Cette citation de Pierre Daninos semble avoir été rédigée tout exprès pour la classe politique suisse dès lors qu’on parle de migration. N’en déplaise aux europhoriques pour qui la migration ne…
Cette citation de Pierre Daninos semble avoir été rédigée tout exprès pour la classe politique suisse dès lors qu’on parle de migration. N’en déplaise aux europhoriques pour qui la migration ne peut qu’être une bonne chose, force est de constater que la grande idée de peuple européen résiste mal à la réalité. Chaque jour que Dieu fait, notre population se trouve confrontée aux difficultés engendrées par cette migration subie et non choisie. Bien sûr, les chantres du melting pot entonnent à tue-tête les trompettes de l’économie qui tourne à plein régime, des places de travail créées grâce à l’arrivée de travailleurs venus d’ailleurs, de la bonne situation économique de la Suisse qui doit tout à ces bras et cerveaux venus se mettre au service de notre pays. La lecture est un peu courte.
On peut tout d’abord se demander sur le principe de la poule et de l’œuf si cette situation doit aux migrants venus apporter leur force de travail à notre industrie ou si au contraire ce ne serait pas plutôt parce que notre économie se porte mieux qu’ailleurs que ces gens sont venus chez nous. Chacun a naturellement sa réponse mais étant d’un naturel plutôt pessimiste quant à la nature humaine, j’ai tout lieu de penser que ces centaines de milliers de personnes qui se sont établies sur notre sol ces dernières années l’ont fait en pensant en priorité à leur intérêt et non à celui de notre pays, charité bien ordonnée commençant par soi-même. Quelle que soit la motivation profonde de ces nouveaux venus, leur arrivée ne va pas sans poser problème. Les infrastructures n’ont pas suivi le développement démographique fulgurant imposé par la libre circulation et désormais, seules les personnes à fort pouvoir d’achat sont à même de choisir l’endroit où elles souhaitent vivre tant les loyers ont pris l’ascenseur, répondant naturellement à la loi de l’offre et de la demande. De fait, la population indigène n’a le choix qu’entre des sacrifices importants pour pouvoir assumer des locations de plus en plus élevées ou le déménagement là où les coûts sont moindres. Si cette dernière solution est retenue, c’est ensuite le transport qu’il faut résoudre car les capacités de déplacement n’ont pas non plus été adaptées, qu’elles soient publiques ou privées. Il suffit de chercher à se rendre de Lausanne à Genève en début de journée pour s’en convaincre. Le choix est simple, voyager debout en train, l’aisselle du voisin dans le nez ou faire du sur-place dans les bouchons sur l’autoroute. Exaltantes perspectives.
Un autre problème majeur doit beaucoup à cet afflux non contrôlé. Souvenez-vous, la gauche annonçait que le sort de la condition ouvrière allait enfin s’améliorer grâce aux contrôles soutenus qui allaient être mis en œuvre pour s’assurer qu’aucun dumping salarial ne rognerait les revenus des salariés voire ne les pousserait au chômage. Raté là aussi. Malgré toute la bonne volonté affichée par les prétendus défenseurs des prolétaires, on relève une pression à la baisse sur les salaires dans deux cas sur cinq, soit 40%. Travailler autant pour gagner moins, c’est un peu la proposition que beaucoup de travailleuses et travailleurs de notre pays ont reçu ces dernières années. Certes, personne n’est obligé d’accepter mais la sanction en cas de refus ne se fait pas attendre, la porte est immédiatement indiquée à celles et ceux qui auraient le mauvais goût de résister à la globalisation version Bruxelles.
Nouvel effet pervers de la libre circulation, les personnes tombées au chômage sont clairement laissées pour compte par les pouvoirs publics qui n’ont rien entrepris pour assurer la reconversion professionnelle de ces gens qu’on a mis dehors. A quoi bon former les travailleurs indigènes à grand frais quand on peut faire appel à une main-d’œuvre extérieure formée et meilleur marché ? Résultat des courses, le chômage augmente tandis qu’on va chercher des travailleurs de plus en plus loin. Comme d’habitude, la classe politique présente un problème comme une solution et nous explique que ces nouveaux arrivés sont une chance inespérée pour notre pays puisqu’ils contribuent à l’assainissement de nos assurances sociales. En clair, ces travailleurs contribueraient à la bonne santé de l’AVS et de l’AI. Juste, si ce n’est que ce discours est assez semblable à celui que Bernard Madoff servait à ses clients. Les nouveaux investisseurs permettaient de verser les intérêts aux anciens jusqu’au moment où le système se grippe. N’oublions pas que les cotisants d’aujourd’hui sont les rentiers de demain et qui assurera le versement de leur propre rente le jour venu ? Nous lançons-nous dans une spirale infernale qui vaudrait à notre pays de ne devoir sa survie qu’à l’immigration ? A ces questions, la classe politique n’a visiblement pas de réponse. Après nous, le déluge !
Si ces difficultés constituent autant de défis pour notre pays, au moins pouvons-nous constater que nous évoquons ici une population venue chez nous pour travailler, ce qui est loin d’être le cas pour tout le monde. L’ouverture des frontières nous vaut également de recevoir de nombreuses personnes qui n’ont pas pour habitude de mettre la main à la pâte mais plutôt dans la poche des autres. Cela va des mendiants qui réclament la charité de manière parfois agressive aux criminels de haut vol manifestant un respect pour le moins limité de la vie d’autrui. Comme toujours, le monde politique est incapable d’admettre les effets désastreux de son utopie. Les criminels n’ont pas attendu Schengen pour se rendre en Suisse, le trafic de drogue a toujours existé, le système informatique Schengen constitue une arme de destruction massive pour les criminels, l’insécurité n’est qu’une notion subjective brandie par un parti d’extrême droite bien connu pour effrayer le bon Peuple. Ce discours, nous le connaissons par cœur. Quand le message est désagréable, on discrédite le messager et c’est de ce principe dont l’UDC est victime. A chaque fois que nous mettons en évidence un nouvel aspect pervers de la libre circulation, des accords de Schengen ou Dublin, la classe politique crie haro sur le baudet. On peut comprendre cette attitude; reconnaître que ces accords ne nous ont pas valu le havre de paix et de prospérité qu’on nous promettait revient de facto à admettre qu’on a pu se tromper, tout au moins se montrer un peu optimiste, chose impensable en politique. Selon Winston Churchill, un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l’avait prédit. Et bien en Suisse, réjouissons-nous, nous avons des politiciens nettement plus forts que ceux dont parlait Churchill puisqu’ils arrivent à nous expliquer que les choses se sont passées comme il l’avaient prédit même si les faits leur donnent tort tous les jours.
Dans ces conditions, il n’y a rien à attendre de ces hommes et de ces femmes qui persisteront à placer Bruxelles avant les intérêts de la population suisse. La seule réponse aux effets désastreux de la libre circulation, de Schengen, de Dublin tient en trois lettres : UDC.