La Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national a accepté un nouvel engagement qui coûtera plus de 100 millions de francs sous la forme d’un accord Suisse-UE…
(UDC) Hier jeudi la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil national a accepté un nouvel engagement qui coûtera plus de 100 millions de francs sous la forme d’un accord Suisse-UE sur l’encouragement de l’éducation. En y regardant de plus près, on constate qu’il s’agit d’un ensemble confus de vagues mesures et objectifs dont l’effet principal sera d’occuper des administrations et des fonctionnaires.
L’UE mène entre 2007 et 2013 divers programmes dans les domaines de l’instruction publique, de la formation professionnelle et de la jeunesse. Non membre de l’UE, la Suisse a jusqu’ici participé ponctuellement à certains projets de ces programmes. Or, le Conseil fédéral souhaite que notre pays participe désormais « officiellement » aux programmes « Education et formation tout au long de la vie » et « Jeunesse en action ». Il a paraphé à cet effet en août 2009 un accord avec l’UE et demande maintenant au Parlement de l’approuver.
Cette participation, qui coûtera quelque 130 millions de francs à la Suisse, comprend, à côté de programmes d’échange d’étudiants, de professeurs et de personnel universitaire (!), des activités interdisciplinaires pour, affirme-t-on, obtenir les meilleures résultats possibles avec les différents programmes partiels et mettre en réseau au niveau international des spécialistes pour l’échange d’expériences, de connaissances professionnelles et de modèles pour le travail avec la jeunesse, etc. Face à ce catalogue, force est de se demander s’il ne s’agit pas plus d’alimenter une généreuse caisse de voyage pour des fonctionnaires et experts de l’instruction publique que de soutenir concrètement et utilement l’enseignement et les jeunes en formation.
Attribution douteuse des moyens
Les moyens nécessaires à ces programmes ne sont pas alloués sur la base de concours (comme, par exemple, pour les programmes de recherche), mais selon les principes de l’encouragement commun de la coopération internationale – sans que l’on sache exactement ce que cela veut dire. Comme ces programmes ne répondent pas à un besoin réel et que même les milieux de l’administration fédérale ne croient pas à une demande suffisante, plus de 15 millions de francs ont été mis à disposition pour desdites mesures d’accompagnement, en l’occurrence pour faire de la publicité en faveur de la participation aux projets. Il faut donc faire de la publicité afin de créer une demande qui, sinon, n’existerait pas. Une autre manière de jeter l’argent par les fenêtres.
Pas de droit de participation
Une fois de plus, la Suisse prend donc des engagements et accepte de surcroît que ses représentants n’aient qu’un rôle d’observateurs et ne puissent assister qu’aux séances portant sur des thèmes importants. La Suisse n’a pas de droit de participation et est exclue des votes. Et, comme si cela ne suffisait pas, le Conseil fédéral s’arroge le droit de d’appliquer provisoirement l’accord au cas où la procédure d’autorisation prendrait du retard côté Suisse (donc au Parlement, voire devant le peuple).
Ce gaspillage de deniers publics en période de crise économique et de lourds déficits est une gifle au visage des contribuables. Il témoigne aussi de l’arrogance sans borne d’une élite autoproclamée de fonctionnaires de l’instruction publique qui cherchent à s’occuper eux-mêmes.
Berne, 16 octobre 2009