L’UDC juge totalement fausse la décision du Conseil fédéral de participer aux programmes UE de redistribution des migrants et de faire assumer ainsi par la suite à la Suisse des charges supplémentaires inconnues à l’heure actuelle
L’UDC juge totalement fausse la décision du Conseil fédéral de participer aux programmes UE de redistribution des migrants et de faire assumer ainsi par la suite à la Suisse des charges supplémentaires inconnues à l’heure actuelle. Ces dernières années, la Suisse a subi un nombre de demandes d’asile largement supérieur à la moyenne UE; elle a aussi accueilli beaucoup plus de réfugiés et elle continue à le faire. Ces personnes sont en majeure partie toujours en Suisse et commencent aujourd’hui déjà à dépasser les capacités d’accueil des cantons. Les programmes de redistribution UE ne tiennent que très partiellement compte de ces charges. L’UDC est par ailleurs surprise de constater qu’avec un budget annuel de quelque 3 milliards de francs pour l’aide à l’étranger, seuls 40 millions ont profité aux régions en crise autour de la Syrie. Il semble bien le Conseil fédéral préfère alimenter une coûteuse industrie de l’aide au développement que d’aider sur place les personnes qui en ont réellement besoin.
Compte tenu de sa population, la Suisse a traité cette année deux fois plus de demandes d’asile que la moyenne UE, cela sans compter les charges massivement plus élevées qu’elle a supportées à ce titre les années précédentes. Le Conseil fédéral élude cet aspect qui pose depuis longtemps d’énormes problèmes de capacité aux cantons. Le crédit additionnel de 207 millions de francs demandé aujourd’hui par le Conseil fédéral pour les charges de l’asile en 2015 (en plus du montant d’un milliard de francs déjà approuvé au niveau fédéral) illustre une fois de plus l’absurdité de la politique d’asile suisse. Durant les cinq années passées, la Confédération a dépensé moins de 200 millions de francs pour l’aide sur place dans la région Syrie/Irak où pourtant chaque franc dépensé a infiniment plus d’effet qu’en Suisse.
Faux signal
Le signal qu’émet la Suisse par cette décision aura des effets désastreux. D’un côté, le Conseil fédéral refuse de contrôler systématiquement les frontières, ce que font pourtant de nombreux pays UE. Les portes restent ainsi largement ouvertes aux brutales bandes de passeurs. En annonçant qu’il était prêt à se rallier quasiment sans condition aux programmes de redistribution UE alors que ceux-ci ne sont même pas encore approuvés, le Conseil fédéral invite de surcroît d’autres immigrants à venir en Europe et les encourage à entreprendre un voyage dangereux depuis des pays où ils ne sont pas menacés comme le Liban. Le Conseil fédéral reprend à son compte la politique irréfléchie de l’UE et se prive de toute marge de manœuvre au cas où les flux de migrants se détourneraient vers la Suisse. On ne comprend pas non plus pourquoi des migrants qui sont en route vers un certain pays de destination resteraient dans le pays où ils ont été "redistribués" alors que les frontières sont ouvertes dans l’espace Schengen.
"Nous voulons montrer à l’Europe que nous sommes solidaires", a conclu la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga lors de sa conférence de ce jour. Et c’est bien de cela qu’il s’agit: l’objectif premier du Conseil fédéral est de plaire à l’UE. L’UDC ne peut admettre une telle politique.