Les partisans de la réforme agricole 2011, qui a été approuvée de justesse hier au Conseil national, évoquaient une paysannerie qui n’existe pas. Pour l’agriculture, cette réforme signifie en fin…
(UDC) Les partisans de la réforme agricole 2011, qui a été approuvée de justesse hier au Conseil national, évoquaient une paysannerie qui n’existe pas. Pour l’agriculture, cette réforme signifie en fin de compte une perte de revenu nette de 450 millions de francs ou une baisse du revenu par exploitation agricole de 9000 francs par an. Cette perte est difficilement supportable pour une corporation professionnelle qui se bat déjà pour sa survie. C’est sous la conduite du PDC que le Parlement a accéléré hier une nouvelle fois la disparition de domaines agricoles en Suisse.
Depuis le lancement de la politique agricole réformatrice dans les années nonante, les importations alimentaires ont augmenté et le degré d’auto-approvisionnement de la Suisse a baissé. La Suisse est aujourd’hui le pays au monde qui importe le plus de produits alimentaires par habitant. Ladite souveraineté alimentaire de la Suisse n’est plus garantie. De surcroît, les paysans fournissent aujourd’hui leurs produits 25% moins cher qu’au moment où la politique agricole a changé. Les prix à la consommation n’ont cependant baissé que de 15%.
Cette évolution illustre de toute évidence un dysfonctionnement. Les objectifs visés par la Politique agricole 2011 ne seront pas atteints. Cette politique n’est utile ni aux producteurs, ni aux consommateurs. L’unique objectif qu’atteignent le PDC et la gauche avec cette politique, c’est d’accélérer la disparition du secteur primaire. Ils dégradent l’agriculture au niveau d’une corporation juste bonne à entretenir le paysage.
Pour l’UDC, l’orientation fondamentale de la politique agricole est fausse. Elle demande donc une concentration de cette politique sur l’agriculture productrice. Un paysage bien entretenu n’est qu’un effet partiel d’une production alimentaire. Le Conseil fédéral doit réorienter sa politique pour ne pas désavantager encore les exploitations produisant des aliments. De plus, il faut décharger l’agriculture de coûts et de contraintes administratives inutiles. L’UDC rejette avec détermination toute nouvelle charge financière ou administrative. Pour des raisons politiques fondamentales, il faut accorder une plus grande attention à la souveraineté alimentaire du pays. L’actuel taux d’auto-approvisionnement ne doit pas être réduit par de nouvelles ouvertures des frontières. Il doit au contraire être augmenté.
Berne, 15 mars 2007