des rentes va aux étrangers. Plus de 10’000 rentes sont versées à l’étranger. Plus personne n’a une vue d’ensemble. Cette situation désastreuse est encouragée par un copinage social et socialiste sans gêne aucune. Les services d’assistance sociale de certaines villes se sont spécialisés dans le transfert des assistés et des cas sociaux vers l’assurance-invalidité pour réduire leurs charges. L’UDC s’y oppose. Et que font les autres partis? Ils augmentent les prélèvements sur les salaires et la TVA.

 

5. La quatrième assurance-maternité
Pour la quatrième fois et après trois refus populaires, la coalition des dilapideurs de l’argent public veut lancer une assurance-maternité, donc une nouvelle assurance sociale. Bien que l’on ne sache pas comment financer et garantir les assurances sociales existantes, on en ajoute une autre qui coûtera 500 millions de francs par an. Et qui va payer cela? Une fois de plus la population laborieuse. Et l’économie sera encore un peu plus entravée.

Durant la seule dernière session, les Chambres fédérales ont approuvé de nouveaux impôts et prélèvements pour 4,8 milliards de francs par an en faveur de l’AVS, de l’AI et de l’assurance-maternité. Soit 800 francs par an pour une famille dépensant 50’000 francs par an. Pour une famille de classe moyenne dépensant 80’000 francs par an, cela fait environ 1400 francs. Cet argent manquera à la famille et réduira d’autant son pouvoir d’achat. Nous avons fait des progrès magnifiques. Chaque problème est résolu par un nouveau pillage des citoyens.

6. Les caisses de pension
L’invalidité croissante
est un problème au moins aussi lourd pour les caisses de pension que le degré de couverture insuffisant. Non seulement l’assurance-invalidité, non seulement la CNA, mais aussi les caisses de pension privées doivent financer ces abus sociaux. Et qui paie à la fin? Une fois de plus celles et ceux qui travaillent et dont le revenu est amputé par des prélèvements en hausse constante.

7. Il faut enfin protéger les citoyens contre l’Etat
Mesdames et Messieurs, les hausses d’impôt nuisent à la place économique. Elles détruisent des emplois. Elles sont antisociales. Voilà pourquoi il faut soutenir le programme social de l’UDC. Les œuvres sociales doivent être garanties sans augmentation de la TVA et sans prélèvement supplémentaire sur les salaires. Et cela est parfaitement possible. Il suffit de verser à la TVA les réserves d’or et la totalité du produit du pour-cent de TVA perçu pour l’AVS. Et de renoncer à multiplier les prestations. Et de faire aboutir l’initiative UDC pour la baisse des primes d’assurance-maladie. Et de mettre fin aux abus énormes dont fait l’objet l’AI et qui sont commis par les mises à la retraite anticipée. Et de dire non aux nouvelles œuvres sociales, donc non à l’assurance-maternité. Le référendum contre ce projet est indispensable.

Où sont les associations économiques qui ne cessent de plaider pour une politique plus sérieuse? Où sont les partis qui ont affirmé qu’on ne pouvait pas s’offrir de nouvelles assurances sociales? Où sont les politiciens qui prêchent la responsabilité individuelle et qui, une fois élus, dispensent aux citoyens le doux poison du socialisme? Où sont les forces responsables de ce pays? Mesdames et Messieurs, l’UDC est appelée à prendre les choses en main, faute de quoi notre pays, son économie, ses emplois, la prospérité de ses citoyens sont gravement menacés.

Nous avons pour tâche de faire en sorte que la coalition des antisociaux, des gaspilleurs, des ennemis de l’emploi et des incapables perdent les prochaines élections. L’UDC doit gagner ces élections. Mais cela présuppose, Mesdames et Messieurs, que dans l’UDC toutes et tous reconnaissent le sérieux de la situation et agissent en conséquence.

 

Christoph Blocher
Christoph Blocher
Herrliberg (ZH)
 
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