Non à l’initiative sur les soins infirmiers – Oui à un soutien rapide des soignants
Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Si l’on suit ce dicton, l’initiative sur les soins infirmiers doit être clairement rejetée, seule possibilité pour qu’un contre-projet entre en vigueur. Un projet qui permet de former rapidement davantage d’infirmiers/ères et de s’attaquer au cœur du problème. L’initiative sur les soins infirmiers veut par ailleurs inscrire dans la Constitution la rémunération des prestations infirmières, ce qui ne correspondrait pas du tout au niveau ad hoc et serait injuste pour les autres secteurs.
L’initiative pour les soins infirmiers contient six demandes concrètes:
- un nombre suffisant de professionnels infirmiers qualifiés
- l’affectation de ces derniers en fonction de leurs compétences et de leur formation
- la possibilité d’un développement professionnel
- des conditions de travail qui répondent aux exigences
- la facturation à l’assurance maladie obligatoire sans prescription médicale
- une rémunération appropriée pour les prestations infirmières.
Face à la pénurie de personnel soignant, le Conseil fédéral et le Parlement ont repris ces revendications et adopté avec tous les groupes un contre-projet indirect très généreux, qui répond positivement à cinq de ces six demandes. En cas de «oui» à l’initiative, les débats sur la mise en œuvre, dont l’issue serait incertaine, recommenceraient et prendraient quatre ans, comme le stipule l’initiative.
Les avantages du contre-projet
L’initiative en faveur de la formation, inclue dans le contre-projet et dotée de moyens financiers de près d’un milliard de francs suisses, permettra d’augmenter rapidement le nombre d’infirmiers/ères qualifiés/es. Cela signifie ipso facto que ces personnes pourraient alors être affectées en fonction de leur formation, ce qui permettrait d’éviter les frustrations et les surcharges. L’initiative de formation permet en même temps le développement professionnel de tous les soignants, d’autant plus qu’elle prévoit également une aide pour les frais de subsistance. Avec des infirmiers/ères mieux formés/es, les conditions de travail peuvent également être améliorées, d’autant plus que celles-ci dépendent entre autres de la disponibilité d’un effectif suffisant de travailleurs qualifiés. Le contre-projet prévoit également la facturation directe des prestations à la caisse d’assurance maladie.
Freiner la hausse des primes
Dans le contre-projet indirect, le Parlement a toutefois également veillé à ce que l’augmentation des coûts pour les payeurs de primes soit limitée. Par exemple, les associations de prestataires de services sont tenues de conclure des contrats avec les assureurs afin de contrôler l’évolution du volume des prestations de soins fournies sans ordonnance médicale. En revanche, sans cette restriction comme le souhaite l’initiative, il faudrait s’attendre à une croissance incontrôlée des coûts. Ce qui ne serait pas responsable.
La seule revendication qui n’a pas été retenue dans le contre-projet est la réglementation concernant la rémunération des prestations de soins. Inscrire dans la Constitution fédérale une réglementation des salaires pour un seul groupe professionnel serait en effet contraire au système et contredirait la répartition actuelle des compétences.
Le renforcement des soins infirmiers ne peut donc se faire rapidement et efficacement qu’avec un «non» à l’initiative sur les soins infirmiers et la mise en vigueur du contre-projet.