Le rejet de la constitution UE par les citoyens français a plongé l’UE dans une crise profonde. Ce scrutin était avant tout un vote de méfiance à l’égard des bureaucrates, fonctionnaires et…
(UDC) Le rejet de la constitution UE par les citoyens français a plongé l’UE dans une crise profonde. Ce scrutin était avant tout un vote de méfiance à l’égard des bureaucrates, fonctionnaires et partisans du « super-Etat européen ». La Suisse doit bien réfléchir avant de s’engager dans cette organisation centralisatrice qui commence à s’effriter. Le résultat du vote français est une claire indication pour les Suisses. Un NON réfléchi à Schengen s’impose plus que jamais.
Scandale des visas, travail au noir en hausse, chômage croissant, économie stagnante, de plus en plus d’immigration clandestine et criminalité en progression – tout cela malgré ou plutôt à cause de Schengen. Ce développement a incité le peuple français, par ailleurs de mentalité plus centralisatrice, à devenir opposant à l’UE. Alors que Bruxelles tente de minimiser l’affaire, tout le monde a bien compris que l’UE est aujourd’hui plongée dans la crise la plus profonde de son existence.
L’adhésion à l’UE est pourtant toujours l’objectif stratégique du Conseil fédéral. La majorité du gouvernement n’a toujours pas compris que l’UE était sur une voie sans issue. Le non des Français à la constitution UE et le non prévisible des Néerlandais prouvent pourtant à l’évidence que le « super-Etat européen » ne fonctionne pas. La bureaucratie bruxelloise et l’arrogance des commissaires européens indisposent les populations. Comment cela va-t-il continuer? Qui va prendre le pouvoir? A quels moyens recourront les nouveaux dirigeants? Quant à la Suisse, elle doit se demander une fois de plus si elle veut vraiment céder sa souveraineté à cette UE branlante et instable.
La votation du 5 juin porte précisément sur la souveraineté de la Suisse. Car l’objectif et le contenu de l’accord de Schengen sont vite expliqués: il s’agit de forcer l’intégration de l’UE. Pour rapprocher encore plus les pays UE les uns des autres, on supprime les frontières, donc les contrôles frontaliers. Et pour tenter de colmater les brèches que cela provoque dans le dispositif de sécurité et lutter contre la criminalité, l’UE n’a d’autre idée que de centraliser la politique de sécurité. Pour la Suisse, Schengen constitue donc non seulement une perte de sécurité, mais aussi un abandon de souveraineté. Alors que même les Français ne font plus confiance à l’UE, il n’y a qu’une conclusion à tirer pour la Suisse: un NON réfléchi à Schengen, donc un OUI convaincu à la Suisse et à son indépendance.
Berne, 30 mai 2005