En général, les gens intelligents ne sont pas courageux et les gens courageux ne sont pas intelligents. Mesurés à l’aune de cette citation du Général de Gaulle, force est d’admettre que nos…
En général, les gens intelligents ne sont pas courageux et les gens courageux ne sont pas intelligents. Mesurés à l’aune de cette citation du Général de Gaulle, force est d’admettre que nos Conseillers fédéraux méritent pleinement leur surnom de « Sages ». Ce mercredi, notre gouvernement a battu tous les records. On avait bien remarqué depuis quelques temps une fâcheuse propension à se coucher à la moindre difficulté mais deux fois le même jour, il faut bien reconnaître que ce qui nous sert d’exécutif national a placé la barre très haut.
Sous prétexte que l’Allemagne est notre principal partenaire commercial, nous allons une fois de plus tolérer l’intolérable et accepter la bouche en cœur ces méthodes de voyous qui rappellent une autre époque utilisées par le gouvernement teuton. La corruption devient donc une activité légale au niveau international pour le Conseil fédéral, à tout le moins lorsqu’elle s’exerce aux dépens de notre pays.
Tout aussi fort, nous allons héberger deux ex-détenus de Guantanamo, ceci pour complaire au gouvernement américain. Il est vrai que la récente décision du Tribunal fédéral, autorité soucieuse du droit celle-là, cause bien du tracas à nos sept Téméraires. La transmission des données de l’UBS aux cow-boys de Washington était illégale, quelle poisse !
Les futures négociations avec l’Oncle Sam s’annonçant sous de bien tristes auspices, on s’est dit à Berne qu’une marque de bienveillance mettrait sans doute une petite goutte d’huile dans les rouages. Le Jura pourra donc accueillir deux Ouïgours et sauvegarder sa prétendue tradition humanitaire au détriment de la sécurité et des intérêts du reste du pays.
Une ou deux remarques. Les Etats-Unis sont un grand pays, ils ont ouvert tous seuls la prison de Guantanamo, il leur incombe donc de la fermer eux-mêmes. La Suisse ne doit rien à personne en matière de lutte contre le terrorisme, nous avons fait notre part, certaines autorités morales estimant même que nous en avons trop fait.
D’aucuns saluent la décision en question, mettant en avant le courage du Conseil fédéral qui n’a pas cédé face à la Chine. Bel optimisme mais là encore, raté. Le Conseil fédéral avait effectivement une occasion de faire preuve d’un minimum de fermeté en maintenant sans atermoiements sa décision initiale de recevoir ces deux ex-détenus mais la valse hésitation d’Eveline Widmer-Schlumpf a clairement mis en évidence que de courage il n’était point question, il fallait juste trouver une combine pour se sortir du pétrin sans vexer quiconque.
Tout cela me rappelle une scène d’anthologie du film « Il Etait Une Fois Dans l’Ouest » où Henry Fonda dit au teinturier portant ceinture et bretelles qu’on ne saurait se fier à un homme qui n’a pas confiance dans son pantalon.
Difficile à dire si la ceinture a cours au Conseil fédéral mais les bretelles à coup sûr, on se dégrafe tellement plus rapidement.