Je ne suis pas un motard. Mais souvent quand je dois me battre – notamment quand j’étais conseiller fédéral, dans mon bureau et dans les salles de séance des commissions – avec des lois, des…
I. La liberté en danger
Je ne suis pas un motard. Mais souvent quand je dois me battre – notamment quand j’étais conseiller fédéral, dans mon bureau et dans les salles de séance des commissions – avec des lois, des prescriptions et d’autres projets hostiles à la liberté, je m’ennuie du plein air, de la nature, de la liberté. Et j’envie les motocyclistes.
Car, vous les motards, vous avez le plein air, la nature, la liberté, vous pouvez les rejoindre sur vos engins. Vous vivez la liberté en roulant sur les routes des cols, loin des grandes artères – peut-être même sur la légendaire « Route 66 » (sixty-six) aux Etats-Unis.
Mais votre liberté et votre indépendance sont de plus en plus restreintes par des prescriptions et des interdictions bureaucratiques. Peut-être certaines de ces règles sont utiles à la sécurité routière, mais on a trop souvent l’impression qu’il s’agit de pures chicaneries.
Non seulement votre liberté personnelle de motards et de citoyens, mais aussi la liberté et l’indépendance de tout le pays sont en danger. Ces droits sont compromis à tous les niveaux.
Les hommes à la recherche de liberté du légendaire film « Easy Rider » ont finalement trouvé la mort. Chez nous, on ne va pas si loin. Notre liberté et notre indépendance sont minées de manière plus subtile. Et c’est là que nous devons résister.
II. La première landsgemeinde des motards
Voilà pourquoi, Mesdames et Messieurs, nous tenons aujourd’hui cette landsgemeinde, à ma connaissance la première landsgemeinde des motards depuis la naissance de la Confédération. Il est vrai que cela eût été difficile avant 1900…
Qu’est-ce qu’en fait une landsgemeinde? Selon le lexique historique de la Suisse, une landsgemeinde est une assemblée constitutionnelle obéissant à un cérémonial solennel des habitants masculins d’un Etat à l’occasion de laquelle on élit les autorités et ont décide de projets politiques.
Nous avons quelque peu modernisé cette forme originale en l’ouvrant – comme vous pouvez le constater – également aux femmes. Malheureusement, nous ne pouvons pas élire le Conseil fédéral et nous ne pouvons pas non plus décider d’objets politiques. C’est dommage, car le résultat serait sans doute plus intelligent que celui des votes de la Berne fédérale.
Nous sommes ici pour nous engager en faveur de notre liberté en tant que motards et citoyens ainsi que pour la liberté et l’indépendance de notre pays. Nous vous soumettrons par la suite la résolution intitulée « Plus de liberté – moins de chicaneries ». Nous nous efforcerons ensuite de faire valoir au Parlement ces exigences en faveur de tous les motocyclistes.
Je vous remercie d’être venus ici – certains de très loin – pour annoncer la couleur en faveur de la liberté.
III. Pour la liberté et les droits populaires
Mesdames et Messieurs, il est absolument nécessaire que nous nous battions et que nous nous engagions en faveur de notre liberté et de notre indépendance. Si la Suisse se porte mieux que la majorité des pays autour de nous, c’est parce que son peuple possède des droits et des libertés uniques au monde. Parce que dans toutes les grandes décisions le peuple a le dernier mot, si bien que les politiques peuvent faire moins de sottises que dans les autres pays.
C’est parce que le peuple peut dire non dans une démocratie directe et parce qu’il dit souvent non, les politiques peuvent dépenser moins d’argent que dans les autres pays. Voilà pourquoi nos finances publiques se portent mieux – ou moins mal – que dans les autres pays.
Prenez par exemple la TVA. Pourquoi avons-nous une TVA de 8% et non pas de 15, de 20% voire davantage comme les pays membres de l’UE? Parce que le taux de TVA est inscrit dans la Constitution fédérale et parce que chaque augmentation – fût-elle d’un dixième – exige l’approbation de la majorité du peuple et des cantons.
IV. Non à la reprise automatique du droit étranger
Mais, Mesdames et Messieurs, nos droits démocratiques, nos libertés et notre indépendance sont en danger. Nombre de politiques et lesdites élites veulent miner les droits populaires, car ils constituent pour eux un obstacle gênant sur la voie vers l’adhésion à l’UE. On veut invalider des initiatives populaires qui contreviennent prétendument audit droit international et on rechigne à appliquer les initiatives acceptées par le peuple.
De surcroît, des fonctionnaires et politiques de la Berne fédérale travaillent à des « solutions institutionnelles » pour la reprise du droit UE par la Suisse. En clair, cela signifie que la Suisse reprendrait automatiquement le droit UE sans que le peuple n’ait un mot à dire. Il s’agit là, ni plus, ni moins, d’une adhésion rampante à l’UE. Et c’est là, Mesdames et Messieurs, que nous devons résister.
Car une Suisse sans ses exceptionnels droits démocratiques et libertés ne serait plus la Suisse!
V. Remerciement et appel
C’est grâce à la volonté de liberté de son peuple que la Suisse est devenue une histoire à succès – et non pas grâce aux prescriptions et interdictions bureaucratiques. Voilà pourquoi nous avons adopté la devise » Plus de liberté – moins de chicaneries ». Vous en tant que motards et citoyens, vous êtes les porte-drapeaux de la liberté et de l’indépendance. Je vous remercie de votre engagement et de votre soutien.