Le Conseil fédéral a perdu de vue les intérêts du pays et sort complètement de son rôle. En acceptant d’accueillir deux Ouïgours du camp de prisonniers de Guantanamo, le gouvernement enlève une…
Le Conseil fédéral a perdu de vue les intérêts du pays et sort complètement de son rôle. En acceptant d’accueillir deux Ouïgours du camp de prisonniers de Guantanamo, le gouvernement enlève une épine du pied de l’Etat américain sans obtenir aucune contrepartie et il compromet par la même occasion les bonnes relations de la Suisse avec la Chine. D’un côté, la Suisse s’expose sans nécessité aucune au risque terroriste, de l’autre elle met en jeu un potentiel économique valant des milliards de francs. Et pour couronner le tout, le Conseil fédéral s’écrase devant l’Allemagne: au lieu d’envisager des contremesures dans l’affaire des données bancaires volées, il fait semblant d’espérer que le gouvernement allemand revienne à de meilleurs sentiments.
Les décisions prises aujourd’hui par le Conseil fédéral sont consternantes. Le gouvernement agit sans méthode et oublie les intérêts du pays et la neutralité suisse. Comment expliquer sinon que le Conseil fédéral met en péril les relations sino-helvétiques et aide les Etats-Unis à résoudre un de leurs problèmes sans obtenir la moindre contrepartie? Il est cynique d’invoquer l’aide humanitaire, car ces Ouïgours seraient également libérés aux Etats-Unis et pourraient y vivre à condition de ne pas menacer la sécurité publique.
L’attitude du gouvernement dans l’affaire du vol de données bancaires et du comportement des autorités allemandes est tout aussi confuse. Le Conseil fédéral devrait avoir la force et le courage de rejeter catégoriquement cette attaque grossière contre la souveraineté suisse. Dans cette situation, il ne saurait être question que la Suisse négocie un nouvel accord de double imposition avec l’Allemagne et qu’elle poursuive ses versements dans le cadre de l’imposition du revenu de l’épargne déposée en Suisse.