Souhaitons-nous manger local ou importer encore plus ?
L’initiative populaire « Non à l’élevage intensif en Suisse » sera soumise au peuple le 25 septembre. Le Conseil fédéral, le Parlement et le secteur agricole la considèrent comme inutile, car le niveau de bien-être des animaux en Suisse est bon. D’autre part, l’agriculture indigène ne produit que 52% des denrées alimentaires de qualité dont a besoin la population du pays.
L’agriculture suisse se caractérise déjà par un niveau très élevé de bien-être animal. Celui-ci est garanti par de nombreuses prescriptions, comme une loi sur la protection des animaux d’une sévérité unique au monde, des effectifs limités par la loi pour les poules, les porcs et les veaux. Avec en plus des programmes d’incitation très efficaces pour des étables respectueuses des animaux et des sorties régulières en plein air, ainsi que de nombreux labels allant encore plus loin et un système de contrôle efficace. Chacun peut faire ses achats en conséquence et promouvoir ainsi le bien-être animal.
Ne pas renforcer le tourisme d’achat
Le consommateur a déjà le choix aujourd’hui, et avec cette initiative, on désire le lui enlever. Les aliments d’origine animale renchériraient de 20 à 40%, soit une charge supplémentaire d’environ 1’800 francs par an pour le portemonnaie des consommateurs. Tout le monde ne peut et ne veut pas acheter exclusivement des produits conformes aux normes bio. Dans l’urgence, encore plus de personnes se rendraient dans les pays voisins pour s’approvisionner. Ce tourisme d’achat affaiblirait davantage notre système économique et ne servirait ni l’écologie ni le bien-être animal.
En cas d’acceptation de l’initiative, la production indigène diminuerait d’environ 50% pour ce qui est des porcs, et même jusqu’à 80% pour ce qui est des volailles. Des milliers d’emplois sur les 300’000 que compte le secteur agricole et alimentaire seraient alors mis en péril.
L’initiative affaiblit notre auto-approvisionnement.
D’autre part, moins nous produisons chez nous et plus nous importons, plus nous impactons la planète. Une production alimentaire indigène forte est donc importante non seulement pour la sécurité alimentaire, mais aussi pour des raisons environnementales globales.
En outre, les crises mondiales comme la pandémie de coronavirus et la guerre en Ukraine montrent que chaque pays se doit de subvenir d’abord à ses propres besoins. Tout secteur économique a intérêt à axer son activité sur les besoins du marché. L’initiative sur l’élevage intensif va à l’encontre de ce principe, car elle conduit à une réglementation de l’offre par l’État.
En matière d’importations, une telle réglementation constituerait en outre une violation de nos engagements envers l’OMC. Les consommateurs qui souhaitent promouvoir des formes d’élevage particulièrement respectueuses des animaux peuvent déjà le faire en achetant des denrées alimentaires produites en conséquence.
Avec cette initiative, l’ensemble de la production indigène risque d’être affaiblie, la liberté de choix des consommateurs menacée et les importations encouragées. Donc comme l’UDC s’engage pour une agriculture productrice et apte à nourrir la population, un NON s’impose le 25 septembre prochain.