J’ai la volonté et j’ai la motivation d’accomplir avec vous ce travail. Nous sommes motivés parce que la Suisse a plus que jamais besoin d’une UDC forte et parce qu’elle la mérite.
Permettez-moi pour commencer de rappeler quelques nouvelles récentes:
Bizarre: le combat contre une augmentation des prélèvements sur les salaires est pourtant une des tâches les plus fondamentales des organisations d’employeurs.
Bizarre: ce projet sort du département de la conseillère fédérale Karin Keller Suter. Une prétendue libérale crée une nouvelle institution sociale qui donne la priorité à la rente par rapport au travail. Or, les personnes concernées veulent juste le contraire: du travail et non pas une rente.
Bizarre: il s’agit là d’une revendication typique de la gauche.
Mais est-ce vraiment si bizarre? Ces décisions sont-elles le fruit du hasard? N’ont-elles aucun rapport entre elles?
Nul besoin d’être devin pour répondre à ces questions. Ces décisions obéissent à une seule et unique logique:
La majorité du Conseil fédéral et des associations économiques tente par ces décisions d’embarquer les syndicats et la gauche afin qu’ils soutiennent l’accord-cadre avec l’UE et que le gouvernement puisse le signer. Le fait que leurs décisions causent des dommages énormes à l’économie suisse ne les gêne nullement.
La question n’est pas de savoir si cela se produit. L’unique question est de savoir quand cela se produit. Il va de soi que les syndicats continueront de faire monter les enchères pour obtenir de nouvelles prestations sociales. Ces prétendus avantages sociaux et quelques précisions insignifiantes apportées par l’UE à l’accord-cadre leur permettront ensuite de fêter bruyamment un grand succès dans les négociations, puis de soutenir l’accord-cadre en le qualifiant d’important acquis pour la sauvegarde des accords bilatéraux. Ils savent pourtant parfaitement que cet accord-cadre signifie en réalité la fin de la voie bilatérale et l’asservissement de la Suisse à l’UE par le biais de la reprise automatique de droit UE et de sa subordination aux jugements de la Cour de justice UE. Et au cas où le peuple suisse aurait l’outrecuidance d’accepter un référendum contre une nouvelle loi UE, Bruxelles recevrait explicitement le droit de prendre desdites mesures compensatoires, en clair des sanctions punitives contre la Suisse.
A ce moment-là, l’UDC sera le seul parti du pays qui aura la force et le courage d’expliquer à la population qu’en acceptant cet accord-cadre la Suisse sacrifie des acquis obtenus au fil de plusieurs siècles, à savoir la liberté, l’indépendance, le fédéralisme, la subsidiarité et, finalement, la sécurité et la stabilité, si bien que jamais cet accord ne doit être signé.
La Suisse aura alors besoin d’une UDC forte – plus que jamais. Nos adversaires savent très bien que l’UDC est capable d’empêcher ce rattachement à l’UE, comme elle a réussi à empêcher l’adhésion à l’EEE il y a 27 ans. Voilà pourquoi ils ont soigneusement évité durant la campagne électorale cette thématique si importante pour la Suisse. Ils ont reporté des décisions comme le milliard pour la cohésion de l’UE, préférant diffamer quasi quotidiennement notre parti et ses personnalités par des allégations servant à détourner l’attention de leurs dissimulations.
La volonté commune de nos adversaires de faire subir à l’UDC une défaite électorale totale n’a cependant pas abouti.
Pour la sixième fois consécutive, l’UDC est sortie des élections en tant que première force politique du pays, loin devant ses concurrents. Quant au PLR, il paie le prix fort pour sa politique de girouette dans les dossiers de l’Europe et du climat. Le PS a réalisé le plus mauvais résultat de son histoire et le PDC a été largement dépassé par les Verts.
Dans ce contexte politique, nous pouvons parfaitement démarrer en position de force dans la nouvelle législature. Toutefois, compte tenu de la modification des rapports de force au Parlement, nous devrons plus souvent atteindre nos objectifs politiques par le biais de votations populaires.
Plus d’un quart des électrices et électeurs nous ont donné un mandat clair:
Il est navrant de constater que nous sommes seuls à défendre ces positions qui sont pourtant essentielles dans une politique de droite. Nous y voyons cependant une chance à saisir pour notre parti, une chance de compenser les pertes douloureuses subies lors des dernières élections.
La conclusion des constats que je viens de faire est évidente: notre parti n’a pas besoin d’ouvrir une nouvelle discussion sur ses valeurs et sur les thèmes de sa politique.
Il va de soi que je ne suis nullement satisfait du résultat des élections. Les pertes en pour cent de suffrages et en nombre en sièges sont douloureuses. Nous devons ouvertement et sans tabou analyser de concert avec les partis cantonaux quelles erreurs nous avons commises et quelles mesures nous devons prendre pour les corriger.
Mais je peux d’ores et déjà vous assurer une chose: c’est avant tout un dur travail de fond qui nous attend pour activer le travail politique quotidien dans les sections, recruter des membres, promouvoir la relève et mobiliser lors des campagnes électorales et de votation.
Nous constatons aussi que les électrices et les électeurs punissent tout particulièrement les sections qui s’offrent le luxe de disputes internes, dont les membres ne respectent pas la ligne du parti et qui ne travaillent pas suffisamment. Ces attitudes sont honteuses et doivent à tout prix être évitées à l’avenir. Les intérêts du parti doivent toujours passer avant les intérêts personnels.