En adoptant ce printemps la nouvelle politique agricole, le Parlement s’est prononcé pour une réduction du revenu agricole de quelque 20%. Mais ce n’est pas tout. Le Conseil fédéral a discuté…
(UDC) En adoptant ce printemps la nouvelle politique agricole, le Parlement s’est prononcé pour une réduction du revenu agricole de quelque 20%. Mais ce n’est pas tout. Le Conseil fédéral a discuté aujourd’hui déjà de la faisabilité d’un accord de libre-échange avec l’UE dans le secteur agro-alimentaire. Si effectivement le gouvernement ouvre des négociations à ce sujet avec l’UE, nous allons vers une réduction de moitié du revenu agricole et nous ouvrons de surcroît les frontières à des produits qui ne répondent pas au standard de qualité élevé de la Suisse. Plusieurs conseillers fédéraux tentent toujours de pousser la Suisse dans l’UE – et cet accord de libre-échange sert avant tout à briser l’opposition des paysans.
Bien que de nombreuses questions concernant les conséquences d’un libre-échange agricole avec Bruxelles attendent toujours des réponses, il existe d’ores et déjà une certitude: un accord dans ce domaine entraînera, de l’aveu même du Conseil fédéral, une diminution du revenu agricole et constituera un important défi pour le secteur agricole suisse. Quant à la taille de ce défi et à la capacité de l’agriculture de le relever, le Conseil fédéral n’en souffle mot..
L’agriculture peut-elle encore, avec un tel accord de libre-échange, assumer sa tâche multifonctionnelle que lui impose la Constitution fédérale? Quelles seront les pertes de revenu? Les consommateurs profiteront-ils effectivement ou devront-ils consommer des denrées qui ne proviennent pas d’une production saine et respectueuse des animaux? Quelle influence un tel accord exercerait-il sur le développement des régions rurales?
Malgré – ou plutôt à cause de – leurs produits de qualité, les paysans suisses ne peuvent soutenir la concurrence directe au niveau des prix avec l’industrie agraire de l’UE. Le niveau général des prix en Suisse, la topographie ainsi que la forte conscience de l’environnement et de la qualité interdisent à la Suisse de s’engager dans une guerre des prix agricoles. Celle-ci aurait des effets désastreux sur la paysannerie helvétique, donc aussi sur la Suisse dans son ensemble, sur nos paysages et notre approvisionnement en denrées alimentaires saines, de qualité et provenant d’une production propre. La politique de la conseillère fédérale Doris Leuthard sacrifie les paysans suisses sur l’autel d’une globalisation irresponsable et inutile. Cette discussion est parfaitement conforme à l’internationalisme si souvent célébré au gouvernement: le sacrifice de la paysannerie suisse sert à préparer l’adhésion à l’UE, le libre-échange agroalimentaire brisant la résistance des milieux agricoles contre l’entrée de la Suisse dans l’UE. L’UDC refuse d’admettre l’abandon d’une politique agricole souveraine et la trahison des familles paysannes suisses.
Bern, 4 juillet 2007