Durant sa séance spéciale d’hier, le Conseil fédéral a continué de développer sa stratégie d’une large intégration institutionnelle de la Suisse dans l’UE. La tactique gouvernementale est claire…
Durant sa séance spéciale d’hier, le Conseil fédéral a continué de développer sa stratégie d’une large intégration institutionnelle de la Suisse dans l’UE. La tactique gouvernementale est claire: pour atteindre leur objectif, à savoir la conclusion d’un accord type EEE et un large abandon de la souveraineté nationale, ni l’UE, ni le Conseil fédéral ne veulent parler ouvertement avant les élections fédérales d’octobre 2011. En cachette cependant, toutes les parties concernées préparent une large intégration institutionnelle dans l’UE par laquelle la Suisse renonce à toute marge de manœuvre dans la reprise du droit UE. Des formules creuses du genre « approche d’ensemble et coordonnée » visent à dissimuler un traité dont la portée dépassera sans doute celle de l’accord EEE refusé par le peuple suisse. L’UDC invite le Conseil fédéral et les autres partis à faire toute la lumière sur leurs véritables intentions en politique européenne.
Au lieu de s’occuper de thèmes d’actualité comme l’immigration devenue incontrôlable en provenance de l’UE ou les conséquences de l’échec de l’accord Schengen – même l’UE s’interroge à ce sujet – le Conseil fédéral s’entête dans son intention d’abandonner l’indépendance de la Suisse en reprenant automatiquement le droit UE et en acceptant des juges étrangers. Le gouvernement va même jusqu’à dissimuler son agenda réel: il refuse d’indiquer les échéances qu’il a retenues et il lance de nouvelles études pour faire avancer les préparatifs. Cela fait longtemps que des accords de grande portée comme l’accord de libre-échange agricole ont été réglés en cachette.
Les voix critiques à l’égard de l’UE ne sont même pas écoutées lors de l’examen des options. En lieu et place on prépare les modalités visant une reprise obligatoire et dynamique du droit UE et la création d’autorités de contrôle et d’interprétation dotées de larges pouvoirs. Mais tout cela se fait à l’abri des regards du peuple. Pour le moment, on cherche à gagner du temps en multipliant les expertises de complaisance favorables à l’UE afin de pouvoir, après les élections, marcher à pleine vapeur vers un accord d’intégration institutionnelle de la Suisse dans l’UE. Il va de soi qu’on trouvera le moment venu de nombreuses raisons pour ne pas devoir soumettre cet accord au peuple, voire pour le faire voter sous la forme d’un paquet et sans alternative.