L’application de la Politique agricole 2007 est en cours. Les changements intervenus dans l’UE et notamment son élargissement à l’est placent l’agriculture suisse devant de grands défis. De plus…
(UDC) L’application de la Politique agricole 2007 est en cours. Les changements intervenus dans l’UE et notamment son élargissement à l’est placent l’agriculture suisse devant de grands défis. De plus, les négociations dans le cadre de l’OMC annoncent de nouvelles difficultés pour la paysannerie. La consultation sur la Politique agricole 2011 est pour bientôt. Aussi, l’UDC présente-t-elle dans son document stratégique « Pour une agriculture fondée sur l’esprit d’entreprise » des objectifs politiques a atteindre durant les dix à vingt années à venir.
L’ouverture des frontières suisses par rapport à l’UE et l’OMC ces dernières années et dans les années à venir laisse des traces profondes dans l’agriculture suisse. Si celle-ci veut survivre ces prochaines décennies, elle doit se concentrer sur ses compétences centrales. Chaque paysan doit se poser la question suivante: « Qu’avons-nous ce que nos concurrents n’ont pas? » La réponses est simple: des vertes prairies, des sols de qualité et assez d’eau. La production agricole doit donc être axée à long terme avant tout sur la production laitière (fromages et produits laitiers de qualité) et carnée. L’agriculture suisse doit exploiter ces compétences centrales sans pour autant négliger les niches lucratives et les activités para-agricoles (par exemple, vacances à la ferme, etc.).
L’UDC veut une agriculture qui répond aux exigences du marché, produit des denrées alimentaires de qualité sur tout le territoire et assume des tâches multifonctionnelles pour le pays, le paysage et la société. Les agriculteurs doivent avoir plus de liberté. Il faut donc réduire les contraintes bureaucratiques et les lois restrictives qui les entravent. Orienté vers le long terme, le document stratégique de l’UDC va au-delà de la situation difficile que connaissent actuellement les agriculteurs. Il demande notamment la constitution d’un groupe de travail interdépartemental chargé de développer des propositions pour réduire les frais de production dans l’agriculture. En outre, il sera toujours plus important que les familles paysannes puissent générer des revenus annexes qui leur permettent de rester même dans les régions les plus périphériques du pays. Le changement structurel exige une affectation plus judicieuse des bâtiments agricoles non utilisés. La loi sur l’aménagement du territoire ne doit pas empêcher ces transformations. Les contrôles de la preuve des prestations écologiques (administration, recensement et contrôle) doivent être simplifiés. Le même constat vaut pour les règlements de construction qui augmentent les coûts. Enfin, on ne voit pas pourquoi cinq offices fédéraux s’occupent d’un nombre d’agriculteurs en baisse constante. L’UDC demande que ces services soient réunis dans un unique « Office fédéral de l’agriculture et de l’alimentation ».
Il n’est guère utile de discuter de nouvelles ouvertures du marché, de libéralisations, de zones de libre échange, etc. tant que l’agriculture n’aura pas été libérée de son carcan de lois et d’ordonnances qui augmente ses coûts de production. Ouvrir le marché sans permettre à l’agriculture de réduire ses frais, c’est pousser celle-ci à la ruine. L’UDC veut précisément empêcher une telle issue.
Berne, 12 août 2005