Après une longue pause estivale, notre ministre de l’Energie semble être de retour au travail. Tout du moins, la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a accordé une longue interview au Sonntags Blick et certaines de ses déclarations valent qu’on s’y attarde.
La Suisse pourrait manquer d’électricité dès cet hiver déjà. Dans une interview accordée au Sonntags Blick, la cheffe du DETEC nie les reproches de l’UDC, qui affirme que la Stratégie énergétique 2050 a manifestement échoué.
Simonetta Sommaruga: « La politique qui a aveuglément tablé sur les importations de gaz et de pétrole a échoué ! (…) Pourquoi avons-nous un problème aujourd’hui ? Parce que la Russie a fermé le robinet du gaz et que la Suisse est entièrement dépendante de l’étranger pour ces deux ressources. »
Ce n’est pas exactement ça, Madame Sommaruga. Tout d’abord, l’approvisionnement en pétrole est assuré. Ce qui est nouveau, en revanche, c’est que la Suisse va manquer d’électricité et ça, c’est un problème auto-infligé. Une étude de l’EPFZ et même la Commission fédérale de l’électricité (ElCom) ont démontré, avant même la guerre en Ukraine, que la Suisse allait être confrontée à une situation de pénurie électrique dès 2024 – 2025. Pourquoi ? Parce que les besoins en électricité augmentent massivement : Chaque voiture électrique nécessite plus d’électricité, chaque pompe à chaleur nécessite plus d’électricité, chaque immigré nécessite plus d’électricité. Parallèlement, les milieux de gauche rose-verte empêchent le développement de l’énergie hydraulique et veulent fermer les centrales nucléaires. Cela ne peut pas fonctionner.
Simonetta Sommaruga: « Nous devons aller rapidement de l’avant avec le développement des énergies renouvelables, c’est aussi la bonne réponse face à la crise climatique. »
Personne n’est contre le développement de l’énergie solaire et éolienne. Pourtant, même un enfant sait que l’énergie solaire est tributaire du beau temps. Aucune solution n’est toutefois mise en place pour les mois d’hiver aussi sombres que brumeux. Nous avons pourtant besoin de solutions même (et surtout) pendant cette période ! Tant que nous ne disposerons pas de possibilités de stockage massives et à prix raisonnable, nous serons dépendants des énergies fossiles et des centrales nucléaires.
Simonetta Sommaruga: « L’Allemagne consomme beaucoup trop de gaz pour produire de l’électricité et sa dépendance vis-à-vis du gaz russe est bien plus importante. En Suisse, nous produisons une grande partie de notre électricité à partir de la force hydraulique. »
Ce que Madame Sommaruga ne dit pas, c’est qu’un tiers de l’électricité suisse est produite grâce aux centrales nucléaires. Si cela ne dépendait que de son parti, les centrales nucléaires suisses seraient déjà toutes hors service. Aucun autre pays au monde n’a autant encouragé le développement des énergies renouvelables que l’Allemagne, à coups de milliards d’euros. L’Allemagne a toutefois aussi un problème d’approvisionnement électrique en période hivernale ; le vent et le soleil ne fournissent (hélas !) pas suffisamment d’électricité et la continuité de l’approvisionnement n’est pas assurée en période hivernale. Madame la Conseillère fédérale, cela relève de la physique.
La Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga souhaite à présent conclure un « accord de solidarité » avec nos voisins. Mais sincèrement : qui pense sérieusement que nos voisins nous fourniront de l’électricité s’ils en manquent eux-mêmes ?
Il est évident que la crise énergétique est aussi et surtout une crise de direction (leadership). Voilà donc pourquoi l’UDC a, dès le mois de janvier dernier, demandé la nomination d’un Général de l’électricité dont le mandat serait clair : présenter toutes les variantes de solutions afin de garantir un approvisionnement énergétique sûr, abordable et aussi indépendant que possible et selon la devise : moins d’idéologies et plus de bon sens pour des solutions réalistes face aux problèmes.