Après une lutte acharnée concernant la réintroduction du prix unique du livre, les bureaucrates et les lobbyistes sont parvenus à s’imposer. Le Parlement a accepté, contre la volonté de la fraction…
Après une lutte acharnée concernant la réintroduction du prix unique du livre, les bureaucrates et les lobbyistes sont parvenus à s’imposer. Le Parlement a accepté, contre la volonté de la fraction UDC, la loi sur le prix réglementé du livre. Les ententes sur les prix, autrefois d’usage dans le commerce du livre et interdites par le Tribunal fédéral, sont désormais ancrées dans la loi. La réintroduction de ce cartel sur les prix introduit un diktat des prix imposé par l’État.
Ce pêché de politique régulatrice signifie une suppression de la concurrence, dans le but de plumer les consommateurs. Les livres offerts à la vente en Suisse seront ainsi, par la force des choses, nettement plus chers que les ouvrages achetés à l’étranger ! L’identité du perdant ne fait aucun doute: le lectorat, le peuple.
Les socialistes au Parlement posent sur la table un projet n’ayant pas pour seul but de faire dicter les prix applicables par les libraires ordinaires par l’État, ce qui est déjà bien assez absurde. Cela ne leur suffit pas : même le commerce de livres sur Internet est inclu dans la loi. Les bureaucrates suisses veulent donc ordonner à tous les libraires du monde à quel prix ils ont le droit de livrer des livres en Suisse. De telles lois sont tout simplement inapplicables. Faudrait-il qu’à la douane des milliers de fonctionnaires ouvrent et contrôlent chaque paquet ? Conséquence : un nombre plus important de livres sera acheté à l’étranger, dans les régions frontalières, ou téléchargé sous forme numérique. Les perdants seront les commerçants en ligne suisses, qui, contrairement à leurs concurrents étrangers, ne peuvent pas échapper à la loi.
On a lieu de craindre qu’à cause de cette loi, les petites et moyennes librairies ne soient plus concurrentielles. C’est la raison pour laquelle les libraires innovants s’opposent à la réglementation des prix. Les profiteurs sont les grandes maisons d’édition étrangères, qui maîtrisent aujourd’hui déjà le marché suisse et n’ont aucun intérêt à promouvoir les livres suisses ou les auteurs locaux.
Il y a quatre ans, la Suisse a aboli, après un débat ayant duré presque dix ans (!) le prix unique du livre. Les régulateurs et bureaucrates ont affirmé, que cela entraînerait une perte de variété et ruinerait les petites librairies. C’est le contraire qui s’est passé ! Jamais auparavant il n’y a eu une offre aussi large de livres et de littérature. Les libraires innovants se sont fait une place avec succès. Grâce à l’abolition du prix unique, il s’est en particulier passé une chose : les prix des livres ont chuté. Les lecteurs, les consommateurs et les auteurs en profitent. Ceci a également relancé le marché du livre. Les offres se sont étoffées, le nombre de commandes et de lecteurs a augmenté.
Cette loi liberticide doit impérativement être combattue par référendum. Une économie planifiée, dans laquelle les prix sont imposés par l’État, n’a jamais fonctionné. Ce sera bientôt le tour d’autres branches. Je les entends déjà. « La musique aussi est un produit particulièrement digne de protection, nous avons donc besoin de prix uniques. » Les réglementations étatiques ne protègent toutefois ni un bien ni le consommateur mais seulement et uniquement l’arnaque. Des livres aux prix surfaits : cela nuit à tous les biens, à tous les auteurs et producteurs, à tous les clients. Cela nuit à la Suisse.
Les partisans de ce projet feraient aussi bien de lire un peu plus. Pourquoi pas le classique « Le livre noir du communisme » ? Tout fonctionne actuellement très bien sans l’intervention de renifleurs de prix étatiques, de bureaucrates et d’arnaqueurs. Le référendum veillera à ce que les choses restent telles qu’elles sont. Chaque signature compte !
Signez le référendum:
www.buchpreisbindung-nein.ch