Les grandes orientations présentées aujourd’hui par le Conseil fédéral concernant la réforme de la prévoyance vieillesse sont justes bonnes à être mises à la corbeille à papier.
Les grandes orientations présentées aujourd’hui par le Conseil fédéral concernant la réforme de la prévoyance vieillesse sont justes bonnes à être mises à la corbeille à papier. Le gouvernement dit avoir pris acte des réponses à la procédure de la consultation, mais il n’en a pas tiré les conclusions qui s’imposent et ne s’est pas écarté sur le fond du mégaprojet annoncé à l’origine. Complètement surchargée, cette réforme est toujours vouée à l’échec. Un échelonnement raisonnable et une adaptation des mesures proposées seraient pourtant utiles et nécessaires. Dans sa réponse à la procédure de consultation, l’UDC a proposé trois ensembles de mesures sensées.
Les choix annoncés aujourd’hui indiquent clairement que le gouvernement s’entête à poursuivre une réforme qui a pourtant suscité des critiques massives. Une forte proportion des milieux consultés avaient réclamé un échelonnement raisonnable des mesures de réforme et rejeté une stratégie reposant avant tout sur des recettes supplémentaires. Le Conseil fédéral n’en pas tenu compte. Il tente de calmer les esprits par quelques mesures structurelles insignifiantes et continue de proposer une hausse de la TVA, intervention nocive pour l’économie, pour dissimuler les problèmes structurels et démographiques que rencontre la prévoyance vieillesse. Pire, le gouvernement tente par quelques astuces cousues de fil blanc d’échapper à sa responsabilité financière alors que le pour-cent supplémentaire de TVA prélevé en fait pour l’AVS aurait dû être crédité depuis longtemps complètement et directement à l’AVS – sans réduction de la contribution fédérale à cette institution, cela va sans le dire. La population suisse aura du mal à comprendre pourquoi la Confédération consacre des milliards à la culture et à l’aide à l’étranger, mais tente de se soustraire au financement de ses propres rentiers.
Il est urgent et indispensable de poser l’ensemble de la prévoyance vieillesse sur une base financière solide. Il y a longtemps qu’il aurait fallu mettre en chantier des mesures structurelles, notamment pour compenser les effets du développement démographique. L’UDC rejette globalement ce mégaprojet dans sa forme actuelle. Complètement surchargé, ce projet est conçu de telle manière qu’il exigera rapidement d’importantes ressources financières supplémentaires. Ce procédé est inacceptable. L’UDC s’oppose à une hausse des impôts sous quelle que forme que ce soit, et plus particulièrement à une hausse de la TVA. Il est grand temps que le Conseil fédéral ait le courage de proposer des mesures structurelles pour régler les problèmes systémiques qui affectent la prévoyance vieillesse en raison du développement démographique.
Après une rapide adaptation de l’âge de la retraite des femmes à celui des hommes, donc à 65 ans, il faut créer les conditions nécessaires à l’application de l’"âge référence de la retraite 65+". En outre, le taux de conversion de la prévoyance professionnelle doit être ramené d’ici à 2016 en une seule étape à 6%. Il faut enfin dépolitiser les paramètres techniques (taux de conversion et taux d’intérêt minimal) de la prévoyance vieillesse.
L’objectif premier de la réforme doit être de créer une prévoyance vieillesse équitable (notamment du point de vue de la solidarité entre les générations) et durablement garantie. Or, la prévoyance vieillesse ne peut être stabilisée à long terme par des solutions de facilité comme une augmentation des recettes. Admiré à l’étranger et ayant fait ses preuves, le système des trois piliers doit absolument être maintenu. Il est hors de question de le mettre en péril par une méga-réforme condamnée d’avance à l’échec.