La politique des transports aériens n’est pas un but en soi, mais elle touche à un facteur économique de premier plan pour tout le pays. Le développement…
Exposé de Christian Speck, conseiller national (AG)
La politique des transports aériens n’est pas un but en soi, mais elle touche à un facteur économique de premier plan pour tout le pays. Le développement des transports aériens et de l’aéroport de Zurich-Kloten, principale plaque tournante aérienne de notre pays, doit donc répondre aux besoins de l’économie suisse.
On sait que l’économie suisse est essentiellement axée sur les exportations. Il dépend dans une large mesure de la politique des transports aériens si l’économie de notre pays peut croître dans des conditions-cadres favorables ou si, au contraire, elle doit produire et distribuer ses biens et services dans des conditions plus difficiles que ses concurrentes étrangères.
C’est à dessein que je mets l’accent sur l’industrie d’exportation, parce que l’économie suisse en général et de nombreuses PME en particulier ont un besoin vital de liaisons internationales et aussi intercontinentales performantes et fiables.
Au point 1.1. de notre document de fond nous présentons les chiffres concernant la valeur ajoutée et les effets sur l’emploi des transports aériens. Une étude de l’Université de St-Gall sur le rôle économique de l’aéroport de Zurich est arrivée aux conclusions suivantes:
Un aéroport de Zurich performant a indubitablement un effet positif sur le développement global de l’emploi en Suisse. D’une manière générale, les aéroports jouent un rôle central parmi les critères retenus par les entreprises étrangères pour choisir leur implantation. Les autres facteurs sont notamment la fiscalité, la qualification de la main-d’œuvre, le niveau des salaires, la stabilité politique, etc.
Les transports aériens influencent aussi sensiblement le tourisme. Des liaisons intercontinentales directes sont surtout importantes pour la clientèle américaine et asiatique. Pour ces touristes, l’accessibilité rapide et confortable des destinations de vacances est le premier critère de choix. En offrant des liaisons rapides et un service complet et efficace aux voyageurs, l’aéroport de Zurich apporte une contribution notable à la bonne marche de la branche touristique suisse.
Une compagnie aérienne ne fonctionnant que grâce aux béquilles de l’Etat n’est utile ni à l’industrie d’exportation, ni au tourisme, ni aux entreprises qui envisagent de s’implanter en Suisse. Ce qui compte, par contre, c’est que l’Etat offre aux transports aériens des conditions-cadres idéales pour se développer et affronter la concurrence.
Cette politique exige aussi la suppression des distorsions de la concurrence. La société de contrôle aérien Skyguide produit des prestations en faveur des régions étrangères voisines et des aéroports régionaux. Cependant, elle ne facture pas ces services aux bénéficiaires, mais en répercute les coûts sur les passagers de l’aéroport de Kloten. Ce procédé n’est évidemment pas acceptable.
Les taxes payées par les passagers doivent également couvrir les coûts des tâches de sécurité. Je ne songe pas à ce propos aux activités de surveillance qui résultent forcément de l’exploitation d’une grande infrastructure, mais je pense aux tâches de sécurité qui relèvent de la souveraineté de l’Etat comme la surveillance et les contrôles douaniers ou encore la protection contre le terrorisme. Dans les autres pays, ces charges sont assumées par l’Etat.
Il faut trouver des solutions à ces problèmes afin que les transports aériens suisses puissent se faire une place dans la concurrence internationale.