Le centre d'asile pilote mis en place à Zurich est un pur instrument de propagande de l'Etat. Les rapports finaux indiquent que cette exploitation test a été conçue d'A à Z pour fournir les résultats souhaités d'avance et offrir des arguments superficiels en vue de la votation populaire sur la révision de la loi sur l'asile en juin prochain.
Le centre d'asile pilote mis en place à Zurich est un pur instrument de propagande de l'Etat. Les rapports finaux indiquent que cette exploitation test a été conçue d'A à Z pour fournir les résultats souhaités d'avance et offrir des arguments superficiels en vue de la votation populaire sur la révision de la loi sur l'asile en juin prochain. Ce projet est cousu de fil blanc et ne sert strictement à rien compte tenu de la situation actuelle qui est à mille lieues des hypothèses sur lesquelles se base cette réforme. De surcroît, même cette exploitation test n'a rien changé sur des points essentiels, par exemple en ce qui concerne le nombre de requérants d'asile dont la demande a été refusée et qui quittent de manière contrôlée la Suisse.
Ces centres fédéraux servent notamment à procurer à l'industrie de l'asile des jobs lucratifs assurés pendant des années. L'exploitation du centre pilote zurichois montre en effet que les coûts du personnel augmentent fortement. Tant les collaborateurs du Secrétariat d'Etat aux migrations que les juristes, interprètes, interrogateurs et autres collaborateurs mandatés travaillent de manière à pouvoir présenter rapidement des résultats positifs, mais surtout superficiels. Même le service d'évaluation, la société MacKinsey, a été mandaté par le Département fédéral de justice et police. Les résultats présentés aujourd'hui n'ont donc rien d'étonnant et méritent une analyse critique.
Impossible de faire des déclarations valables sur l'état actuel
La situation dans le centre de test ne peut, par son infrastructure et son personnel, être extrapolée raisonnablement à la situation actuelle. Au lieu des 24 000 demandes d'asile admises comme hypothèse pour la révision de la loi sur l'asile, la Suisse en a enregistré près de 40 000 l'an passé. Et le risque est grand qu'il y en ait encore plus cette année. Même les experts commandités par le DFJP ont dû admettre que le système ne fonctionnerait pas dans ces conditions: "Une augmentation du nombre de demandes d'asile à plus de 29 000 par an dépasserait cependant la capacité de réponse aux variations du système d'asile restructuré. Compte tenu du nombre insuffisant de possibilités d'hébergement, des requérants d'asile devraient alors être envoyés dans les cantons ou logés dans des abris d'urgence." La réalité a déjà largement dépassé les conditions de cette exploitation pilote.
Tapis rouge pour encore plus d'escrocs de l'asile?
Le centre pilote se vante de pouvoir liquider plus rapidement les demandes d'asile. Mais à quoi peut bien servir une liquidation plus rapide des demandes si les requérants concernés ne sont pas renvoyés systématiquement et rapidement dans leurs pays d'origine? Le principal effet de cette réforme est d'accroître la capacité d'accueil pour les faux réfugiés. Les autorités compétentes n'exécutent toujours pas les décisions prises. Il n'y a rien d'étonnant à ce que le taux de retour dans les pays d'origine noté par le centre de test soit plus élevé qu'ailleurs puisque le forfait de retour offert aux personnes acceptant de partir volontairement y est quatre fois plus élevé (2000 francs). Une bonne raison de plus de venir en Suisse pour y prélever au moins ce joli cadeau. Un facteur essentiel, à savoir le pourcentage de sorties contrôlées de Suisse de requérants d'asile déboutés, n'a pas changé de manière significative. Le fait que l'exécution des décisions prises ne fonctionne pas en Suisse est aussi révélé par la proportion de requérants qui disparaissent dans la nature, donc des départs non contrôlés, soit 53,1% pour le centre test et 41,4% pour la procédure ordinaire.
L'échantillon de personnes n'est pas représentatif
L'évaluation révèle en outre que l'attribution des cas au centre test a été massivement manipulée. La composition des requérants d'asile en ce qui concerne leur origine se distingue en partie fortement de celle de centres ordinaires (exemple: 20% de demandes érythréennes dans le centre test, 37% dans les centres ordinaires). De plus, le centre test traite proportionnellement beaucoup plus de demandes d'adultes solitaires, notamment des hommes, que les centres de procédure normaux. La proportion de cas relativement simples à régler est donc nettement plus importante dans le centre test. Dans ces conditions, il n'est guère étonnant que le nombre d'"admissions provisoires" diminue. Conclusion: le résultat de ce centre test repose sur une base largement manipulée qui n'a plus aucun rapport avec la réalité.
La révision de la loi sur l'asile repose sur de fausses bases
Le concept et le calcul des coûts sur lesquels se fonde cette révision de la loi sur l'asile partent de 24 000 demandes dont 60% devraient être réglés dans six centres fédéraux. Or, en 2015 déjà, la Suisse comptait 39 523 demandes d'asile et la tendance est toujours à la hausse en 2016. D'autres hypothèses fondamentales de ce concept, par exemple que 40% desdits "cas Dublin" pourraient être liquidés rapidement et transmis à d'autres pays signataires de l'accord, sont totalement fausses. En 2015, cette proportion était légèrement supérieure à 6%. Il est évident que la conception de base de cette révision de la loi sur l'asile ne peut pas fonctionner comme cela a été promis et qu'elle entraînera des coûts supplémentaires massifs. L'UDC recommande donc instamment de rejeter massivement le 5 juin prochain la révision de la loi sur l'asile.
Un gonflement de structures centralisées, dont la situation actuelle démontre à l'évidence l'inefficacité, n'apporte rien. Même la Confédération admet dans sa planification actuelle que les hypothèses admises autrefois sont dépassées et elle ne mise manifestement plus sur la révision de la loi sur l'asile et les nouveaux centres fédéraux pour gérer un fort afflux supplémentaire de requérants. Le fait qu'une exploitation test largement manipulée apporte les résultats désirés n'a rien d'étonnant et ne signifie surtout pas que ce modèle résiste à l'épreuve de la réalité.