Lorsque nous avons lancé il y a 18 mois l’initiative pour la baisse des primes, on nous a reproché de monter sur un train en…
Lorsque nous avons lancé il y a 18 mois l’initiative pour la baisse des primes, on nous a reproché de monter sur un train en marche avec nos propositions. Des parties essentielles de notre initiative allaient de toute manière être bientôt réalisées, nous a-t-on dit. En fait de train en marche sur lequel on nous avait accusé de sauter, il faut bien admettre que ce train a déraillé entre-temps. Il a certes été remis sur les rails, mais on ne sait toujours pas quelle direction il va prendre.
Les propositions faites par le Conseil fédéral au parlement – en fait des idées anciennes présentées dans une forme nouvelle – ne permettent en tous cas pas de se faire une idée claire des intentions du gouvernement: tente-t-il de prendre le contrôle d’un développement qui lui échappe par des nouvelles mesures dirigistes ou, au contraire, a-t-il l’intention d’assainir le système par des aménagements favorisant la concurrence? Ce qui manque encore et toujours, c’est une conception claire et nette qui mérite véritablement le nom de politique de la santé suisse.
La situation au niveau de l’administration
Quand une entreprise s’impose des modifications personnelles et structurelles, c’est généralement pour prendre un nouveau départ sur la base d’une nouvelle motivation. Or, le système de santé publique de notre pays n’a reçu de nouvelles impulsions ni par le nouveau chef du DFI, ni par le rattachement de la section des assurances-maladie à l’Office fédéral de la santé publique OFSP. Les résultats catastrophiques de la politique antidrogues et la politique désorientée menée en matière de tabac, deux domaines marqués par Thomas Zeltner, directeur de l’OFSP, ne permettent guère d’espérer des décisions de fond utiles en matière de santé publique. Cette impression est largement confirmée par l’engagement à 60% de l’ancien président de la FMH comme directeur adjoint de l’OFSP.
Economie planifiée
Depuis le lancement de notre initiative, plusieurs cantons ont annoncé des mesures visant à adapter les coûts de la santé. Chacune et chacun aura désormais compris que la LAMAL, dont on avait vanté au moment de son entrée en vigueur en 1996 les effets réducteurs sur les coûts, a complètement raté son objectif. Mais les mesures prises par les cantons sont-elles réellement adéquates? Dans mon canton de domicile, celui de Zurich, par exemple, les autorités ferment des petits hôpitaux, suppriment des contributions à certaines institutions privées et menacent de fermeture d’autres fournisseurs de prestations médicales. Face à la surprise, voire la colère, de la population, elles affirment que les établissements concernés sont trop chers alors que personne n’a jamais vu un décompte transparent établi selon des critères d’économie d’entreprise. Mais ce n’est pas tout: parallèlement à la fermeture d’hôpitaux, ces mêmes autorités multiplient de 19% les places dans les établissements de soins alors que le nombre de jours de soins n’a guère changé. Ces processus injustifiables et systèmes collectifs forfaitaires, autant d’éléments caractérisant une économie étatique planifiée, deviennent de plus en plus insupportables.
Il faut de la transparence
Sous l’effet de ce développement, la population a donné un soutien grandissant à notre initiative au fil des mois. Il est parfaitement possible qu’aujourd’hui, alors que notre initiative a abouti, certains responsables des organisations de la santé publique prennent position ouvertement en faveur de notre projet.
Il appert clairement aujourd’hui que les 26 systèmes de santé publique que connaît la Suisse doivent être coordonnés. Mais il ne servirait à rien de prolonger les dysfonctionnements actuels par une économique planifiée au niveau intercantonal. Il faut accepter une fois pour toutes que dans la santé publique comme ailleurs l’économie planifiée cède sa place à l’économie de marché libre. Une économie planifiée de type socialiste telle qu’elle est pratiquée dans certains cantons renforce la bureaucratie et sert avant tout à protéger des structures inutiles. Notre initiative vise à préserver les prestations médicales économiques et de qualité et à mettre en évidence les surcapacités inutiles et onéreuses.
C’est un devoir dans une démocratie directe que de faire toute la transparence. Mais pour que le citoyen accepte de participer à une indispensable réforme, il faut commencer par lui donner des bases de décision claires et compréhensibles. L’initiative pour la baisse des primes comble précisément cette lacune.