Le bilan: l’adhésion de la Suisse à l’accord de Schengen est une catastrophe pour notre pays. Le tourisme criminel prospère comme jamais et les clandestins affluent en Suisse par des frontières…
Belles promesses avant la votation populaire, vaine attente des résultats, silence embarrassé deux ans après l’entrée en vigueur.
Le bilan: l’adhésion de la Suisse à l’accord de Schengen est une catastrophe pour notre pays. Le tourisme criminel prospère comme jamais et les clandestins affluent en Suisse par des frontières grandes ouvertes. Chaque année plus de 500 000 migrants déferlent sur l’Europe occidentale.
L’accord de Schengen aurait dû accroître la sécurité; en réalité, la sécurité en Suisse s’est massivement dégradée. Chaque citoyenne et chaque citoyen en fait l’expérience à ses dépens dans son environnement.
La perte d’indépendance de la Suisse à la suite de l’adhésion à l’accord de Schengen est proprement dramatique. Quelle que soit l’ineptie légale mise en œuvre par l’UE, la Suisse est contrainte de la reprendre à son compte. Par exemple, l’UE a ordonné à la Suisse de réduire la durée de la détention à des fins d’expulsion. Bien que les citoyennes et citoyens suisses aient, dans le cadre d’un vote référendaire, clairement approuvé la nouvelle législation sur l’asile qui portait de 18 à 24 mois la durée maximale de ce type de détention, la Suisse a été contrainte par Bruxelles de la ramener à nouveau à 18 mois. Ainsi, il arrive que des requérants d’asile déboutés et mis en prison, car risquant de disparaître dans la nature, doivent être relâchés avant que leur pays d’origine n’ait transmis à la Suisse les documents de voyage nécessaires à leur renvoi. La majorité d’entre eux en profitent pour disparaître afin d’éviter de devoir quitter le pays.
Ledit Code des visas est en vigueur depuis le 5 avril 2010 dans tous les Etats Schengen. Ainsi, les déroulements, processus et procédures relatifs aux visas sont standardisés dans tout l’espace Schengen. Cette normalisation va jusqu’à la formule sur laquelle doivent être mentionnés les motifs de refus et les documents que doit produire le demandeur de visa. Ces excès bureaucratiques portant sur les moindres détails ne doivent cependant pas faire oublier que le Code des visas ne règle pas seulement les aspects techniques des déroulements et procédures. Sur le fond, il enlève aux Etats Schengen, dont la Suisse, toute compétence de contrôler leurs frontières et l’immigration. La Suisse doit reconnaître des visas Schengen qui ont été établis par n’importe quel consulat de n’importe quel Etat Schengen. Elle n’a aucune influence sur la pratique de l’établissement des visas. Or, diverses autorités européennes concernées confirment que le nombre de personnes voyageant avec un visa falsifié augmente sans cesse. Dans certains Etats Schengen il est très facile d’obtenir un visa.
Dans d’autres cas, il n’est même plus nécessaire de faire un effort pour obtenir un visa. Certains pays sont tout simplement libérés de cette obligation, comme par exemple l’ex-Yougoslavie. Les ressortissants de ces Etats balkaniques n’ont plus besoin de visa pour entrer en Suisse en vertu à une décision prise unilatéralement par l’UE. Il va de soi que les fonctionnaires bruxellois se moquent complètement de savoir que des dizaines de milliers de citoyens d’ex-Yougoslavie vivent en Suisse et qu’il est très facile pour leurs parents et amis venus du pays de s’installer discrètement chez eux pour ensuite travailler au noir. Mais la perdante dans cette affaire, c’est la Suisse.
Mais l’exemple le plus grave à ce propos, c’est l’immixtion de l’UE dans la politique suisse des visas face à la Libye. Dans un premier temps, les Etats Schengen avaient certes accepté l’interdiction d’entrer décrétée par la Suisse contre certains ressortissants libyens. Mais par la suite ils ont exercé des pressions telles sur la Suisse que celle-ci a été contrainte après quelques jours déjà de lever ces restrictions. Et tant pis pour les otages suisses détenus par la Libye. Notre pays a abandonné le principal pilier de la souveraineté d’un Etat: le contrôle des entrées et la politique des visas. Il est grand temps que le Conseil fédéral rétablisse complètement la souveraineté de la Suisse en matière de visas. La Grande-Bretagne et l’Irlande mènent une politique complètement indépendante de l’UE concernant les visas. Il n’y a aucune raison pour que la Suisse n’en fasse pas autant.
L’agence « FRONTEX », l’agence européenne pour la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l’espace Schengen, est un autre chapitre de cette triste histoire. Elle coûte chaque année environ 2,3 millions de francs à la Suisse. La direction générale des douanes a reçu la compétence de mettre à disposition d’Etats étrangers du personnel et du matériel pour la surveillance des frontières extérieures. Le Corps suisse des gardes-frontière a déjà participé à des opérations à l’étranger. Pourtant, la Suisse en aurait grand besoin pour la surveillance de ses propres frontières.
Parallèlement, cet accord règle aussi le statut et les modalités d’engagement du personnel étranger qui interviendrait éventuellement en Suisse à la demande de celle-ci dans le cadre des opérations internationales de contrôle des frontières. A ce propos il convient de relever la serviabilité sans réserve de la Suisse qui n’a pas hésité à accorder aux fonctionnaires UE un statut spécial dans le cadre de FRONTEX en les exemptant – tout comme les autres employés de l’agence – des impôts fédéraux, cantonaux et communaux sur les salaires et autres rémunérations versés par l’UE. L’Etat national suisse doit être subordonné à tout point de vue à l’UE et au droit UE – une expression typique de la conception antidémocratique de l’UE.
Un grand nombre de fausses promesses ont été faites au peuple suisse avant la votation sur l’accord d’association Schengen. Il était question d’une adhésion à un grand espace de sécurité. La réalité est juste inverse. Schengen est devenu un espace d’insécurité. La longue frontière maritime au sud, notamment en Grèce est en Italie, est tout simplement incontrôlable. C’est un fait d’expérience confirmé par les experts. Quant au fonds commun pour la surveillance des frontières extérieures, il est en passe de devenir un tonneau sans fond. Les frontières extérieures de Pologne, de Bulgarie et de Roumanie paraissent elles aussi perméables. Or, leur protection incomberait précisément à ces Etats.
L’UDC soutient certes les formes de coopération policière qui ont fait leurs preuves entre les Etats membres de Schengen. Compte tenu du grand nombre de migrants clandestins et de touristes criminels qui pénètrent sur le territoire suisse, elle exige cependant le retour à une surveillance efficace des frontières nationales.