Le libre-échange agricole avec l’UE ne convient absolument pas à l’agriculture suisse. Il constitue une menace pour les fondements mêmes du secteur agricole helvétique. Sur un marché agricole…
Constitution d’une réserve au bilan destinée au financement de mesures d’accompagnement en faveur de l’agriculture
Réponse de l’Union démocratique du centre UDC
Le libre-échange agricole avec l’UE ne convient absolument pas à l’agriculture suisse. Il constitue une menace pour les fondements mêmes du secteur agricole helvétique. Sur un marché agricole complètement libéralisé, les denrées alimentaires sont produites là où c’est le moins cher. Il est impossible aux paysans suisses de soutenir cette concurrence au niveau international. Les conditions de production en Suisse sont totalement différentes de celles des pays membres de l’UE: la surface d’exploitation est plus petite en Suisse, les coûts salariaux sont plus élevés et les agriculteurs subissent des contraintes légales beaucoup plus sévères que leurs concurrents étrangers par exemple en ce qui concerne la protection des animaux, de l’environnement et des eaux. Ces facteurs font que les paysans suisses ne sont pas concurrentiels sur le plan international.
Les paysans suisses produisent des denrées alimentaires de qualité et apportent une contribution essentielle à la sécurité de l’approvisionnement et à la souveraineté alimentaire de la Suisse. Compte tenu du fait que le taux d’auto-alimentation de la Suisse est aujourd’hui déjà beaucoup trop bas et qu’il tomberait à moins de 30% avec un accord de libre-échange agricole, cette ouverture complète du marché serait fatale à ce niveau. L’abandon total de la protection aux frontières entraînerait une baisse du revenu agricole allant jusqu’à 60% et déclencherait une disparition des exploitations agricoles dans une proportion inconnue jusque-là. Les conséquences seraient catastrophiques pour les quelque 170 000 personnes actives aujourd’hui dans le secteur agricole. Les paysans suisses seraient sacrifiés au profit des producteurs industriels européens, donc du marché mondial. L’agriculture ne pourrait de surcroît plus répondre aux exigences de l’article 104 de la Constitution fédérale.
Compte tenu des arguments développés plus haut, ce projet de réserve au bilan destinée au financement de mesures d’accompagnement en faveur de l’agriculture n’est qu’un exercice alibi qui vise à cacher l’intention politique de saigner à blanc la paysannerie suisse. En clair, ce projet mis en consultation n’est pas autre chose qu’une prime à la disparition de la majeure partie des exploitations agricoles helvétiques. Pourquoi sinon ce projet serait-il limité dans le temps et pourquoi le Conseil fédéral est-il incapable de présenter un concept sérieux de financement de ces mesures (il semble qu’un deuxième message va suivre)?
L’UDC refuse avec détermination d’abandonner la souveraineté alimentaire de la Suisse au profit d’un accord de libre-échange avec l’UE avec ou sans mesures d’accompagnement. Elle invite le Conseil fédéral à arrêter les négociations avec l’UE. Ainsi, la mesure d’accompagnement mise en consultation ici tomberait d’elle-même.