La conclusion à tirer de ce nouveau scandale alimentaire concernant cette fois-ci la viande de cheval non déclarée est évidente: la Suisse est à la croisée des chemins. Voulons-nous, Suissesses et…
La conclusion à tirer de ce nouveau scandale alimentaire concernant cette fois-ci la viande de cheval non déclarée est évidente: la Suisse est à la croisée des chemins. Voulons-nous, Suissesses et Suisses, une production agricole indigène et saine avec des produits de qualité qui coûtent leur prix ou voulons-nous poursuivre sur la voie de « l’écologisation » de l’agriculture et, en contrepartie, importer des marchandises bon marché avec tous les risques que cela comporte? L’UDC attend notamment de l’Union suisse des paysans qu’elle lance un référendum contre la Politique agricole 2014-2017. Voilà la seule manière d’empêcher un nouvel affaiblissement de la production alimentaire nationale. Le peuple pourra ainsi décider de la voie à suivre.
Conséquences des pressions sur les prix au niveau international, la production alimentaire et le commerce qui en découle comportent un risque énorme d’escroquerie, surtout quand les produits ne sont pas traçables. Le scandale de la viande de cheval illustre parfaitement ce constat. Tout le monde appelle aujourd’hui à un renforcement des contrôles et à une amélioration de la qualité. Or, ces conditions sont parfaitement remplies par la production alimentaire suisse. Ignorant cette évidence, la société de protection des consommateurs SKS a même appelé récemment les Suisses à acheter bon marché au-delà des frontières. Conséquence de l’adoption par la Suisse du principe du cassis de Dijon (reconnaissance unilatérale des standards de production nationaux, ce qui signifie que le standard le plus bas s’impose), la Suisse a déjà abandonné pour une large part le niveau de qualité traditionnellement élevé de sa production. Dans les rayons des magasins suisses, on trouve désormais des jambons pleins d’eau, du fromage râpé allongé d’amidon, des sirops de fruits de mauvaise qualité et du cidre fermenté dilué.
Il s’agit de ne pas négliger non plus les risques d’une trop forte dépendance de la Suisse d’importations dans les domaines des céréales fourragères et des protéines végétales. Le danger est grand que ces produits importés soient issus de manipulations génétiques.
Dans le passé, la Suisse a échappé à de nombreux scandales alimentaires ou n’en a été touchée que marginalement. Cette situation privilégiée, elle la doit pour l’essentiel à des contrôles frontaliers encore existants dans ce domaine et aussi à un taux d’auto-approvisionnement d’environ 60%. Il s’agit aujourd’hui de conserver ces avantages et de maintenir le taux d’auto-approvisionnement au moins au niveau actuel, voire de l’augmenter (même avec une forte immigration).
La PA 2014-2017 encourage les importations et non la production indigène
En fin d’examen aux Chambres fédérales, la Politique agricole 2014-2017 est un pas dans la mauvaise direction. Au lieu de renforcer la production indigène et, partant, le degré d’auto-approvisionnement de la Suisse, elle remet en question la production alimentaire indigène par une écologisation à outrance et des contributions à la qualité du paysage. A l’avenir, il sera plus rentable d’investir dans des mesures écologiques que dans une infrastructure efficace servant à produire des denrées alimentaires.
Pour l’UDC, la PA 2014-2017 doit mettre l’accent sur la sauvegarde des bases de production des paysannes et des paysans, donc sur l’alimentation du pays en produits indigènes et sains. L’objectif premier doit être de maintenir, voire d’augmenter le degré d’auto-approvisionnement actuel de la Suisse en denrées alimentaires de qualité produits près du marché. Ce principe est aussi infiniment plus raisonnable d’un point de vue écologique que le transport de produits alimentaires sur des distances énormes.
Actuellement dans la procédure d’élimination de divergences entres les deux chambres fédérales, la PA 2014-2017 est un pas fatal dans la mauvaise direction: moins de denrées alimentaires produites en Suisse et, par conséquent, plus d’importations avec tous les risques que cela comporte.
Mauvaises options aussi dans la législation sur les denrées alimentaires
Mais la PA 2014-2017 n’est pas la seule législation qui affecte la production alimentaire nationale en ouvrant les frontières et en favorisant les importations. On peut en dire autant des projets suivants qui seront tous examinés durant la session parlementaire de mars 2013:
A noter aussi les multiples tentatives de conclure de nouveaux accords de libre-échange agricole, donc d’augmenter les importations de produits agricoles, qu’ils viennent de l’UE, de Chine, des Etats-Unis ou de l’Inde. Ce thème revient régulièrement dans chaque tour de négociation de l’OMC avec toujours les mêmes revendications: réduction de la protection agricole et ouverture complète du marché agricole.
L’UDC invite les consommatrices et les consommateurs ainsi que l’Union suisse des paysans à prendre position en faveur de l’agriculture nationale et, partant, de la sécurité alimentaire de la Suisse. Plus de production alimentaire en Suisse ou plus d’importations? L’UDC engage l’Union suisse des paysans à lancer un référendum contre le projet de réforme agraire PA 2014-2017.
Exigences de l’UDC