Si le peuple suisse rejette la libre circulation des personnes, il rend aussi service à l’économie. En période de crise, le chômage augmente et les caisses des assurances sociales se vident. En…
Si le peuple suisse rejette la libre circulation des personnes, il rend aussi service à l’économie. En période de crise, le chômage augmente et les caisses des assurances sociales se vident. En fin de compte, c’est l’économie, donc les salariés et les employeurs, qui doivent effacer l’ardoise par une augmentation des déductions sur les salaires et une hausse de la TVA. Un non le 8 février est donc également un non au pillage de l’assurance-chômage, à des œuvres sociales ruinées et à une hausse du chômage.
Le Comité interpartis de l’économie ainsi que des arts et métiers contre l’extension de la libre circulation des personnes à la Roumanie et la Bulgarie recommande le refus du paquet soumis au peuple le 8 février prochain. En cette période économique difficile, ce projet accélérerait l’augmentation du chômage et alourdirait les charges pesant sur nos institutions sociales. De même, le comité condamne le paquet antidémocratique et anticonstitutionnelle des deux sujets décidé par le parlement. Les électeurs suisses sont privés de leur liberté d’expression pour affirmer leur volonté politique. Les co-présidents du comité sont Adrian Amstutz (conseiller national BE), Caspar Baader (conseiller national BL), Dominique Baettig (conseiller national JU), Christoph Blocher (anc. conseiller fédéral ZH), Jasmin Hutter (conseillère nationale SG), Pirmin Schwander (conseiller national SZ) et Christian Waber (conseiller national BE).
Ces chefs d’entreprise et représentants de l’économie constatent que l’extension de la libre circulation des personnes à la Roumanie et la Bulgarie n’est pas à l’avantage de la Suisse. Aujourd’hui déjà, le nombre d’étrangers parmi les bénéficiaires de prestations de l’assurance-chômage et de l’AI est disproportionné par rapport à la population étrangère vivant en Suisse. La Suisse plongera cette année dans une profonde récession qui entraînera une forte augmentation du chômage, notamment à cause de la libre circulation des personnes actuellement en vigueur. Les charges de l’assurance-chômage et des autres œuvres sociales augmenteront et avec elles les prélèvements sur les salaires et la TVA. La facture finale devra donc être payée par l’économie, c’est-à-dire par les salariés et les employeurs. Ainsi, la compétitivité de l’économie suisse sera encore affaiblie.
Il est évident qu’en cas de non le 8 février prochain le Conseil fédéral ne résiliera pas l’accord bilatéral avec l’UE sur la libre circulation des personnes, contrairement à ce qu’affirment parfois les partisans du projet mis au vote. La poursuite de l’actuelle libre circulation sera une nouvelle fois présentée au Parlement et son extension à la Roumanie et la Bulgarie devra être renégociée. La Suisse devra défendre ses intérêts avec beaucoup plus de détermination que jusqu’ici. Il s’agira par exemple de sauvegarder la souveraineté fiscale de la Suisse ou de trouver enfin un terrain d’entente avec l’Allemagne dans la question de l’aéroport Zurich-Kloten.
Le comité rejette également les menaces selon lesquelles un non le 8 février priverait l’économie suisse de la possibilité d’engager à l’étranger le personnel dont elle a besoin. Aussi longtemps que la Suisse offrira des bons salaires, des conditions de travail libérales et qu’elle continuera de privilégier l’effort et la qualité, elle trouvera toute la main-d’œuvre nécessaire.
Berne, 5 janvier 2009